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House of the Rising Sons: un film sur les débuts de la canto pop

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Le film retrace l'histoire de quatre garçons dans le vent hongkongais.
Écrit par Arnaud Lanuque
Publié le 17 juillet 2018, mis à jour le 17 juillet 2018

Anthony Chan, réalisateur, nous raconte les coulisses de son film House of the rising sons, biopic sur le groupe phare des années 70, The Wynners, auquel il a appartenu. Le film sort ce jeudi sur les écrans.

Dès 1974, le groupe de pop-rock les Wynners fut une des formations emblématiques annonçant la domination à venir des charts par la musique en cantonais. A partir de 1978, Chacun des membres continuera une carrière en solo, avec grand succès pour des artistes comme Alan Tam et Kenny Bee. Mais le groupe continue régulièrement de se réunir pour des concerts qui se déroulent à chaque fois à guichets fermés. Anthony Chan, le batteur de la formation, se reconvertit, lui, dans la production et la réalisation de films. L’époque constitue alors l’âge d’or du cinéma de Hong Kong. Logique donc de le retrouver aujourd’hui derrière la caméra pour ce biopic consacré aux Wynners!   

LePetitJournal.com: Comment est né l’idée de faire un film sur les Wynners ? 
Anthony Chan:
Il y a  environ trois ans, j’ai rencontré un des anciens membres des Losers [NDR : le groupe qui précéda les Wynners]. Nous avons parlé de sa mère. Elle était décédée quelques années auparavant. Nous avons décidé d’aller au cimetière pour fleurir sa tombe. Au moment où j’ai vu sa photo, j’ai été assailli de souvenirs. Sans son soutien, les Losers n’auraient pas pu exister. Et sans les Losers, il n’y aurait pas eu les Wynners. Ça a été le déclic pour faire le film. 

Les quelques films qui ont essayé de recréer l’univers de la pop Hong Kongaise dans les années 1960 et 1970 comme le Hong Kong Graffiti de Teddy Robin Kwan ont rarement marché au box-office. Est-ce quelque chose que vous aviez en tête ?
Oui, c’est quelque chose auquel j’ai beaucoup réfléchi. Vous ne pouvez pas ignorer l’aspect commercial quand vous vous lancez dans la production d’un film. Je pense que les jeunes de mon époque sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui. Ils pensent de la même façon, ils veulent réaliser leurs rêves. Et cela passe parfois par des conflits avec la famille ou la société. J’ai utilisé l’exemple des Wynners pour raconter ces conflits. Je pense donc qu’il s’agit bien d’un film commercial. Ma cible principale, c’est la Chine continentale. Je pense qu’ils veulent voir des choses différentes et qu’ils ont faim de ces histoires d’amitié. Je veux partager avec eux la manière dont nous avons grandi, dont nous avons combattu pour réaliser notre rêve. C’est ça le message du film : croyez en vos rêves et battez-vous pour les réaliser avec tout votre cœur!

Anthony Chan sur le plateau de cinéma

Avez-vous pris beaucoup de liberté avec la réalité pour construire votre récit? 
La logique émotionnelle est 100 % vraie. Tout est basé sur des faits réels. Je les ai simplement modifiés pour les faire tenir dans un long métrage de 100 minutes. Vous ne pouvez pas mettre 50 ans d’existence en si peu de temps. Il m’a donc fallu compresser et reformuler les événements tout en gardant la réalité émotionnelle des événements.   

Je suppose que c’est le cas des séquences par rapport à votre père?
Vous voyez cette cicatrice? [Anthony Chan montre une cicatrice sur son bras]. Je l’ai eue quand mon père a lancé un bol sur moi après que je lui ai dit que je ne voulais pas aller étudier au Canada. Tout comme dans le film. Il était vraiment hors de lui. Il avait travaillé très dur pour pouvoir envoyer ses deux fils étudier au Canada. Il n’était pas foncièrement opposé au fait que je devienne musicien mais les études passaient en premier. Et à cette époque, les pères chinois étaient comme des rois. Alors j’ai dû quitter la maison…  

Etait-ce difficile de reconstituer le Hong Kong des années 60/70?
Oui, extrêmement. Nous avons tourné dans un studio à Fo Shan. Ils ont une espèce de faux Hong Kong là-bas. Mais cela ressemble trop à ce qu’on voit dans les séries TV.  Nous avons procédé à des modifications mais cela demeurait difficile de faire quelque chose de réaliste. Ça a été l’enfer pour mon directeur de la photographie, il devait faire des plans longs, avec très peu de lumières et beaucoup de mouvements tout en floutant l’arrière fond.  

Comment avez-vous choisi les chansons qui rythment le film?
Je me suis basé sur mes émotions. Par exemple, pour la scène où ils doivent quitter leur local de répétition et trouvent refuge sur un toit, j’ai utilisé de la samba brésilienne. Parce qu’ils sont triste mais ils ont toujours cet espoir du lendemain. Quand nous essayons de faire notre trou en jouant dans les bars de Wan Chai, ce que nous avons vraiment fait, j’utilise du Led Zeppelin. Cela représente la dureté du monde réel auquel nous nous sommes confrontés.

Vous utilisez même les chœurs de l’armée rouge à un moment. 
Oui, ils représentent l’autorité. J’aime beaucoup le montage de la scène. Le morceau House of the Rising Sun représente le rêve qui nous anime mais il est noyé sous la puissance de l’autorité et cela devient tragique. 

Remerciements Cindy Wu et Ashley Leung.
 

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