Le logement public joue un rôle crucial dans la ville dynamique et densément peuplée de Hong Kong. Avec des ressources foncières limitées et une forte demande de logements sociaux, le gouvernement de Hong Kong cherche à répondre aux besoins de logement de ses habitants. Point sur la situation.
D'où viennent les problèmes de logement à Hong Kong ?
Les lotissements publics sont gérés par la Hong Kong Housing Authority (HKHA) et proposent des appartements subventionnés à la location et à la vente aux personnes et familles éligibles, servant ainsi de filet de sécurité sociale pour les populations vulnérables. Les problèmes de logement à Hong Kong ne datent pas d’hier, et sont la conséquence de multiples facteurs qui se sont accumulés, bloquant le marché. Une des premières raisons, la plus citée dans les rapports du gouvernement, est la haute densité de la population hongkongaise. La ville est en effet une des villes les plus denses au monde: 6 749,20 personnes par kilomètre carré en 2022, et ce taux augmente chaque année. La croissance de la ville ne suit pas cette hausse exponentielle de la population, car rappelons-le, seulement 10% Hong Kong est construit. Ce décalage, avec une demande dépassant l’offre, crée une hausse des prix des logements. Les appartements privés atteignent alors des prix extrêmement conséquents, que les habitants ne peuvent plus se permettre. Et ce décalage ne date pas d’hier, le problème de logement date de la fin de la seconde guerre mondiale. HongKong ne s’est jamais remis de ce décalage, qui se creuse un peu plus chaque année. Et ce dernier point a créé auprès du gouvernement hongkongais une tradition d’aide sociale, le logement social est donc une mesure importante pour le gouvernement.
La situation actuelle du logement à Hong Kong
Aujourd’hui, la situation est extrêmement tendue sur le sujet. Dans un monde post-covid, après avoir été confiné, les questions de logements sont sur toutes les lèvres. Le gouvernement est d’ailleurs en train de prévoir la construction de nombreux logements sociaux: plus de 301 000 appartements vont être mis sur le marché dans les 10 premières années. Ces chiffres sont colossaux mais ne sont pas suffisants. En effet, près de 50% vivent ou cherchent à vivre dans des logements sociaux, et la demande explose encore plus ces dernières années. De nombreux bâtiments de ce type sont construits principalement sur les Nouveaux Territoires, car ce sont des constructions récentes, bien qu’ils soient présents dans tous les districts du territoire. Ces buildings sont extrêmement imposants, avec une moyenne de 40 étages. Malgré tout, le marché est comme nous le disions, bouche: il faut attendre en moyenne 5,6 ans entre la demande et l'emménagement dans un logement de ce type. Ce taux est le plus élevé depuis une vingtaine d'années, car plus de 255 000 demandes début 2023… Il faut donc trouver des pistes de réflexion pour fluidifier à nouveau le marché.
La nouvelle mesure du gouvernement, le data-share…
Si le marché est bloqué et que les demandes n’avancent pas, c'est en partie dû aux fraudes de logements, avec des profils profitant des avantages des logements sociaux alors que ces derniers pourraient se permettre de vivre dans des logements plus onéreux. Parmi les fraudes, certains déclarent vivre dans des appartements qu’ils louent finalement sur AirBnb, laissant l’appartement vide, l'utilisant dans un but commercial… Pour lutter contre ces profiteurs, le gouvernement a annoncé au début du mois instaurer une nouvelle réglementation. Cette règle donnerait le droit aux autorités d’avoir accès aux données personnelles des locataires, tels que les relevés bancaires, pour pouvoir contrôler les abus. Les démarches ont déjà commencé. Tang Fung Shuk-yin, directeur adjoint de la gestion immobilière au département du logement, déclarait lors de l’annonce de cette nouvelle régulation: “Déjà 2 200 appartements ont été confisqués l’année derniere (2022) pour des abus de location, nous devrions augmenter ce taux cette année, déjà 100 000 formes ont été envoyés dans ce but.”.