Le service des douanes françaises a récemment dévoilé avoir saisi ces derniers mois plus de 100.000 timbres contrefaits, dont près de la moitié saisie près de Marseille en provenance d’une société basée à Hong Kong, alors que les timbres officiels sont systématiquement produits en France, par la Poste elle-même. S’agirait-il d’une nouvelle niche exploitée par les trafiquants du fait de sa relative discrétion ?
Plus de 45.000 faux timbres venant de Hong Kong
La saisie la plus importante a eu lieu le 28 août 2024 à Marseille, où les agents des douanes françaises ont découvert plus de 45.000 timbres contrefaits dans des colis. Ces timbres, déclarés comme des "décalcomanies", portaient le logo et la marque de La Poste. Les douaniers du bureau de Marignane ont, en effet, découvert respectivement 15.132 puis 30.192 timbres lors d’un contrôle de colis arrivés par voies aériennes. Les deux colis en question venaient d’une société asiatique située à Hong-Kong et destinés à être livrés à un particulier.
300 000 euros d'amende
Les timbres en France sont tous produits en France par les services de La Poste. Or, les douaniers ont justement trouvé, à l’intérieur de ces colis, des carnets de timbres autocollants qui étaient faussement signés de La Poste. La Poste a d’ailleurs décidé de porter plainte contre le destinataire des colis. La contrefaçon est un délit grave en France, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à 300.000 euros d'amende et trois ans de prison. En effet, des peines prononcées par la justice pénale peuvent le cas échéant s’ajouter aux sanctions douanières : la confiscation des marchandises de fraude et des amendes correspondant à une à deux fois la valeur de l’objet de la fraude. Lorsque les faits sont commis en bande organisée, l'amende peut même aller jusqu'à dix fois la valeur de l'objet de fraude et dix ans de prison.
Des contrevenants partout en France
Ces derniers mois, des opérations de contrôles avaient déjà permis d’intercepter 24.000 timbres chez un particulier dans la région de Reims. Un total de 30.000 timbres a également été saisi, en l’espace de 3 mois, en région parisienne. Ces timbres sont estimés d’une valeur de 1,29 euros sur le marché authentique. Cette arnaque qui avait pris de l’ampleur a donc été tout ou partie déjouée par les autorités françaises, plus discrète que le trafic de faux billets de Banque notamment, mais pouvant rapporter 60.000 euros à la revente dans le cas, par exemple, de la saisie opérée près de Marseille. Mais déjà en 2015, 81.600 timbres postaux contrefaits avaient été saisis mi-décembre à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry par les services douaniers, une première en France alors, selon ces mêmes services.
20 millions d'articles retirés du marché
Les autorités douanières françaises indiquent que plus de 20 millions d’articles contrefaits ont été retirés du marché en 2023. Un nouveau plan de lutte contre la contrefaçon a été mis en place par la France afin de renforcer la lutte contre ces trafics aux imbrications multiples et diversifiées. La contrefaçon ne se limite, de fait, pas aux timbres. La contrefaçon est également un problème majeur à Hong Kong, notamment en ce qui concerne les produits de luxe, qui sont souvent vendus sur les marchés locaux et en ligne. Ces produits contrefaits peuvent inclure des vêtements, des accessoires, des montres et des sacs à main de marques célèbres.
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