Les guerres au Vietnam ont évidemment marqué les esprits. En témoignent, un nombre important d'ouvrages écrits pour retracer les moments forts et toujours mémorables aujourd'hui.
Le petit journal a sélectionné 5 livres cultes sur les guerres du Vietnam. Retrouvez également notre sélection des 7 livres du Vietnam dans la littérature française.
1 - La guerre d’Indochine (Lucien Bodard – 1997 - Grasset)
Trois volumes, en tout : L’enlisement – L’humiliation – L’aventure.
Lucien Bodard balaie en près de mille deux cents pages quinze années tragiques où se mêlent l'espoir et les larmes. Parce qu'il a croisé les acteurs de cette guerre, il les fait revivre avec force : Giap, de Lattre, Bao Daï et les autres. C'est le récit d'un auteur qui a vécu son sujet, qui sait les dangers de la jungle, la fraîcheur des hauts plateaux. Et il y a ces lieux, oubliés parfois, Dien Bien Phu, bien sûr, mais aussi Vinh Yen, Lang Son, Cao Bang, la R.C.4... Lieux amers et drôles. Qui se souvient du Saïgon des bandits, des piastres et des jeux, cité de jouissance célèbre dans tout l'Orient ? De l'aventure à l'humiliation, des jours tendres aux pluies cruelles, voici l'histoire d'une guerre, l'histoire de deux pays, passion désordonnée et proche où notre innocence s'est perdue.
Une fresque épique, portée par un conteur hors pair, ici au sommet de son art!
2 - Le mal jaune (Jean Lartéguy - 1962 - Presses de la cité)
C’est l'histoire de deux villes qui n'existent plus : Hanoï et Saïgon. C'étaient deux belles métisses infidèles et tendres, cruelles et sensuelles, paresseuses, violentes, impudiques et secrètes.
Ceux qui les aimèrent - et ils furent nombreux - contractèrent auprès d'elles un mal dont ils n'arrivent point à se guérir le Mal jaune ; une sorte de nostalgie qui devient poussée de fièvre certains soirs de cafard, certains jours d'abandon.
Sur les traces de Jérôme, journaliste, spécialiste de l'Extrême-Orient, et d'autres Français, baroudeurs, militaires, correspondants étrangers, tous marqués par la bataille de Diên Biên Phu, Le Mal jaune est un beau roman nostalgique sur le passé de l'Indochine française.
3 - Sud Lointain (Erwan Bergott - 1990-1991 - Presses de la cité)
La saga romanesque, puisque c’en est une, comporte trois volets : Sud lointain – La rivière des parfums – Le maître de Bao Tan.
En 1900, quatre jeunes gens venant de France découvrent Saïgon. Ils espéraient trouver l'aventure, ils vont se prendre de passion pour cette terre et pour ses habitants. Ils en feront leur seconde patrie au point de vouloir y vivre, y fonder une famille, et d'accepter de mourir pour elle.
C'est toute l'histoire du pays durant trois quarts de siècle qui défile sous nos yeux : les révoltes du Tonkin, l'épopée des grandes plantations, la vie foisonnante des villes - Saïgon, Hué, Cholon, Hanoï -, la Grande Guerre, le prodigieux essor économique de la Cochinchine, les intrigues du Palais impérial, la montée des nationalismes, la Seconde Guerre mondiale, l'indépendance, la guerre américaine.
Avec, en toile de fond, l'indéfectible amour de deux peuples l'un pour l'autre qui résistera aux vents contraires de l'Histoire.
Sud lointain est une fresque monumentale qui a été accueillie à sa parution comme « le » grand roman de l'Indochine française.
4 - Trois nuages au pays des nénuphars (Nuage Rose – 2013 – société des écrivains)
Années soixante... Le Vietnam, déjà scindé par la guerre d'Indochine, vit alors sous le feu américain. Le Nord sombre désormais dans le chaos sanglant des bombardements. Plongées dans cette guerre, trois sœurs flottent, voient le monde, puis dérivent et survivent.
Au gré de leurs exodes, Nuage Rose, la petite dernière, déroule la guerre, raconte son pays, leur vie au milieu des paysans; une survie que les trois fillettes, arrachées à leur mère, apprennent sous l'égide d'un grand-père maternel amoureux clandestin de la culture française et d'un père médecin, dévoué à ses blessés. Une cellule familiale terriblement fragile face à la démence de l'époque, mais qui affronte dans l'unité, entre espoir et abnégation, les séparations et la folie destructrice. Au-delà du quotidien à fleur de nerfs, Nuage Rose croque le paradoxe d'une vie menacée d'être sans lendemain, d'une enfance meurtrie par la guerre, par la faim, et pourtant heureuse!
Un témoignage rare et ô combien sensible de la guerre, telle qu’elle a été vécue au-dessus du 17e parallèle, par des gens simples… Poignant.
5 – Les os des filles (Line Papin - 2019 – Stock)
L’histoire commence dans les années 1960, pendant la seconde guerre d’Indochine, sous les bombes d’un village vietnamien. Seule, Ba y élève ses trois filles, avec l’intention de monter à Hanoï, la capitale, pour s’extraire de ses conditions de vie misérables.
Si elle y parvient, le quotidien de la famille est brisé en 2005. Tandis que Ba reste à Hanoï, sa fille s’installe en France avec sa petite-fille. Cette dernière, arrachée à sa terre natale, garde dans son corps le souvenir des guerres, des famines et des bombes. Quand l’elle tombe malade, quelques années plus tard, à l’hôpital où elle se retrouve, son corps fatigué se rappelle les combats d’une grand-mère pour survivre.
Une histoire autobiographique, puisque Line Papin est cette métisse franco-vietnamienne, née à Hanoï, qui connaît à l’adolescence le drame de la perte du pays d’enfance.