Dès le début de la pandémie de Covid19, l’Institut Pasteur a mobilisé ses équipes, qu’elles se trouvent à Paris, à Hong Kong ou ailleurs. Mais que font les chercheurs et à quoi servent les projets sur lesquels ils travaillent? Pour ses 20 ans à Hong Kong, Lepetitjournal.com revient sur les travaux de cet institut français mondialement connu.
L’Institut Pasteur Hong Kong a 20 ans
Fondation privée française dédiée à l’étude de la biologie, des micro-organismes, des maladies et des vaccins, l’Institut Pasteur a — depuis sa création en 1887 — permis à la science de faire des avancées majeures.
À la pointe de la lutte contre les maladies infectieuses depuis plus d’un siècle, notamment grâce à son Réseau International, l’organisation joue donc logiquement un rôle important dans la lutte contre le Covid-19, qui nous affecte depuis déjà plus d’une année.
Depuis 20 ans, l’Institut Pasteur et l’Université de Hong Kong ont décidé de joindre leurs forces afin de mettre sur pied un centre de recherche commun, le Pôle de recherche Pasteur de l’Université de Hong Kong (HKU-Pasteur Research Pole), avec pour mission d’étudier notamment la génomique microbienne.
Pasteur contre le SRAS
En 2003, l’épidémie de SRAS touchant Hong Kong change la trajectoire du pôle HKU-Pasteur qui se met alors activement à étudier ce nouveau virus et développe plus généralement une expertise sur les maladies infectieuses émergentes.
Dès lors, HKU-Pasteur s’engage à œuvrer pour les trois missions suivantes:
- étudier les interactions entre les pathogènes et les cellules hôtes ;
- développer de nouvelles approches pour faire face à de telles infections ;
- et promouvoir l’éducation via un programme de formation dans la recherche biomédicale.
Les 16 ans qui suivent permettent de lancer de multiples projets et de travailler sur des thèmes variés en joignant les programmes internationaux EPISARS, DENFRAME, RESPARI et SISEA, d’accueillir de nombreux chercheurs et étudiants du monde entier, d’organiser ou promouvoir des ateliers et des cours ou encore de collaborer avec divers centres.
Séquençage du génome du Covid
C’est en décembre 2019 qu’une épidémie virale et inconnue apparaît à Wuhan. À peine ce virus détecté, l’Institut Pasteur mobilise ses équipes au Centre national de recherche sur les virus respiratoires et au Laboratoire de réponse urgente aux menaces biologiques de Paris.
Le 24 janvier 2020, alors que les trois premiers cas de Covid-19 touchent le sol français, l’Institut commence à travailler sur le séquençage du génome. 5 jours plus tard, il dispose de la séquence complète qui leur permettra notamment de la comparer à la vingtaine d’autres séquences présentes dans le monde.
En parallèle, le Centre national de référence observe le virus, afin de l’isoler et de le mettre à la disposition des chercheurs. Cette étape est essentielle en vue de poursuivre tout travail de recherche.
Puis, en réponse à la pandémie, une Task Force est créée afin d’étudier "la connaissance du virus et de sa pathogenèse ; le développement de nouveaux outils diagnostiques et la recherche d’anticorps pouvant avoir une application thérapeutique ; le développement de vaccins et l’épidémiologie et la modélisation pour mettre en place des stratégies de contrôle de l’épidémie."
Depuis plus d’un an, l’Institut a notamment lancé plus d’une centaine de projets afin de mieux comprendre et d’éradiquer la pandémie.
Dépistage du Covid dans les eaux usées
A Hong Kong, HKU-Pasteur a joué un rôle important dans les recherches sur le Covid. Parmi celles-ci, un projet de surveillance des eaux usées, en collaboration avec différents départements de l’Université de Hong Kong, a permis de dépister des cas de Covid-19 dans des immeubles de la ville.
Dès le lancement du projet, en octobre 2020, l’équipe a pu démontrer que la surveillance des eaux usées pouvait fournir une alerte précoce des flambées de Covid19, reflétant la propagation globale du virus dans la communauté.
D'autres projets sont menés comme, par exemple, une enquête afin d'étudier le paysage des anticorps chez les enfants infectés par le SRAS-CoV-2, ainsi qu'un projet le développement de vernis composés d’oxyde cuivrique (CuO) réduisant rapidement l’action du virus. HKU-Pasteur a par ailleurs fait des découvertes majeures notamment grâce à une retentissante étude sérologique qui a permis de suivre l’évolution de la maladie dans la population, ainsi que des études sur la réactivité croisée entre le SARS et SARS-CoV-2 qui montrent que l’infection par l’un de ces deux virus ne protège pas contre l’autre.
Liaisons dangereuses
Pour le vingtième anniversaire du Pôle de recherche HKU-Pasteur, deux journées de symposium les 24 et 25 février dernier intitulées : "Dangerous liaisons: emerging viruses at the human, animal and environmental interfaces" ont été organisées. Ce symposium a permis à de nombreux scientifiques du monde entier de discuter de l’émergence des virus infectieux, notamment le Covid-19, de leurs causes, de leur transmission et de la question de la surveillance.
Parmi eux, la virologue néerlandaise Marion Koopmans, de l’Université Erasmus de Rotterdam, la virologue chinoise Shi Zhengli de l’Institut de virologie de Wuhan, Veasna Duong et Véronique Chevalier de l’Institut Pasteur du Cambodge, le professeur Malik Peiris, les docteurs Hui-Ling Yen et Nancy Leung de l’Université de Hong Kong, Marco Vignuzzi et Anna-Bella Failloux de l’Institut Pasteur à Paris, et le docteur Christos Lynteris de l’Université de St Andrews ont débattu des origines et de la propagation des coronavirus.
En résumé, l’Institut continue à travailler de manière assidue sur le virus et sa manière de fonctionner, amenant sans doute prochainement de nouveaux éclairages sur cette pandémie.
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