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Un nouveau souffle pour les logements subdivisés à Hong Kong

À Hong Kong, la crise du logement contraint de nombreux habitants à se rabattre sur la location de logements subdivisés, ces fameux "subdivided flats" (SDUs). Or, ces logements sont malheureusement souvent insalubres et inadaptés. Toutefois, l'annonce récente du chef de l'exécutif John Lee d'une nouvelle réglementation pourrait marquer un tournant décisif pour l'avenir de ces unités et pour les familles qui y vivent.

Un logement  à hong kongUn logement  à hong kong
Photo personnelle d'un logement subdivisé dans le quartier de Kwai Tsing à Hong Kong
Écrit par Léane Gendraud
Publié le 11 novembre 2024, mis à jour le 14 novembre 2024

Les origines de la crise du logement

La crise du logement à Hong Kong s’explique par des facteurs variés, économiques, sociaux et politiques.

Tout d’abord, le Port aux Parfums, étant l'une des villes plus densément peuplées au monde, fait face à une demande de logements qui dépasse largement l'offre.

De plus, l'immobilier à Hong Kong attire de nombreux investisseurs, y compris des investisseurs étrangers, ce qui contribue à une haute spéculation immobilière.

Ce facteur se couple à une topographie montagneuse et une protection environnementale qui limitent la disponibilité de terrains disponibles pour construire de nouveaux logements.

Tout cela conduit à une flambée des prix, rendant difficile l'accès au logement pour les résidents locaux, déjà touchés par leurs salaires stagnants et l'augmentation du coût de la vie.

Plus de 200 000 personnes dans les logements subdivisés

Ainsi, dans les années 1990, alors que le prix des loyers hongkongais a commencé à fortement augmenter, de nombreux appartements sont devenus inaccessibles pour les personnes à faibles revenus. C’est à ce moment-là que sont créés les premiers « subdivided flats », ou SDUs, unique option viable pour ces hongkongais victimes de la crise immobilière.

Les logements subdivisés sont des appartements qui ont été divisés en plusieurs unités résidentielles. Un SDU typique peut comprendre plusieurs chambres, chacune étant louée séparément. Les espaces communs, comme la cuisine et la salle de bains, sont souvent partagés entre les résidents. Les unités sont souvent très petites, parfois d'une superficie inférieure à 9 m².

Ces logements de petite taille accueillent aujourd’hui environ 110 000 ménages à faibles revenus, représentant quelques 215 700 personnes.

Cependant, les conditions de vie qu'offrent ces logements sont souvent précaires et indignes. En outre l’absence de sanitaires privés et des systèmes de sécurité incendie défaillants, les SDUs sont fréquemment mal isolés et mal ventilés. Cela peut conduire à des problèmes de santé importants, telles que des difficultés respiratoires, voire des décès.

Réguler les logements subdivisés à Hong Kong

Par conséquent, de nombreuses ONG se mobilisent pour tenter d’alerter sur les conditions de vie des locataires de ces logements, et sur la nécessité d’améliorer lesdites conditions. Et cela semble enfin commencer à marcher. En effet, dans son discours annuel de fin octobre, John Lee a exposé un plan ambitieux pour réguler les logements subdivisés, visant à établir des normes minimales de qualité.

Parmi les mesures phares, il a annoncé l'éradication des unités de moins de huit mètres carrés et l'exigence que toutes les SDUs aient des fenêtres, une salle de bain individuelle et répondent à des critères de sécurité (notamment par rapport aux alarmes incendies).

Les propriétaires de ces logements subdivisés existants bénéficieront d'une période de grâce pour se conformer aux nouvelles exigences, leur permettant ainsi d'aménager leurs logements sans précipitation.

En rendant ces unités conformes aux normes minimales, le gouvernement espère non seulement améliorer les conditions de vie, mais aussi rassurer les investisseurs et les propriétaires sur la viabilité du marché immobilier. M. Lee a exprimé son engagement à résoudre ce problème de manière réaliste et pragmatique, en reconnaissant que la problématique des SDUs est le résultat d'un besoin pressant de logement dans une ville où l'espace est limité. "Nous devons être déterminés", a-t-il conclu, en appelant à un soutien sociétal pour ces réformes.

En somme, ces nouvelles réglementations représentent un pas significatif vers un avenir où chaque logement à Hong Kong peut être synonyme de dignité et de sécurité.

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