Le général aristocrate Louis Hubert Gonzalve Lyautey, premier résident général de France au Maroc (photo DR)
Le Maroc et la France (1912-1956) est le troisième opus de Moulay Abdelhadi Alaoui après Le Maroc face aux convoitises européennes (1830-1912) et Le Maroc du traité de Fès à la libération (1912-1956).
Le 30 mars 1912, l'accord de Fès place le Maroc sous un protectorat français. Le sultan Moulay Abdelhafid signe le traité du protectorat qui divise le pays en zone française, espagnole au Rif, au Sahara et à Ifni, et internationale à Tanger.
Maréchal "protecteur"...
Ainsi débute une nouvelle page d'histoire marocaine qui est encore d'actualité avec ses frontières que certains qualifient "d'incertaines": au nord avec ses enclaves espagnoles, et au sud avec les provinces du sud Sahara dont le sort est entre les mains de l'ONU.
Le 2 mars 1956, après dix jours de négociations entre le Président du Conseil français et le sultan du Maroc Mohammed V, la France du président René Coty a retiré son protectorat et a reconnu l'indépendance du Maroc. Sous la pression populaire, l'Espagne a renoncé à son tour à son protectorat le 7 avril. Après 44 ans de tutelle étrangère, le Maroc a alors, retrouvé son autonomie. En août 1957, le sultan Mohammed V sera proclamé roi du Maroc.
Les pouvoirs du gouvernement français au Maroc seront détenus par un commissaire général de la République, le général Lyautey, promu maréchal de France en 1921, un "monarchiste au service de la République", "protecteur"du Maroc selon l'historien français Pierre Vermeren, "constructeur du Maroc moderne"pour d'autres... A sa mort en juillet 1934, la dépouille de ce natif de Nancy fut transférée à Rabat, avant d'être rapatriée aux Invalides en 1961, aux côtés de Napoléon 1er. Evidemment l'historien Moulay Abdelhadi Alaoui n'occulte pas les chapitres sombres et les erreurs de la colonisation française, malmenée par les mouvements nationalistes.
Contrairement à son voisin algérien, le Maroc, comme la Tunisie, n'ont jamais soulevé la question d'un éventuel devoir de repentance de la France. A Casablanca, le lycée français Lyautey reste un symbole de l'excellence de l'enseignement français. Et la statut du célèbre maréchal sur son cheval, se dresse encore aujourd'hui dans les jardins du consulat français de Casablanca, face à la place Mohammed V, où elle fut à l'origine érigée avant l'indépendance du Maroc.
(www.lepetitjournal.com - Casablanca) jeudi 13 mars 2008