Situé en plein cœur du district 1 à Hô Chi Minh Ville, le Palais de la Réunification, autrefois nommé Palais de l'Indépendance, est un lieu chargé d'histoire. De la guerre du Vietnam à l'abdication des derniers dirigeants sud-vietnamiens, il a été témoin de nombreux événements clés qui ont marqué l’histoire du pays.
Conçu pour abriter les présidents sud-vietnamiens, le Palais de la Réunification a vu défiler les grands moments politiques de la région. Après les accords de Genève de 1954, l’ancienne résidence des gouverneurs français, le Palais Norodom, devient le Palais de l'Indépendance. Bombardé en 1962, Ngô Dinh Diệm, alors président, entreprend la construction d’un nouvel édifice qui sera achevé en 1966, sous la direction de l’architecte Ngô Viét Thu.
Un palais au cœur des grandes décisions
Le palais a accueilli des évènements notables comme celui du 31 octobre 1967, pour l’investiture de Nguyên Van Thiêu en tant que président. La salle des banquets ainsi que la salle de réception étaient régulièrement utilisées pour des réunions ou des cérémonies de lancement officielles.
C’est également dans ces pièces que, quelques années plus tard, le 21 avril 1975, Nguyên Van Thiêu prononça son discours de démission, marquant le début de la fin pour la République du Sud Vietnam. Ce palais fut aussi le lieu de rencontres stratégiques, telles que celle du 3 avril 1975 entre Nguyên Van Thiêu et les conseillers américains pour tenter de trouver une solution à l’impasse militaire.
Un espace symbolique mais fonctionnel
Le palais est un chef-d'œuvre architectural de l'époque, conçu à la fois comme une résidence présidentielle et un centre de pouvoir. Le deuxième étage renferme la salle du Conseil de sécurité nationale ainsi que le bureau et le salon de réception du président. La salle de conseil, elle, était utilisée pour les réunions cruciales et les cérémonies officielles.
Le bunker, un autre élément impressionnant, est un refuge souterrain long de plus de 70 mètres, construit pour protéger le président et sa famille lors des attaques, comme lors du bombardement du 8 avril 1975. Ce lieu, équipé de télécommunications financées par les États-Unis, joua un rôle central dans la protection des chefs de l’État.
De l’abdication à la réunification
Le 30 avril 1975, les forces de libération envahissent le palais, mettant un terme au régime de Duong Van Minh, dernier président du Sud Vietnam, qui se rendit sans condition. Ce jour historique symbolise la fin de la guerre et la réunification du pays. En novembre de la même année, une conférence consultative sur la Réunification nationale y fut organisée, ancrant définitivement ce lieu dans l’histoire contemporaine du Vietnam.
Le Palais de la Réunification reste aujourd’hui ouvert au public, offrant un témoignage direct des événements clés qui ont façonné le destin du pays que nous connaissons aujourd’hui.
Le 30 avril 1975 marque la fin de la dernière guerre du Vietnam, le début de l’indépendance et la liberté au pays après 21 longues années de combats.