

Être parent, c’est voir deux versions diamétralement opposées de toi-même réagir aux conséquences de la présence d’un corps étranger: ton gamin. Théorie de la relativité version petite enfance!
Réglé à l’heure de bébé

Après, toutes ces nouveautés ne sont pas que pour lui, mais pour les parents aussi. Même si, on va pas se mentir, eux vont plutôt expérimenter une palanquée de dernière fois: comme les dernières séances de cinéma improvisées ou les derniers réveils après 7h30 du mat’. J’en ai personnellement même oublié ce que ça fait d’être au contrôle de mes propres journées. Car désormais, en tant qu’individu, tu ne comptes plus. Et non... En tout cas tu comptes moins. Tes exigences sont secondaires, tes envies optionnelles et ton timing totalement oubliable.
Quand retard rime avec tétard
Personnellement, je suis du genre ponctuel. Par exemple, si vous me demandez de passer prendre l’apéro chez vous (et vous devriez) et d’être là vers 18h, vous pouvez d’ores et déjà commencer à baliser si votre appart’ est toujours pas rangé à 17h55, parce que vous avez plus que 5mn pour cacher vos merdes sous le canap’ du salon! Mais lui, la ponctualité, il s’en tape comme de sa première couche. Pour la faire courte, avoir un enfant signifie multiplier par trois ou quatre le temps requis pour accomplir la moindre action. La plus notable de ces tâches étant par exemple de quitter l’appartement pour se rendre quelque part. Jusqu’à présent, la seule chose qui pouvait me mettre en retard était le temps de préparation de ma femme qui impliquait tout un tas d’étapes critiques et nécessaires: choisir ses fringues, checker ses emails, sélectionner une paire de chaussures, vérifier qu’il ne s’est rien passé de grave sur Instagram, changer de fringues, jeter un rapide coup d’œil à Pinterest… Vous savez, car de toute façon les autres seront en retard donc pourquoi être à l’heure? Et ça, ça me rendait ouf!

Mais maintenant, vu que notre départ ne peut se faire qu’à la condition que bébé soit nourri, lavé, couché et endormi… qu’est-ce que tu veux dire si par malheur le têtard galère à pioncer. Rien ! Tu ne peux rien dire ! Tu restes donc là, assis et impuissant, à patienter tel un casque bleu en Afrique attendant que la hiérarchie t’autorise à agir. Et encore, ça c’est seulement pour les sorties du soir. Car les départs en journée avec Junior c’est un beau merdier aussi j’aime autant te le dire ! Ah bah avant t’avais besoin de quasi rien pour décoller; tes clés, ton téléphone, un peu de pognon et roule ma poule! Mais alors maintenant préparer le départ avec le gosse, niveau logistique c’est le débarquement en Normandie. Donc crois bien que si t’es pas habitué à la checklist de rigueur, ta ponctualité va sévèrement douiller. Il faut donc: penser à prendre de quoi le changer en fonction du temps passé dehors, ne pas oublier ses jouets histoire de le distraire un minimum, emporter de quoi le nourrir, prendre de quoi le protéger du soleil, prendre de quoi le protéger de la pluie, ne pas oublier l’anti-moustique bio senteur géranium-citronnelle, etc etc. Et note bien que tout oubli sera, à un moment ou à un autre, sanctionné par les hurlements du bébé à qui il manquera donc quelque chose pour être pleinement épanoui ou ceux de ta femme qui, malgré le fait qu’on ait quitté la maison depuis 15 minutes, voudra absolument faire demi-tour pour récupérer la p’tite banane en caoutchouc sur laquelle il fait ses dents !

Et Hong Kong créa la helper
Mais je dois bien avouer qu’à Hong Kong, même si la vie avec un gosse n’est pas toujours rose, on ne peut pas se permettre de trop râler non plus. Si nous sommes ici confrontés aux mêmes turpitudes que nos camarades de galère au pays, il y a quand même un petit détail qui fait de nous des ultra-privilégiés… et c’est le concept de la domestic helper. P’tite récap’ pour les deux du fond qu’ont rien suivi. Les domestic helpers sont majoritairement des femmes venant de proches pays d’Asie et employées pour assumer au sein d’un foyer des responsabilités telles que le ménage, la cuisine et prendre soin des enfants. Le concept est très banal à Hong Kong, et même si j’ai toujours dis que j’en emploierai une le moment venu, ça fait quand même sacrément bizarre d’avoir quelqu’un qui vit chez toi en permanence et fait, à ta place, des trucs qu’on t’a toujours appris à faire par toi-même. Car oui, cette dame vit chez toi! Vous vous retrouvez alors dans la situation où quelqu’un est susceptible de débarouler dans le salon à n’importe quel moment, mettant fin de facto à certaines habitudes que vous pouviez avoir prises au fil des ans tel que vous balader à poil, mater la télé à poil, ou encore cuisiner à poil. En fait, toutes les activités qui impliquent des appareils génitaux qui volent au vent nonchalamment.

Mais bon, faire une croix sur la nudité occasionnelle reste un bien petit sacrifice à accepter. Parce que, si en France les parents doivent se farcir absolument toutes les tâches ménagères en plus de celles qu’implique l’arrivée d’un bébé, à Hong Kong la helper est toujours là en renfort. Notamment quand toi et ta moitié décidez de vous retrouver un peu et de vous faire un petit resto ou une sortie entre amis. Un coup de fil à la helper et hop c’est plié! A l’inverse de nos potes en France, qui seront eux contraints de s’y prendre 15 jours à l’avance pour trouver une baby-sitter et qui passeront ensuite chaque instant à serrer les miches en espérant ne pas se faire planter à la dernière minute.

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