Bloquée à Fort Kochi dans le Kerala lors de la fermeture des frontières de l’Inde et l'arrêt des vols commerciaux, Stéphanie Hervé, fondatrice de l’association Gabriel, a été accueillie dans une famille de la ville. Devant l’ampleur de la détresse des personnes ayant perdu leur emploi, elle a décidé avec ses hôtes d’aider les plus vulnérables de la ville en mettant en place une cantine communautaire et la distribution de rations alimentaires. La rédaction l’a contacté par téléphone.
Stéphanie Hervé est une thérapeute et éveilleuse de conscience en développement personnel et spirituel. En 2012, suite à la perte de son fils Gabriel, elle fonde l’association Gabriel qui a pour raison d'être d'apporter ou de susciter une aide humanitaire à la petite enfance ainsi que de soutenir les orphelinats, les enfants des rues et des bidonvilles en Inde et au Vietnam.
Stéphanie est arrivée en Inde au mois de mars pour accompagner des Français dans le cadre d’un voyage initiatique et humanitaire et s’est retrouvée finalement bloquée à Fort Kochi dans le Kerala lorsque le confinement de toute la nation indienne a été annoncé. Elle est hébergée par une famille locale très engagée dans l’aide aux plus démunis.
La vie m’a retenue au Kerala.
Stéphanie avoue que malgré les propositions de rapatriement du consulat, elle a décidé de rester en Inde parce qu’elle se sentait plus utile dans le Kerala. “Je me suis dit, comment puis-je aider tous ces gens qui n’ont plus de revenus avec le confinement ?” déclare-t-elle.
C’est ainsi qu’avec sa famille d’accueil et un groupe de bénévoles, elle participe au fonctionnement d’une cantine communautaire en collectant des dons et en aidant à la préparation des repas. Cette structure a ainsi pu servir un repas chaud par jour à ceux qui n’ont plus rien à manger.
Puis, très vite, les demandes affluent, mais la cantine a atteint sa capacité maximum. Stéphanie et les bénévoles décident alors d’offrir des kits de survie comprenant de la nourriture et des produits d'hygiène pour ceux qui ont toujours un toit, mais plus rien à manger. Un kit permet à une famille de 4 personnes de vivre pendant une semaine et comprend du riz, trois sortes de lentilles, trois sortes de farine, des épices, des oignons, des pommes de terre et des tomates, de l’huile de coco, du sucre, du thé et des produits d'hygiène, savon, dentifrice, lessive…
Depuis le début de l'opération le 12 avril, 50 000 repas ont été servis et 700 familles ont bénéficié des kits.
Nous espérons qu’ainsi les familles resteront chez elles pendant le confinement et continueront à cuisiner et à vivre normalement.
La campagne de soutien a été aussi élargie à la fourniture de médicaments pour les personnes souffrant de maladies chroniques et à des paniers de fruits et légumes pour les infirmières qui séjournent à l'hôpital afin de ne pas risquer de contaminer leurs familles.
Pour financer les repas et les kits, Stéphanie a fait d’abord appel aux personnes qui soutiennent habituellement l’association Gabriel et a proposé des séances de chant et de méditation live sur Facebook. Elle a ainsi pu récolter des fonds pour payer les premiers kits distribués.
10 euros permettent de nourrir 5 personnes pendant 2 semaines.
Mais, devant l’ampleur des besoins, cela ne suffit plus. L'association Gabriel a alors décidé de lancer un appel aux dons et a ouvert une campagne de collecte sur la plateforme helloasso : 50 000 repas pour le Kerala.
L’objectif est de continuer la cantine communautaire et la distribution de kits pendant toute la durée du confinement.
A la fin de la discussion, Stéphanie nous confie pourquoi elle s’est lancée dans cette opération et ce qui la motive :
Rien n’est plus beau que le sourire des enfants et de leur famille et les étoiles dans leurs yeux.
La presse locale a loué les actions de Stéphanie en titrant une Française bloquée dans le Kerala chante sur Facebook pour nourrir ceux qui ont tout perdu avec le confinement (Hindustan Times, The New indian express…).
Pour soutenir Stéphanie, rendez-vous sur helloasso : 50 000 repas pour le Kerala.