

Le soldat franco-israélien Gilad Shalit, enlevé en 2006 par des groupes armés palestiniens, pourrait être libéré dans les prochains jours. Plus d'un millier de détenus palestiniens seront libérés en échange, une stratégie risquée pour le Premier ministre Benyamin Netanyahou
Silhouette en carton représentant le soldat israélien Gilad Shalit (Photo AFP)
Gilad Shalit, jeune Franco-israélien, a été enlevé le 25 juin 2006 par un commando de trois groupes armés palestiniens, dont la branche militaire du Hamas. Après des années de batailles diplomatiques et une plainte déposée contre X cet été par sa famille, le soldat Shalit, détenu dans le plus grand secret, pourrait retrouver l'Etat hébreu dans les prochains jours. Les parents du soldat, qui campaient depuis plusieurs semaines devant la résidence du Premier ministre israélien, se sont réjouis de cette nouvelle, tout en attendant une date de libération plus concrète.
Gilad contre 1.027 détenus
"Si tout se déroule comme prévu, Gilad regagnera Israël dans les jours qui viennent", a assuré le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, en annonçant hier l'accord signé sous médiation égyptienne entre l'Etat hébreu et le Hamas. "Nous mettons la main aux dernières dispositions techniques pour achever l'accord dans les jours qui viennent", a également confirmé Abou Oubeïda, porte-parole de l'aile militaire du Hamas. Le dirigeant politique du Hamas, Khaled Mechaal, a annoncé la libération de 1.027 détenus palestiniens, dont 27 femmes, en échange de celle de Gilad Shalit. 450 prisonniers seront libérés en même temps que le Franco-israélien. Les autres le seront un peu plus tard. "C'est le meilleur accord que nous puissions conclure dans les circonstances actuelles, au beau milieu de la tempête qui souffle au Moyen-Orient", a souligné le chef du gouvernement israélien. Cet échange de prisonniers a été validé mardi soir par le gouvernement mais peut encore être rejeté par la Cour suprême en cas de recours dans les prochaines heures.
Un risque politique
Si la majorité des Israéliens saluent cet accord inespéré - Israël fait v?u de ne jamais abandonner ses troupes à l'ennemi, cette négociation avec le Hamas est vue d'un mauvais ?il par une partie de la classe politique, qui n'apprécie pas l'ironie de la situation. Le gouvernement israélien a en effet rompu le dialogue avec le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, quant aux négociations de paix et la reconnaissance d'un Etat palestinien, mais passe un accord avec les intégristes du Hamas sur la libération de dangereux prisonniers. Parmi les détenus libérables, 315 sont sous le coup de peines de prison à perpétuité, selon le Hamas. Ahmad Saadat, le chef du Front populaire de libération de la Palestine, impliqué dans l'assassinat d'un ministre israélien et Marwan Barghouti, un important dirigeant du Fatah, pourraient ainsi sortir de prison. Certains prisonniers ne pourront pas retourner en Cisjordanie et seront expulsés vers la bande de Gaza ou l'étranger.
Les colons israéliens de Cisjordanie ont dénoncé ce "cadeau" à des "terroristes ayant du sang sur les mains". "Je comprends la détresse des victimes du terrorisme, mais j'ai saisi une occasion de libérer Gilad qui pouvait ne plus jamais se représenter", s'est justifié Benyamin Nétanyahou. Cet accord historique pourrait pourtant donner de mauvaises idées au Hamas. Khaled Mechaal aurait déjà évoqué l'enlèvement d'autres soldats israéliens pour "vider les prisons de l'ennemi".
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) mercredi 12 octobre 2011
En savoir plus
Article du Figaro, Proche-Orient: Gilad Shalit bientôt libéré
Article d'Europe 1, Gilad Shalit échangé contre 1.027 Palestiniens






























