Buraglio à l’épreuve de Balzac, dans une "comédie inhumaine"

Dès le 13 avril 2022, la Maison de Balzac présente « Buraglio à l’épreuve de Balzac », une carte blanche inédite de l’artiste, surnommé le « peintre sans pinceau ». À travers plus d’une quarantaine d’œuvres, l’exposition retrace les liens entre les écrits, mais aussi la personnalité de l’écrivain et la création de Pierre Buraglio.

 

Après Louise Bourgeois, Alkis Boutlis ou Eduardo Arroyo, la Maison de Balzac poursuit le dialogue des artistes contemporains avec Balzac. Le musée a cette fois ouvert ses portes à Pierre Buraglio pour qu’il y développe sa relation à l’écrivain. « Le principe de la maison de Balzac n’est plus d’être un lieu de pèlerinage. À travers ces expositions, nous souhaitons donner l’envie de lire » souligne le directeur du musée, Yves Gagneux.

 

 

Buraglio face à l’épreuve de Balzac

Au sein de l’exposition « Buraglio à l’épreuve de Balzac », la date de naissance ou de mort de l’écrivain n’est pas inscrite, suggérant son intemporalité. L’artiste Pierre Buraglio, habitué aux va-et-vient entre art et littérature, présente alors des œuvres pré-existantes ou réalisées spécialement pour cette exposition afin de montrer sa vision de l’écrivain. Son approche de Balzac, à la fois poétique et sérieuse, engagée ou distante, souvent teintée d’humour, épouse des formes très variées. Pour reprendre ses propres termes, loin d’illustrer l’écrivain, il travaille « avec, d’après, autour... » de celui-ci. Pierre Buraglio souligne : « Je préfère, dans mes œuvres, laisser une interprétation ouverte bien que certaines de nos idées se rejoignent. (…) Balzac est romancier. Il n'est pas un politologue, mais il présente la société telle qu'elle existe. J’ai aussi trouvé le décalage entre ce qu'il est dans la vie, soit un légitimiste, et son analyse marxiste très intéressant. »

 

 

Une vision politique de Pierre Buraglio à la Maison de Balzac

Pierre Buraglio propose à travers cette exposition ses couvertures de romans de La Comédie humaine ou « inhumaine », imprimées à l’occasion. L’artiste confie : « Si j’avais pu discuter avec Balzac, je lui aurais demandé comment soutenait-il, en étant légitimiste, une société normalisant tant l’injustice sociale. »  Le Traité de la vie élégante inspire aussi chez l’artiste une installation de cravates accompagnée d’inscriptions murales. « Conscient que l’habit révèle très souvent la condition sociale, Balzac s’est particulièrement intéressé à la mode. Il aurait, dès 1828, participé à la rédaction d’un Code de toilette (…) ce qui inspirera ce traité » précise la Maison. Sur un thème plus intime, des sérigraphies avec biffures et corrections de Buraglio sont également confrontées aux manuscrits raturés de l’écrivain. « Pierre Buraglio a été vivement impressionné par la méthode de travail de Balzac, capable de corriger plus de quinze fois la même page » nous précise le musée.

 

 

Des représentations de la maison d’enfance du peintre et de « son » Val-de-Marne, ainsi que des autoportraits, clôturent cet étonnant dialogue, presque politique, entre deux grands artistes épris de rigueur… et de fantaisie. Yves Gagneux conclut : « Finalement, nous pouvons même nous dire que l’artiste Pierre Buraglio a mis sa maison, dans celle de Balzac. »

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Dès le 13 avril 2022, la maison de Balzac présente Buraglio à l’épreuve de Balzac, une carte blanche inédite de l’artiste, surnommé le « peintre sans pinceau ». À travers plus d’une quarantaine d’œuvres, l’exposition retrace les liens entre les écrits, mais aussi la personnalité de l’écrivain et la création de Pierre Buraglio.

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