Des demeures de luxe à Hong Kong à prix cassés

Des villas vendues moitié-prix

À Hong Kong, les propriétés luxueuses se vendent pour des montants dérisoires comparés à leur prix d’achat. Parmi les vendeurs les plus notables se trouve M. Hui Ka Yan, le patron du géant immobilier chinois China Evergrande. Après l'effondrement de l'entreprise et la saisie de ses biens par ses créanciers, plusieurs de ses maisons de luxe au style européen  avec piscine ont été mises en vente à des prix très inférieurs à ceux qu'elles avaient coûté à l'achat. L'une de ces maisons, achetée en 2009 pour 130 millions de dollars, a été vendue en 2024 pour seulement 58 millions de dollars. On retrouve également deux appartements dans les complexes désignés par Frank Gehry, reconnaissables par leurs tours en verre et en acier, autrefois détenus par deux des hommes les plus riches de Chine: Chen Hongtian and Chen Changwei. 

17% de vacance des biens commerciaux

La crise immobilière ne frappe pas seulement les propriétaires de résidences de luxe à Hong Kong. Les bailleurs des immeubles de bureaux emblématiques, autrefois occupés par les plus grandes institutions financières, juridiques et commerciales du monde, peinent désormais à trouver des locataires pour remplacer les entreprises qui les ont désertés. Dans les quartiers commerçants animés, les boutiques indépendantes subissent encore les effets de la baisse de fréquentation touristique, conséquence des mesures liées au Covid-19. Certaines vitrines restent fermées, et le taux de vacance des propriétés commerciales atteindrait 17 % cette année. Aujourd’hui, beaucoup de ceux qui ont contribué aux inégalités du marché immobilier, des constructeurs aux riches spéculateurs, se retrouvent contraints de vendre rapidement leurs précieuses maisons. D’après un rapport de l’agence de notation S&P Global, le secteur immobilier traverse sa pire crise depuis la crise financière asiatique de 1997.

Les sources de difficulté du secteur 

Le système financier est désormais confronté à une forte hausse des défauts de paiement sur les biens commerciaux. En réaction, les prêteurs augmentent les taux pour les propriétaires et les promoteurs à qui ils accordent des crédits, exacerbant davantage la situation et laissant beaucoup de gens à court de liquidités. A cela s'ajoute à cela, l'indexation du dollar Hongkongais sur le dollar américain, qui a entraîné la fixation d’un taux d'intérêt de  5,25 % en septembre, un des plus élevés depuis 2007 à Hong Kong. La baisse de la croissance économique chinoise, qui peine à atteindre les 5% en fin de cette année 2024 a également mis à mal les investissements au sein l’économie hongkongaise, ce qui ne laisse pas présager des améliorations dans ce secteur dans les prochains mois.