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Hong Kong ville d’art

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Écrit par Alliance Française à Hong Kong
Publié le 6 novembre 2020, mis à jour le 6 novembre 2020

Cette année, Art Basel et Art Central, deux événements majeurs de la vie culturelle et artistique de Hong Kong, n’ont malheureusement pas pu se tenir à cause de l’épidémie de Covid-19. L’occasion pour Lepetitjournal.com de se pencher sur l’histoire des galeries et le monde de l’art à Hong Kong pour le magazine Paroles.

Texte: Patricia Hérau-Yang, en partenariat avec Le Magazine Paroles

Pourquoi Hong Kong?

Véritable pont entre la Chine et l’Occident, Hong Kong a joué un rôle de passeur, y compris dans le domaine de l’art. À la fin de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’aux années 1970, des vagues de réfugiés Chinois arrivent dans la colonie en réaction aux campagnes politiques, difficultés économiques et tensions sociales en Chine. Tout comme à Taiwan, chacun emporte ce qu’il peut dans la débâcle. La frontière semi-poreuse et les écarts de richesse importants permettent la sortie de Chine d’œuvres d’art, qui trouvent acheteurs à Hong Kong. Par nostalgie du pays laissé derrière, par histoire personnelle pour certains qui retrouvent leurs objets, par goût, puis comme investissement, les Chinois réfugiés, les amateurs colons, et les Hongkongais enrichis achètent des pièces à l’origine parfois douteuse. Hollywood Road, une des premières routes de la ville, est alors le principal lieu d’échange des œuvres d’art chinois.

Les années 1970, le décollage

Le 4 novembre 1962, la presse locale titrait "Colony to have its first art gallery". Dorothy Swan, enseignante originaire du Massachusetts, ouvrait la première galerie à Hong Kong au 103 Chatham Road. Il n’y avait alors que deux possibilités pour exposer: le City Hall ou le St John's Cathedral Hall. Hélas, la Chatham Gallery, dédiée aux artistes asiatiques, va fermer dès 1966 suite aux émeutes de la période. Lorsque Dorothy Swan (désormais D. Brown) quitte Hong Kong en 1971, Au départ de la pionnière en 1971, il n’y a toujours aucune galerie dans la colonie. Mais le coup est parti : le miracle économique de Hong Kong est désormais une réalité, les collectionneurs privés assemblent des trésors grâce à des réseaux organisés, les salles d’enchères s’installent. Hong Kong rivalise alors avec Tokyo et l’art asiatique attire de plus en plus de collectionneurs occidentaux.

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Les années 1990, la confirmation 

Plaque tournante du commerce de l'art

Dans les années 1990, Hong Kong est confirmé dans son rôle de capitale asiatique du commerce d’art. Le choix d’art contemporain y est vaste, la base géographique des artistes variée et la fiscalité très accueillante: une absence totale de taxe à l’import comme à l’export, des ventes exonérées d’impôts et de TVA. Les artistes sont là, les acheteurs aussi: États-Unis, Royaume-Uni et Chine, à eux trois, représentent aujourd’hui 84 % du marché de l’art en valeur.

Les galeries se multiplient à Hong Kong, dont certaines constituent des acteurs majeurs du secteur. En 2011 Art Basel fait l’acquisition de la Art Hong Kong Fair et s’installe à Hong Kong. C’est le tournant qui ancre la cité dans le paysage mondial de l’art. Les canaux de vente d’art sont en effet d’abord les salons, puis les galeries et les ventes aux enchères, la vente en ligne restant très minoritaire. L’installation de ce salon majeur est donc cruciale. Depuis le lancement d’Art Central, de grands événements printaniers présentent à Hong Kong la création contemporaine en Asie. 

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Art Basel

Référence en Asie, Art Basel Hong Kong a attiré quelques 88. 000 visiteurs en 2019. Si les volumes de ventes réalisées sur le salon restent confidentiels, quelques chiffres éclairent l’importance de l’événement : le marché global de l’art représentait 67 milliards USD en 2018, dont 16.,5 dans les salons. Sachant qu’Art Basel est un salon majeur et ne se situe qu’à Bâle, Miami et Hong Kong, on approche le milliard USD à Hong Kong.

