Bien que Hong Kong soit une ville en perpétuel renouvellement, plusieurs sites militaires de la Seconde Guerre mondiale subsistent à travers le territoire, témoignant de l’histoire tumultueuse de la région lors de l’invasion japonaise. Idées de balades historiques à Hong Kong.
Le 8 décembre 1941, les troupes japonaises envahissent Hong Kong par le nord des Nouveaux Territoires. Après 18 jours de combat, la colonie britannique capitule le 25 décembre, connu comme le “Noël noir”. La résistance, bien que vaillante, fut confrontée à une force japonaise supérieure en nombre et en ressources. La plupart des fortifications britanniques avaient été érigées dès le début du siècle contre les adversaires allemands et russes et renforcées dans les années 1930 pour contrer la menace japonaise grandissante. Ces structures incluent notamment des batteries de canons, des casemates et des bunkers répartis sur des points stratégiques de l’île.
Grottes kamikazes de Lamma Island
Au bord de Sok Kwu Wan, les "grottes kamikazes" de Lo So Shing, creusées dans la falaise de Sok Kwu Wan, auraient servi à cacher des bateaux japonais, en prévision d'attaques suicides contre les navires alliés. Bien que ce plan n'ait jamais été exécuté, ces grottes offrent un aperçu des tactiques militaires japonaises.
Shing Mun Redoubt et la Gin Drinker’s Line
Située le long de la Gin Drinkers Line, cette redoute était un point clé de la défense britannique. Inspirée de la ligne Maginot en France, cette fortification abrite encore aujourd’hui des tunnels et bunkers. Certains tunnels souterrains encore praticables portent des noms célèbres, tels que Oxford Street ou Regent Street, en hommage aux rues londoniennes.
Les bunkers de Wong Nai Chung Gap
Le passage stratégique de Wong Nai Chung Gap abrite des bunkers de 15 m² qui accueillaient des batteries d'artillerie et des soldats britanniques. Avec leurs portes blindées et leurs étroites ouvertures pour mitrailleuses, ils illustrent la lutte intense menée contre les forces japonaises en décembre 1941, avant la chute de l’île.
Batterie de Mont Davis
Point stratégique pour les Britanniques depuis les années 1900, la batterie du Mont Davis — construite en 1911 — a résisté aux bombardements japonais jusqu'à la reddition. Bien que lourdement bombardée en 1941, elle conserve des emplacements de canons et des abris anti-bombes. Aujourd'hui, ce monument historique de grade II permet d'imaginer la vie militaire de l’époque.
Pinewood Battery sur le Pinewood Heritage Trail
La Pinewood Battery, située dans le parc de Lung Fu Shan à 307 mètres d’altitude, fut utilisée comme défense antiaérienne pendant la bataille de Hong Kong. Bien que les bombardements l’aient en partie détruite, ses ruines sont intégrées à un sentier du patrimoine qui dévoile bunkers et fortifications envahis par la végétation.
Le complexe défensif de Luk Keng
Dans les Nouveaux Territoires, la casemate de Luk Keng est l’un des plus grands complexes défensifs préservés. La casemate à grande échelle et les systèmes de tranchées sur un monticule à Luk Keng auraient été construits par les forces japonaises au cours de la dernière phase de la période d'occupation et visaient principalement à supprimer les activités et les infiltrations anti japonaises. Ce complexe bien préservé témoigne de la pression exercée sur les habitants, souvent forcés de participer à sa construction.
Les bunkers de Devil’s Peak à Lei Yue Mun
Le Devil’s Peak, fortifié dès 1898 par les Britanniques en tant que passage maritime stratégique, joua un rôle important dans la bataille de 1941. Cette position stratégique fut utilisée pour protéger la retraite des troupes vers l'île de Hong Kong, bien que les Japonais aient finalement pris le contrôle du site pour pilonner la ville. Aujourd'hui, ce lieu surplombe la ville, attirant randonneurs et passionnés d’histoire.
La batterie du Cap Collinson
Isolée mais populaire parmi les photographes, la batterie de Cape Collinson offre une juxtaposition unique entre ruines militaires et vue sur le canal de Tathong. Difficile d’accès, cette batterie surplombant l'océan offrait autrefois une protection sur la côte orientale. Les canons y furent démantelés pendant la bataille de Hong Kong pour éviter leur capture par les Japonais.
Les cimetières militaires de Sai Wan et Stanley
Les cimetières de Sai Wan et Stanley honorent les soldats tombés durant les deux guerres mondiales et l’occupation japonaise. Sai Wan, inauguré en 1946, réunit les noms de milliers de combattants, tandis que Stanley, situé sur un ancien camp de détention, abrite les dernières dépouilles des soldats britanniques et hongkongais victimes de la guerre.
Ces lieux, parmi les rares témoignages préservés du passé militaire de Hong Kong, offrent aux visiteurs la possibilité de remonter le temps et de se souvenir des sacrifices de ceux qui ont défendu cette terre. Comme l'avait tristement prédit Winston Churchill à la veille de l'invasion : "Si le Japon entre en guerre, il n'y a pas la moindre chance de tenir Hong Kong."