

Le Conseil de sécuritédes Nations Unies a approuvéhier une résolution imposant un ultimatum àl'Iran. Téhéran a jusqu'au 31 août pour suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, sous peine de sanctions internationales. Mais l'Iran refuse de se plier aux exigences du conseil de sécurité
Le Conseil de sécuritémenace Téhéran de sanctions (Photo: AFP)
Le Conseil de sécuritédes Nations Unies a décidéhier de poser un ultimatum àTéhéran. Les 15 membres, parmi lesquels cinq sont permanents, ont votéà14 voix contre une la résolution numéro 1696, exigeant de l'Iran qu'il interrompe "toute activitéd'enrichissement et de retraitement d'uranium, y compris la recherche et le développement"avant le 31 août. L'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) aura pour tâche de vérifier si l'Iran s'est conforméàla résolution adoptée en temps voulu.
Le Qatar, unique pays arabe àsiéger actuellement au conseil de sécurité, est le seul Etat àavoir votécontre la résolution. "Nous ne sommes pas d'accord avec l'adoption de cette résolution au moment oùla région est en feu (...) Voulons-nous vraiment voir un nouveau volcan entrer en éruption dans la région?", a demandél'ambassadeur du Qatar, Abdulaziz Al-Nasser.
Sanctions ?
Le Conseil utilise l'article 40 du chapitre VII de la Charte de l'Onu, prévoyant que des "mesures provisoires"peuvent être prises avant l'imposition d'autres mesures comme des sanctions, pour menacer Téhéran. Les sanctions, en effet, ne pourront être prises qu'après "de nouvelles décisions"du Conseil. Traduction : l'ultimatum n'en est pas vraiment un...
La Chine et la Russie ont amis un frein àtoute mesure trop drastique. Si l'Iran refuse de coopérer, une nouvelle réunion aura donc lieu. Le Conseil pourrait décider néanmoins de prendre des mesures comme l'interruption complète ou partielle des relations économiques, ainsi que la rupture des relations diplomatiques, sur la base de l'article 41, plus contraignant.
Iran borné
L'Iran, hier, a fait fi de cette nouvelle mise en demeure. Campant sur ses positions, Téhéran a assuréque l'application de cette résolution ne ferait que compliquer les discussions en cours actuellement. En effet, le Groupe des Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité-France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie et Chine- et l'Allemagne) avait fait une proposition de coopération nucléaire civile, économique et politique àl'Iran, en échange d'une suspension des activités d'enrichissement d'uranium le temps des négociations. Téhéran a promis une réponse le 22 août prochain... mais la résolution pourrait rendre les négociations plus ardues encore et la crise pourrait s'accentuer.
Dominique SALOMON. (www.lepetitjournal.com) 1er août 2006








































