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ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – Du haut de la Tour de Galata

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 17 juin 2013, mis à jour le 17 juin 2013

Nouveau voyage dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Chantal et Jacques Périn nous emmènent en haut de la Tour de Galata.

Du haut de la Tour de Galata (hier)

Comment mieux décrire l'Istanbul d'hier qu'à travers la voix de ceux qui y ont vécu.

Il n'est pas un voyageur qui ne fut séduit, voire envouté par cette ville unique à l'histoire si foisonnante et aux multiples noms.

Laissons ces voyageurs nous raconter leur Stamboul, comme ils l'appelaient alors?.

Photographes Sebah & Joaillier (circa 1880)

?C'est une ville si compliquée! Le Bosphore, la Marmara, la Corne d'Or, la rive d'Europe et la rive d'Asie, Péra, Galata, Stamboul, Scutari, tout cela c'est Constantinople.? Marcelle Tinayre

?Qui n'a pas vu Constantinople éprouve devant cette ville un enthousiasme, un étonnement, une admiration que rien ne peut égaler, quelle que soit d'ailleurs sur l'âme l'impression des nombreuses descriptions qui en disent les grandeurs.? César Vimercati

?Quand on approche de Constantinople, le spectacle dépasse en splendeur tout ce qu'on a imaginé. C'est alors qu'on comprend l'enthousiasme des poètes orientaux : « La cité s'avance dans la mer et les flots ne baignent que ses genoux? Semblable à une femme aussi belle que la lune, elle porte une ceinture de murailles? Personne ne voudrait quitter Stamboul, même pour le Paradis?? Marie-Caroline Durand de Fontmagne

?C'est au-delà du pont de Galata, sur la rive méridionale de la Corne d'Or, qu'il faut chercher surtout les enchantements du regard, la caresse des tons chauds et dorés, la complication des lignes, et ce hérissement de silhouettes aiguës qui font ressembler Stamboul à quelques villes fantastiques, dentelées par une innombrable variété d'aiguilles et de clochetons.? Gaston Deschamps

?C'est là que Dieu et l'homme, la nature et l'art, ont placé ou créé de concert le point de vue le plus merveilleux que le regard humain puisse contempler sur la terre.? Alphonse de Lamartine

?Je gardai toute mon attention pour le mouvement du port, encombré de navires de toutes nations, sillonné en tous sens par les caïques, et surtout pour le merveilleux panorama de Constantinople déployé sur l'autre rive.? Théophile Gautier

?Un port admirable sur la côte septentrionale s'étend comme un fleuve serré par deux rangs de collines pittoresques. Disposées en demi-cercle, ces collines forment des petits vallons, s'enchaînent graduellement, se confondent ensuite et servent de parois à ce port auquel elles ont donné le nom de la Corne d'Or.? César Virmercati

?Une mer que sillonnent par milliers des navires, des barques, dans une agitation sans trêve, et d'où monte une clameur de Babel, en toutes les langues du Levant; la fumée flotte, comme un long nuage horizontal, sur l'amoncellement des paquebots noirs et des caïques dorés?? Pierre Loti

?Sur la Corne d'Or, c'est le va-et-vient coutumier, le croisement incessant des minces caïques silencieux ? La silhouette immense de Stamboul préside à toute cette agitation joyeuse des barques?? Pierre Loti

Du haut de la Tour de Galata (aujourd'hui)

Que reste-t-il à dire, à ajouter ou à corriger après ce florilège d'éloges ?

Peu de choses en fait car en y regardant bien, vu du haut de la Tour de Galata, tout semble être resté comme avant.

Photo J.P. (2012)

Comme si Istanbul voulait garder l'image de son passé, cliché sépia d'un album nostalgique.

Et pourtant, tant de choses ont changé pendant les 100 à 150 ans qui nous séparent de cette image et de ces textes.

Les caïques et les voiliers ont disparu, les ''vapur'' ont plusieurs fois fait peau neuve et les fumées de charbon ont fait place à celles du gasoil.

Le pont de Galata est toujours aussi passant mais les véhicules hippomobiles ne sont plus qu'un très lointain souvenir.

On y passe désormais sans payer l'octroi et des milliers de véhicules le traversent chaque jour encadrant la voie du tramway qui le fend en son milieu.

Les bruits ne sont plus les mêmes ; moteurs et klaxons ont remplacé le cri des hammals, le grincement des roues et le hennissement des chevaux ?.. et pourtant la magie opère toujours, on se laisse emporter par le rêve dont on sort avec la certitude qu'Istanbul n'est pas une ville, mais bien plus que cela.

Nous nous sommes amusés à retravailler la photographie actuelle en lui donnant les couleurs du passé pour accentuer la ressemblance avec la réelle photographie de 1880 ??.. étonnant non ? !

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 18 juin 2013

LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?

Chaque semaine, désormais, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.

Où peut-on admirer cet étrange bronze?

Réponse : Poids en bronze au musée Pera

Ouvert en juin 2005, dans les murs de ce qui fut l'Hôtel Bristol, le Musée Pera (Pera Müzesi) présente la collection privée d'?uvres d'art des époux K?raç.

Initialement construit en 1893 par l'architecte Achille Manoussos, le bâtiment a été entièrement reconstruit pour répondre aux normes antisismiques et l'architecte Sinan Genim n'a gardé de l'édifice d'origine que la superbe façade également restaurée.

La collection du musée se compose d'un nombre important d'?uvres picturales dont plus de 300 tableaux orientalistes couvrant la période du 17ème au début du 20ème siècle.

Le musée s'est également enrichi d'un magnifique ensemble de tableaux offerts par la s?ur de Suna K?raç et son mari, Erdo?an Gönül.

Le Pera Müzesi présente également dans ses collections un magnifique ensemble de céramiques et de nombreux objets archéologiques, historiques et scientifiques.

Parmi ceux-ci, on peut y admirer un très riche et unique ensemble de poids et mesures d'Anatolie dont ce poids en bronze datant du 2ème siècle après J.C. à l'effigie d'Héraclès.

Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 17 juin 2013, mis à jour le 17 juin 2013

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