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Noemi : "Après 7 ans, je retrouve Hong Kong. Mais quel changement !"

hong kong centre villehong kong centre ville
@Noemi Lecoq
Écrit par Noémi Lecoq
Publié le 7 décembre 2022, mis à jour le 8 décembre 2022

Hong Kong s’est-elle métamorphosée ces dernières années ? Le Covid, le changement climatique, les événements politiques ont-ils impacté cette grouillante mégalopole au point de ne plus s’y retrouver ? Retour – très personnel – sur ces retrouvailles avec la métropole du delta de la Rivière des Perles après sept années d’absence.

7 ans après, quoi de neuf à Hong Kong ?

« Tu verras, ce n’est pas la ville que tu as laissée. » Cette phrase qui sonnait comme une mise en garde m’a été répétée à l’envi avant le départ. Que s’était-il donc passé ces sept dernières années pour que Hong Kong ne soit plus cette « New York de l’Asie » qui faisait fantasmer les Français et séduisait les expats ?

Indéniablement, le Covid en paralysant l’économie de cette région spéciale et en refermant ses frontières, a détrôné la ville comme 1er hub asiatique au profit de Singapour. Et effectivement, à la descente de l’avion fin novembre, le silence, l’accueil des personnels en tenue de protection puis le passage obligé dans les isoloirs pour le test PCR, avaient de quoi refroidir les visiteurs. Mais une fois la frontière et le pont Tsing Ma passés, la forêt de gratte-ciels s’érigeant à mesure que défilait la highway nous est apparue comme la promesse de ce quotidien grouillant et heureux que nous sommes venus retrouver.

 

wan chai
Photo@Noemi Lecoq

Les traces du Covid à Hong Kong 

En ville, le Covid a chassé bon nombre de boutiques et d’échoppes, a accroché des enseignes dédiées aux masques au bas des buildings et des masques aux visages de habitants. Première déception, le repère des gourmets francophiles d’Happy Valley, le Saint-Germain, a disparu. Premier plaisir, notre cantine de Causeway Bay est toujours là : après trois jours d’amber code, nous dînons « enfin » au Din Tai Fung de noddles with scallions et de dumplings.

Pour se déplacer en transport en commun, point de changement si ce n’est le prix de la course impacté par l’inflation. Et Toyota qui ayant cessé la production de sa Confort au charme désuet distribue désormais ses nouveaux véhicules hybrides aux taxi drivers. Pourtant au royaume de la voiture, un évolution de taille s’impose à nous : Elon Musk en est devenu le roi. La volonté du gouvernement de faire de Hong Kong une ville neutre en carbone avant 2050 en incitant fiscalement les propriétaires de voiture privée à acheter une voiture électrique a eu pour effet de doper les ventes de Tesla…Entre octobre 2021 et septembre 2022, 40% des nouveaux véhicules privés vendus étaient électriques et la firme américaine s’est arrogé 70% des parts de ce marché… 9000 nouvelles Tesla ont ainsi été mises en circulation.

 

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Photo@Noémi Lecoq

"La population de Hong Kong semble avoir changé"

Si le gouvernement entend ainsi s’attaquer à la pollution, on peut regretter que la question des mobilités douces ne soit pas encore d’actualité. Alors que la plupart des mégalopoles installent des pistes cyclables, accueillent les trottinettes, élargissent les trottoirs ou créent des voies vertes, Hong Kong reste a priori hermétique au sort des bipèdes. En terme de développement durable, le gouvernement a encore à faire. En sept ans, la collecte et le recyclage des déchets des ménages ne semblent pas avoir évolué (si ce n’est une boutique, dédiée au recyclage à Happy Valley). Une mue verte est toutefois en train de s’opérer dans les rayons du Fusion avec ses végétaux chinois de culture hydroponique et sur le toit des buildings. Depuis 2015, 50 fermes urbaines ont ainsi émergé, là sur l’American tower, ici sur Hysan Place. Le champ des possibles semble immense : à peine 1% de ces surfaces est aujourd’hui mise en culture et Hong Kong ne produit que 2% des végétaux qu’elle consomme. Demain peut-être y aura-t-il sur chaque wet market un corner dédié aux légumes cueillis sur les rooftops avoisinants ?

Mais le changement, moins palpable, mais peut-être le plus important qui m’est apparu est celui des populations vivant ici. Moins d’anglais et plus de cantonais et de mandarin au quotidien (à peine quelques mots de français à la sortie de l’International french school), le drapeau de la république populaire de Chine qui flotte devant celui de la RAS : Hong Kong poursuit sa mue. La révolution des parapluies me semble bien loin…

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