Le jeudi 30 janvier 2020, l’OMS (organisation mondiale de la santé) a qualifié l’épidémie du coronavirus "d’urgence de santé publique de portée internationale". Depuis hier, 2.700 personnels hospitaliers se sont mis en grève, pour demander la fermeture des frontières, menaçant de passer à 9.000 aujourd’hui. Dans ce contexte d’urgence sanitaire, lepetitjournal.com s’intéresse aujourd'hui au système de santé hongkongais souvent considéré comme l’un des meilleurs au monde.
La santé en chiffres
Les nombreuses statistiques qui existent sur le système de santé à Hong Kong sont plutôt rassurantes pour les expatriés. En effet, Hong Kong possède l’une des populations en meilleure santé au monde, ainsi que l’espérance de vie la plus longue.
Avec plus de 7 millions d’habitants, l’île de Hong Kong détient le record de la plus longue espérance de vie chez les hommes et chez les femmes, respectivement 81,2 ans et 87,3 ans. De plus le taux de mortalité infantile et maternelle reste très bas.
Hong Kong compte 44 hôpitaux publics, 47 cliniques publiques de médecine spécialisée, 73 cliniques publiques de médecine générale et 14 cliniques publiques de médecine traditionnelle chinoise. Le faible nombre de cliniques traditionnelles chinoises montre que Hong Kong privilégie la médecine occidentale dans l’offre sanitaire.
Les hôpitaux privés sont au nombre de 12. Il existe enfin plus de 3 700 cabinets et cliniques dans le secteur privé (médecine occidentale). Ainsi, dentistes, infirmiers, pharmaciens, physiothérapeutes, chiropracteurs et autres professions médicales peuvent également exercer dans le privé. D'ailleurs environ 60% des médecins hongkongais exercent dans le secteur privé.
L’ensemble des médecins du secteur public et privé, qui pratiquent la médecine occidentale doivent être inscrits auprès du Medical Council of Hong Kong (MCHK), l’équivalent de l’Ordre des médecins en France.
Une ville, deux systèmes
Issu et modelé par la colonisation anglaise, le système de santé à Hong Kong a fait ses preuves. Il est souvent classé parmi les plus performants au monde. Il se caractérise par un système public central, promouvant un accès universel aux soins sur le modèle du National Health System (NHS) britannique. Il absorbe entre 80 et 90% des soins hospitaliers. Ce système public est comparable au système de santé français. En revanche il existe peu de points communs avec le modèle de santé chinois. Le système public est quasiment gratuit et regroupe une grande majorité de la fréquentation hospitalière, ce qui entraîne parfois de longs délais d’attente.
En parallèle, le système privé est payant et très coûteux presque l’un des plus chers au monde. Mais il propose un service rapide et personnalisé avec l’élite médicale mondiale pour les personnes qui en ont les moyens. Le système privé absorbe 70% des consultations de médecine courante, c’est-à-dire la prise en charge en cabinet sans hospitalisation. Gain de temps ou d’argent, les deux systèmes sont complémentaires et répondent à des attentes différentes tout en prodiguant des soins de qualité similaire.
Public ou privé ?
Malgré la complémentarité des deux systèmes, il existe des différences importantes à divers niveaux (délais d’attente, confort, coûts, langue, etc…). Cependant les services octroyés aux patients sont de qualité similaire entre les deux systèmes.
Le système public est très encombré ce qui amène à des délais d’attente très longs. Il faut parfois compter plusieurs mois et même années d’attente pour des opérations chirurgicales. La longévité des hongkongais a aussi ses défauts puisque la population vieillissante a besoin de soins mais le système public a du mal à y répondre rapidement. A l’inverse il est possible d’avoir des rendez-vous très rapidement dans le système privé.
Bon nombre d’expatriés préfèrent le privé au public notamment pour le confort qu’il apporte avec des prestations haut de gamme mais aussi pour la communication. En effet dans les institutions de soins privés, le personnel médical parle généralement anglais mais aussi français dans certaines cliniques spécialisées. Même si les médecins du public parlent aussi anglais, ce n’est pas forcément le cas du personnel soignant, ce qui peut pousser les expatriés à privilégier le privé au public.
Le privé semble être plus avantageux que le public, cependant un détail, et pas des moindres, reste à prendre en compte: le coût. Alors que le public, pour les personnes détentrices d’une HKID, est quasiment gratuit puisque pris en charge par le gouvernement hongkongais, le privé est très onéreux et cible donc une patientèle plus aisée ou mieux couverte. Hong Kong possède le système de santé privé le deuxième plus cher au monde après les États-Unis.
Une assurance nécessaire
Malgré la qualité du système de santé à Hong Kong, les lacunes persistent notamment à cause de l’attente toujours trop longue dans le public. Les établissements publics ne peuvent pas absorber la demande trop importante. Les listes d'attente sont l'une des critiques fortes du système. Pour remédier à cela, le gouvernement Hongkongais encourage la création d'établissements privés, encore très minoritaires, et l'adhésion à une assurance privée. Un peu moins de 50% de la population est couverte par une assurance santé complémentaire. A titre de comparaison, en France, 96% de la population est couverte par une complémentaire santé.
Il semble indispensable pour les expatriés de souscrire à une assurance privée. Cette assurance qui n’est pas obligatoire permet de faire face aux imprévus de la vie comme des hospitalisations urgentes ou des maladies graves. Les prestations du service public sont de très bonnes qualités mais même dans des cas extrêmes il peut y avoir de l’attente. Des assurances type CFE (caisse des français à l’étranger) existent mais les tarifs de remboursement sont basés sur les montants de la sécurité sociale française. Les coûts élevés du secteur privé à Hong Kong ne sont pas couverts par la CFE d’où l’importance d’avoir une assurance complémentaire en parallèle.
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