Jeff Bezos, CEO d’Amazon, était en visite en Inde du 14 au 17 janvier 2020 et a annoncé un nouvel investissement de 1 milliard de dollars dans le pays. La raison donnée par le patron d’Amazon est de permettre aux petits et moyens commerces d’utiliser sa plate-forme pour vendre en ligne. Mais, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Piyush Goyal, ne l’a pas interprété de cette manière. Selon lui, Amazon investit à nouveau pour couvrir les pertes réalisées en pratiquant des prix très inférieurs au marché.
L’Inde, avec son 1,3 milliard d’habitants et une moyenne d'âge très jeune, est un marché clé pour la société de Jeff Bezos et il y a déjà investi cinq milliards de dollars pour s’y développer et construire le plus grand centre Amazon en dehors des Etats-Unis. Aujourd’hui, seulement 7% du marché total des biens de consommations, qui représente 1 200 milliards de dollars, est en ligne. La part de croissance potentielle est donc énorme.
Cependant, Amazon et son concurrent direct, aussi américain, Flipkart, font l’objet d’une enquête de l'autorité indienne en matière de concurrence depuis lundi. Le Economic Times explique que la législation indienne impose aux firmes étrangères proposant des plateformes de vente en ligne de ne pas y vendre des produits fabriqués par des sociétés qui leur appartiennent ou dans lesquelles ils sont majoritaires. L'année dernière, Amazon a rapidement cédé une grande partie de sa participation dans Cloudtail, son premier partenaire indien afin de respecter la loi.
Mais, les petits commerçants indiens considèrent que l'accès à la plateforme d’Amazon ne leur est pas possible à moins de vendre à perte. De plus, ils affirment que le moteur de recherche d’Amazon a tendance à privilégier les produits appartenant à des partenaires de la société. Selon la commission de la concurrence, ce serait en particulier le cas sur le marché des téléphones mobiles dont plus de 40% des ventes se font en ligne.
Aujourd’hui leader sur le marché du e-commerce en Inde avec Flipkart, Amazon risque de voir sa place contestée par la société du premier milliardaire indien et patron de Reliance, Mukesh Ambani, qui projette de s’y lancer. Selon le Economic Times, Reliance travaille actuellement sur le commerce de détail “phygital”, une combinaison du commerce physique et numérique. Mukesh Ambani a prévu de connecter les 30 millions de commerçants de proximité que compte l’Inde avec les 360 millions d’utilisateurs de son réseau de téléphonie mobile, Jio. Le projet, nommé Jiomart, risque d'empiéter sur les ambitions d’Amazon. De plus, Reliance en tant que société indienne ne sera pas soumise à la même législation qu’Amazon et Flipkart.
Jeff Bezos devra encore attendre pour savoir si son pari sur le marché indien portera ses fruits.
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