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Attaque d’un convoi armé turc en Syrie : Çavuşoğlu met en garde Damas

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Écrit par Marianne Kerdat
Publié le 22 août 2019, mis à jour le 11 janvier 2021

Le ministre des Affaires étrangères turc conseille au régime syrien de ne pas « jouer avec le feu», suite aux frappes aériennes contre un convoi turc dans la région d'Idlib.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a fermement condamné le régime syrien, mardi lors d’une conférence de presse, suite à l’attaque d’un convoi turc dans la province d'Idlib, région rebelle du nord-ouest de la Syrie. La frappe aérienne de la veille au matin par des avions russes et syriens, visait un convoi militaire turc se dirigeant vers le sud en direction du neuvième point d'observation, près de Morek. Tandis que le ministre turc de la Défense annonçait un bilan de trois civils tués et 12 blessés, sans précision sur leurs nationalités, Çavuşoğlu a conseillé à Damas de « ne pas jouer avec le feu ». Il ajoute : « Comme nous l'avons déjà dit, nous ferons tout ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité de nos soldats et de nos postes d'observation. »

Le ministre de la Défense de son côté, précise qu’il ne compte pas retirer le poste d’observation turc de Morek. Il considère ces frappes aériennes comme contraire aux « accords existants, à la coopération et au dialogue avec la Russie ». La Turquie a déclaré que le convoi n’avait été envoyé que dans le but de garder les routes de ravitaillement ouvertes et assurer la sécurité du poste d'observation. Selon un correspondant de l’AFP sur place, le convoi turc était composé d’une cinquantaine de véhicules militaires, dont des blindés, au moins cinq chars, et des transporteurs de troupes. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des raids aériens syriens et russes avaient été effectués non loin du convoi turc, en guise d’avertissement, et pour l’empêcher de poursuivre sa route. Mise en garde qui n’a pas été respectée.

Ces accrochages se multiplient depuis que la Turquie a déployé plusieurs centaines de soldats dans 12 postes d’observation à Hama et d’Idleb. Ces deux provinces du nord-ouest de la Syrie sont le théâtre de violents combats depuis le 30 avril où les troupes gouvernementales syriennes affrontent des groupes djihadistes et des rebelles pro-turcs.

Tensions 

L’arrivée de ce convoi intervient au lendemain de l’entrée des forces du régime de Bachar al-Assad, soutenu par la Russie, dans la ville de Khan Cheikhoun où se trouvaient des groupes rebelles pro-turcs et des groupes djihadistes. Cet incident a davantage crispé les relations diplomatiques entre Russie, Syrie et Turquie. Selon Ankara, la démilitarisation de la zone n’a pas été respectée. Le ministre turc de la Défense précise : « En dépit d’avertissements répétés que nous avons adressés à la Russie, les opérations militaires menées par les forces du régime continuent à Idleb. »

De son côté, Damas, qui considère les envois de convois turcs comme une violation de la souveraineté territoriale, accuse Ankara de soutenir les groupes terroristes rebelles. « Des véhicules turcs chargés de munitions […] ont pris la direction de Khan Cheikhoun pour secourir les terroristes […], ce qui confirme encore une fois le soutien apporté par le régime turc aux groupes terroristes », rapporte une source du ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle Sana.

Publié le 22 août 2019, mis à jour le 11 janvier 2021

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