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"Detective Dee: The Four Heavenly Kings": la grande illusion!

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Tsui Hark reprend une nouvelle fois le personnage de Detective Dee.
Écrit par Arnaud Lanuque
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 20 septembre 2018

Le dernier Tsui Hark est sorti. Un grand spectacle qui en met plein les yeux à défaut de faire vibrer les cœurs. Le meilleur de la série des Detective Dee.

Depuis qu’il s’est relocalisé en Chine Continentale voilà maintenant plus de dix ans, le réalisateur Tsui Hark peine à retrouver la touche géniale qui lui avait permis d’être une locomotive de l’industrie cinématographique Hong Kongaise durant son âge d’or des années 80-90 et de signer des chefs d’œuvre à la pelle, de Peking Opera Blues à The Blade. Mais il a trouvé dans la figure historique de Dee Renjie, popularisé en occident par les romans du juge Ti de Robert Van Gulik, un personnage dans lequel il peut développer certains de ses thèmes favoris (l'amour des minorités chinoises, la démystification du surnaturel par l'esprit humain et l'obsession de la pérégrination vers l'Ouest) et mettre à profit son incroyable sens visuel. Après Le Mystère de la Flamme Fantôme en 2010 et La Légende du Dragon des Mers en 2013, ce troisième volet présente des qualités et des défauts très proches de ses prédécesseurs.

Furieuse que son mari ait accordé à Dee Renjie (Mark Chao) la masse du Dragon Docile et les privilèges qui lui sont associés, l’impératrice Wu (Carina Lau) charge Yushi Zhenjin (Feng Shaofeng) de la récupérer. Pour ce faire, il se voit adjoindre les services d’un groupe de guerriers illusionnistes. Mais derrière la décision de l’impératrice se cache un complot par des adversaires de longue date de la dynastie Tang.

Tsui Hark n’est pas un réalisateur qui fait dans la demi-mesure. A chaque film, il tente de repousser les limites du spectaculaire. Pour y arriver ici, il place son récit sous le signe de la magie et des illusions. Un axe qui lui permet de se lâcher dans ses visuels à coups de pouvoirs magiques démesurés. Là où les effets spéciaux numériques avaient eu tendance à tirer vers le bas les deux opus précédents, l’expérience accumulée porte enfin ses fruits et ceux des Four Heavenly Kings ne trahissent pas les idées délirantes de son auteur. Alliés à une direction artistique sans faille, le film de Tsui Hark est comme on pouvait s’y attendre un régal pour les yeux des spectateurs grâce à son inventivité et ses visuels élaborés.  

Trop, c’est trop

Les nombreuses illusions déployées par les personnages ne réussissent toutefois pas complètement à faire oublier que le scénario présente des scories désormais récurrentes chez Tsui Hark. Stratagèmes confus, trop plein de personnages, rythme si soutenu qu’il ne permet pas à ceux-ci de développer leur personnalité et leurs sentiments… Autant d’éléments scénaristiques qui empêchent de pleinement s’immerger émotionnellement dans le film. Reste qu’en matière de blockbuster sino-hongkongais récents, ce troisième épisode des aventures du détective Dee n’a pas de difficultés à se hisser dans le haut du panier. 
   
 

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