C’est un événement exceptionnel, rendu possible par la conjonction des efforts du Consulat de France à Hong Kong et Macao, le Festival du French May et le gouvernement de Hong Kong: une centaine d’oeuvres surréalistes du Centre Georges Pompidou à Paris seront visibles au Musée d’Art de Hong Kong pendant 4 mois. Décryptage.
Le surréalisme est né en France
Bien que le surréalisme trouve ses origines dans le dadaisme de Tristan Tzara, citoyen Suisse d’origine russe, c’est bien à Paris que le premier groupe d’artistes autour d’André Breton lance en 1924 le premier « manifeste du surréalisme ». Bien décidés à briser les codes antérieurs de la création, les surréalistes clament les vertus de la spontanéïté, faisant en particulier appel aux ressources de la psychanalyse pour aller rechercher dans l’inconscient l’énergie originelle du processus créatif, affranchi de tout carcan social, moral ou esthétique.
Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l’on peut ainsi dire. - A.Breton
Des séances d’ « écriture automatique », sous hypnose ou en demi-sommeil sont organisées dans lesquelles s’illustre le poète Robert Desnos, permettant d’accoucher d’œuvres brutes et primales. Dans le domaine de la peinture, l’appel systématique aux images oniriques du peintre Salvador Dali séduisent aussi les premiers surréalistes, avant que celui-ci ne soit finalement écarté car trop technique dans son approche picturale. S’illustreront aussi Magritte, le catalan Joan Miró ou encore Max Ernst. Expert reconnu du mouvement surréaliste, Didier Ottinger, directeur adjoint du Centre Pompidou est le curateur de l’exposition organisée à Hong Kong depuis le 21 mai et qui s’étend jusqu’au 15 septembre
Didier Ottinger : « le surréalisme invente une mythologie moderne »
Dans son livre « Surréalime et mythologie moderne », Didier Ottinger insiste sur la capacité du mouvement créé par André Breton de revisiter la mythologie grâce aux resources de l’inconscient : “Ariane guide De Chirico dans un labyrinthe qui se confond avec nos définitions de l'inconscient, Fantômas devient le déchiffreur des arcanes de la psyché moderne, Pasiphaé incarne un éros surréaliste sur lequel plane l'ombre du sadisme et de la bestialité, la " Femme lune " des mythologies indiennes apparaît comme l'emblème de l'indépendance à laquelle aspire l'art d'avant-garde américain. La loupe mythologique posée sur l'histoire du surréalisme donne à ses formes des significations nouvelles, en redéfinit les figures tutélaires, De Chirico, Masson, Duchamp y retrouvent une place de premier plan.”
C’est précisément autour d’œuvres telles « Deux personnages » de Giorgio De Chirico, « La corrida » de Joan Miró, « Guillaume Tell » de Salvador Dali ou encore « Le labyrinthe » d’André Masson que l’exposition « Mythologies: Surrealism and Beyond – Masterpieces from Centre Pompidou » concue par Didier Ottiger et rendue possible par le Consulat de France à Hong Kong et Macao, le French May et le Leisure and Cultural Services Department de Hong Kong nous entraine dans un parcours initiatique au mouvement surréaliste. L'exposition présente plus de 100 œuvres d'art diversifiées et du matériel d'archives d'artistes surréalistes importants incluant aussi Magritte, Max Ernst, Man Ray ou Jackson Pollock.
« Le surréalisme, lancé en France, est malheureusement peu connu en Asie. Cette exposition va j’espère relancer l’intérêt de ce côté du monde pour ce mouvement qui a eu une influence majeure sur l’art moderne », déclarait récemment à propos de cette exposition le consul général Alexandre Giorgini.
huile sur toile 120 x 61 cm
Artistes locaux et surréalisme
Afin d’inscrire l’exposition dans la dimension présente et locale, le HKMoA a invité des jeunes artistes locaux tels Keith Lam ou Hazel Wong à contribuer via des œuvres originales à l'exposition. Ce dernier propose en effet une animation intitulée « Rêver à Hong Kong » dans laquelle les œuvres de l’exposition sont mêlées à des paysages de Hong Kong, une manière d’emmener les visiteurs dans une « nouvelle normalité », un rêve surréaliste en période de pandémie.
Conformément aux règlements sanitaires en vigueur, le LCSD lance un appel aux membres du public pour qu'ils téléchargent à l'avance l'application mobile «LeaveHomeSafe» et scannent le code QR avec l'application avant d'entrer. Il est rappelé aux membres du public qui choisissent d'enregistrer leurs informations personnelles sur les lieux d'arriver tôt pour éviter de retarder leur visite, car un délai plus long est nécessaire pour une telle inscription.
Au vu de la dernière situation du COVID-19, le musée appliquera un quota pour limiter le flux de visiteurs. Les visiteurs du musée devront utiliser un désinfectant pour les mains et seront soumis à des contrôles de température avant leur admission. Ils doivent également porter leurs propres masques. Les enfants de moins de 12 ans ne seront autorisés à entrer dans le musée et les installations d'exposition que s'ils sont accompagnés d'un adulte.
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