Pour sa 8e édition, Art Basel Hong Kong devait se tenir du 19 au 21 mars 2020 au Hong Kong Convention and Exhibition Centre et accueillir 242 galeries, pour moitié d’Asie Pacifique. Galeries d’art moderne ou contemporain, exposant peintures, sculptures, dessins, installations, photos, films, vidéos, art digital, céramique, joaillerie, travail sur le métal, la fibre, le verre, le bois :, l’ensemble s’annonçait varié. Les artistes phare annoncés étaient Richard Long, Shara Hughes, Liu Dan, et Jong Oh. 

Asia One est l’un des points forts d’Art Basel et regroupe des galeries asiatiques présentant un artiste d’origine Asiatique asiatique en solo. Art Futures présente des jeunes galeries accueillant des artistes prometteurs. Certaines galeries font le choix de se concentrer sur une seule technique mais plusieurs artistes, ignorant les origines géographiques. 

Art Central

Deuxième grand salon du printemps, audacieux, Art Central est né d’une initiative purement locale . Art Central et a tout le dynamisme d’un challenger très prometteur. La 6ème édition aurait dû avoir lieu du 18 au 22 mars 2020 à 10 minutes de marche de Art Basel, à Central (d’où le nom). Ce salon comprend d’ordinaire plus de 100 galeries. Des œuvres d’artistes jeunes et dynamiques y côtoient celles de noms mieux établis. 

Si la situation sanitaire le permet, les deux salons pourront se tenir en 2021 et se disputeront les faveurs des collectionneurs, notamment les jeunes Chinois, considérablement plus actifs que leurs aînés. Leurs goûts vont vers des artistes vivants, pour 55 % des achats. Certains s’interrogent sur l’impact des incertitudes économiques en Chine sur le volume d’achats. 

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La France, un acteur de poids

Les galiéristes français

46 galeries parisiennes sur les 587 recensées sont partenaires de Art Basel monde en 2020, et 23 ont exposé à Hong Kong en 2019.  Au-delà de cet événement, les Français sont très actifs dans le monde des galeries à Hong Kong. Parmi celles-ci, les galeries Agnès b. Librairie Galerie, Edouard Malingue, NeC, Perrotin, Pascal de Sarthe, Avenue des Arts sont très stables. Une certaine tendance à l’art “accessible“, tel qu’en témoigne le salon Affordable Art à Hong Kong, est prégnante dans la galerie Carré d’artistes. Malgré un marché immobilier parmi les plus chers du monde, des artistes Français ont choisi de s’installer à Hong Kong. Citons Gaud Pariset, qui sculpte à Hong Kong et expose régulièrement ici depuis son arrivée en 2014.

Alliance Française, Consulat et French May

Les acteurs gouvernementaux que sont l’Alliance Française  et le Consulat Général de France soutiennent ces Français. L’Alliance Française, en sus de son rôle d’enseignement du français, anime la culture sous toutes ses formes: French Film Festival (47ème édition), Francophonie Festival, et Make Music. Avec le Fonds des Artistes, l’Alliance Française contribue depuis 2002 à la promotion de la jeune création locale. Les artistes entre 18 et 35 ans, résidant à Hong Kong depuis plus de 5 ans, peuvent obtenir, s’ils sont sélectionnés, un financement à hauteur de 100. 000 HKD (environ 10 .000 €). 

Parmi ses missions, le Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat (SCAC) de France promeut la culture et les arts français. Le SCAC soutient les collaborations entre institutions françaises et hongkongaises, qu’elles soient publiques ou privées. Le French May illustre le dynamisme de la culture française à Hong Kong. Créé en 1993, ce festival est devenu l’un des plus importants en Asie et a permis la tenue de plus de 500 événements culturels à Hong Kong, pour partie dans sur les arts visuels.

 

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