Hong Kong n’avait pas connu d’inflation si importante depuis des décennies. Si elle semble avoir contenu le risque de contamination du virus, la ville du port parfumé subit les conséquences de la pandémie du Covid-19, du fret maritime et des récentes intempéries du mois dernier.
Lepetitjournal.com revient sur la flambée des prix et sur ce que devraient attendre les ménages de Hong Kong les prochains mois à venir.
Le panier moyen de légumes chinois plus chers à Hong Kong
Ce mois-ci, le prix moyen des légumes importés depuis la Chine a augmenté en moyenne de 30 %, atteignant des cours que Hong Kong n’avait pas connus depuis une dizaine d’années. Selon l’Association des grossistes en légumes importés de Hong Kong, cette hausse aurait lieu en raison des coûts logistiques élevés liés à la pandémie et des conditions météorologiques défavorables en Chine : inondations dans le Guangdong, intempéries et typhons, qui ont fait baisser la productivité des fermes locales.
Le prix de la laitue européenne a plus que doublé, passant d’une moyenne de 7,50 HKD à 17,60 HKD par catty. Le prix du chou chinois, quant à lui, est passé de 6,60 HKD à 9,20 HKD. Si les prix peuvent légèrement baisser après novembre, il est vraisemblable que les Hongkongais ne reverront pas les prix descendre avant la fin de l’année.
De plus, avec les températures saisonnières froides et les précipitations, il est possible que les légumes de saison se maintiennent à des prix élevés jusqu’au Nouvel An chinois. En Chine continentale, certains légumes comme la laitue et les épinards ont vu leurs prix doubler.
Hong Kong se prépare à une hausse des prix des aliments importés
Hong Kong se prépare à une hausse des prix des aliments importés alors que les contrecoups de la pandémie continuent à retarder les expéditions maritimes et augmentent les coûts de transport.
Le prix du bœuf américain de première qualité a grimpé de plus de 50 à 75 % au cours de cette année. Cette augmentation se ressent d’ores et déjà sur la bourse des Hongkongais. Les importateurs s’inquiètent que les prix des fruits, des légumes, des produits laitiers et du vin puissent également être concernés. Les tarifs semblent avoir atteint leurs plus hauts niveaux depuis 30 ans.
Il semblerait que le pire est à venir, car le fret maritime international continue à subir des retards imprévus dans les expéditions — les blocages pandémiques, la pénurie de chauffeurs de camion et d’équipage de porte-conteneurs y contribuant aussi.
Si Hong Kong est en passe d’atteindre une croissance d’environ 6,5 % cette année, tous les résidents ne bénéficient pas de l’amélioration de l’économie, l’augmentation du salaire moyen ne suivant pas l’inflation comme l’a déclaré le secrétaire aux Finances Paul Chan ce dimanche dernier, promettant également un soutien du gouvernement à davantage de personnes. Durant ce même discours, Paul Chan a assuré que la réouverture de la frontière avec la Chine continentale, à ce jour maintenue fermée, contribuerait grandement à faire répartir la croissance sur Hong Kong.
La flambée des prix du carburant à Hong Kong
La Hong Kong Land Transport Alliance, composée de plus d’une douzaine de groupes de transport — bus publics, de minibus, de taxis, de camions locaux et transfrontaliers, d’autobus scolaires et de tracteurs porte-conteneurs — s’est exprimée la semaine dernière, dénonçant la hausse des prix du carburant liée à la pandémie de Covid-19.
Les coûts du carburant représentent 40 % des dépenses d’exploitation globales des conducteurs. Face à la montée des prix et au vu de l’économie actuelle, l’alliance souhait éviter de répercuter la flambée des coûts sur les passagers et les clients. Le transport de marchandises et de passagers a été fortement touché, car le carburant était une nécessité.
À Hong Kong, le prix du pétrole n’est pas réglementé, il fonctionne sur le principe du marché libre, et les prix à la pompe sont parmi les plus élevés au monde en raison de la flambée des coûts fonciers des stations-service, à cela s’ajoute les coûts à l’importation, les taxes gouvernementales, et autres.
Le gouvernement avait précédemment alloué un fonds anti-épidémie pour soutenir l’industrie des transports, offrant des subventions ponctuelles au carburant. Les minibus et les taxis recevaient une subvention de 1 HKD par litre de carburant ou un tiers des dépenses réelles de carburant pendant un an. Mais les subventions n’ont pas été reconduites après sa fin en juin, le gouvernement de Hong Kong estimant que l’assouplissement des restrictions de distanciation sociale signifiait que les résidents pouvaient utiliser à nouveau les transports publics.
Le prix de détail du diesel a augmenté de plus de 50 pour cent pour atteindre plus de 17 HKD le litre en octobre, contre 11 HKD le litre l’année dernière. Les prix dans les stations-service avec du gaz de pétrole liquéfié ont également doublé, passant d’environ 2 HKD le litre en mai l’année dernière à plus de 4 HKD le litre au début du mois.
Selon le président du Conseil des transports terrestres de Hong Kong, en ne légiférant ni ne réglementant les prix du pétrole, Hong Kong permet à toutes les compagnies pétrolières d’augmenter leurs tarifs, avec comme risque la démission des conducteurs et chauffeurs.
Le secteur des minibus a déjà perdu la moitié de ses chauffeurs depuis la pandémie. Les conducteurs de cars scolaires signent généralement des contrats de deux ou trois ans sans possibilités de revoir leurs tarifs en cours. Le prix du diesel est passé à 17,75 HKD le litre en octobre, soit une augmentation de 15% en neuf mois seulement par rapport à son niveau de janvier de 15,4 HKD le litre.
Si pour le moment l’association de bus scolaires préfère absorber l’augmentation des prix à la pompe, ce n’est qu’une question de temps avant que cela se répercute sur les parents.
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