Grâce à la fédération locale d’escrime, le double champion du monde de fleuret Enzo Lefort est venu à Hong Kong affronter le double champion olympique Cheung Ka Long dans le cadre enchanteur du Hong Kong Palace Museum. Pour l’escrimeur tricolore et pour l’entraîneur français des Hongkongais Grégory Koenig, ce fut l’occasion de s’exprimer sur la montée en puissance de ce sport dans la ville portuaire.


La "revanche" des JO de Paris
Le monde entier a adoré le tournoi olympique d’escrime dans le cadre idyllique du Grand Palais. Hong Kong a prolongé cette même magie en organisant mardi 26 août une « revanche » des JO dans le cadre non moins inattendu du hall du Hong Kong Palace Museum. A la gauche des spectateurs ébahis, attendait Cheung Ka Long, premier médaillé d’or olympique de Hong Kong après la rétrocession (Tokyo 2021) et de nouveau vainqueur à Paris 2024. A la droite, surgissait Enzo Lefort, explosif double champion olympique.
Sous les yeux de Paul Chan, secrétaire d’Etat aux Finances, de Rosanna Law Shuk Pui, secrétaire d’Etat à la Culture, et de Benjamin Hubin, représentant la consule de France à Hong Kong et Macao, le match a donné le même résultat qu’un an plus tôt, quand le Français avait été éliminé en quart de finale. Mais l’honneur a été sauf pour Enzo Lefort, car son équipe a remporté le challenge grâce aux victoires de ses coéquipiers. A noter qu’une escrimeuse était certaine de ne pas perdre, mais aussi de ne pas gagner : l’autre championne olympique hongkongaise, l’épéiste Viviane Kong, avait endossé le rôle d’arbitre ce soir-là.
Montrer d'autres facettes de l'escrime
Pour Enzo Lefort, qui venait pour la sixième fois dans la ville, il s’agissait d’abord d’un « plaisir à retrouver les copains escrimeurs hongkongais ». Mais aussi de « montrer les différentes facettes de l’escrime à la population hongkongaise et surtout aux plus jeunes ».

Un sport hyper-ludique
De la même façon, même s’il ne compte « surtout pas » devenir entraîneur, Enzo n’est pas avare de conseils envers les jeunes : « ce que j’adore avec l’escrime, c’est qu’il y a des profils divers et variés ». Il poursuit : « c’est que l’escrime est un sport hyper-ludique » en expliquant : « on va devoir adapter la technique par rapport aux réactions de l’adversaire et on ne fait jamais la même chose. »
Justement, sur ce plan des progrès, Enzo Lefort reste admiratif des résultats des escrimeurs hongkongais, qui comptent le double champion olympique de fleuret en titre (Ka Long) et le dernier champion du monde de la même arme (Ryan Choi) dans leurs rangs. « Après, il faudra qu’ils s’améliorent par rapport à l’équipe afin qu’ils apportent un peu plus de densité », nuance le champion tricolore, en ajoutant, « mais je ne m’en fais pas pour ça, parce qu’avec des locomotives telles que Ka Long et Ryan, je pense qu’il y a des vocations qui vont naître, et puis surtout, ils sont bien épaulés par Grégory Koenig qui est l’entraîneur national et qui était notre coach jusqu’en 2018 », soulignant son « très bon travail avec les gars sur l’aspect tactique et mental ».
Le futur de l'escrime hongkongaise
Justement, Grégory Koenig était un autre invité de marque de l’événement et a aussi avancé ses explications des progrès hongkongais à commencer par le soutien populaire : « Depuis les JO de Tokyo, je vois très régulièrement des gamins avec la housse d’escrime. Ils sont partout dans la ville et c’est génial ».

Concernant sa méthode, le coach français résume : « l’objectif, évidemment c’est de transmettre, mais le but ultime, c’est d’être performant ». Il ajoute : « cela passe à court terme en partageant, mais le seul objectif en fait, c’est de gagner. Cela commence en fait par des short goals, les championnats d’Asie, puis les championnats du Monde et l’objectif est de qualifier vraiment l’équipe et de faire quelque chose ».
La médaille d'or a tout changé
Pour lui, la médaille de Cheung Ka Long a tout changé : « Quand après, au bout de deux ans, deux et demi, trois ans, parce qu’on avait eu le Covid, on arrive à décrocher une médaille d’or, tout s’ouvre pour nous ». La simple salle d’armes de 13 pistes qui servait alors à la fois aux seniors, aux cadets, aux garçons et aux filles, au fleuret, à l’épée et aux sabres, a par exemple été depuis complétée par une autre salle terminée il y a quelques mois. Dans ce sens, l’événement du Hong Kong Palace Museum n’a été qu’une étape de plus dans la popularisation de l’escrime dans la ville.
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