À mi-chemin entre le Sommet de la Francophonie de Paris 2024 et celui de Siem Reap 2026, le Réseau international des Maisons des Francophonies (RIMF) organise ses Rencontres d’automne. Pendant cinq jours, responsables, universitaires, élus, diplomates, acteurs culturels et associatifs se réunissent pour réfléchir ensemble à l’avenir de la Francophonie citoyenne. Au programme : débats, ateliers, Assemblée générale et moments symboliques, pour donner corps à une Francophonie inclusive et citoyenne.


Un rendez-vous stratégique entre deux Sommets
Ces Rencontres d’automne constituent le premier grand rassemblement en présentiel depuis quatre ans. Elles offrent un cadre unique pour préparer le XXe Sommet de la Francophonie, qui se tiendra en 2026 à Siem Reap, au Cambodge. « Ce moment est essentiel : il nous permet de construire dès maintenant des projets communs », souligne Christian Philip, co-président fondateur du RIMF
Le temps fort de cette séquence sera le passage symbolique de flambeau entre la Consule générale adjointe de France à Québec, représentante du pays hôte du Sommet 2024, et M Bonira Chan, directeur du Département de la Francophonie du ministère cambodgien des Affaires étrangères.
Un programme riche et incarné
À Montréal, au cœur du Quartier Latin, les bâtiments de l’UQAM accueilleront une matinée dense autour des grands enjeux francophones. Benoît Dubreuil, Commissaire à la langue française du Québec, insistera sur l’importance de considérer la langue comme un acquis fragile. La Ville de Montréal apportera son regard sur la francophonie vécue au quotidien, tandis qu’Aude Aprahamian (FCFA) rappellera le rôle central de la francophonie canadienne hors Québec.
Suivront les interventions de Michel Robitaille, président du Centre de la Francophonie des Amériques, sur l’accès au savoir et à la mémoire, et de Gabriela Fanous qui représentera Marie Grégoire (BAnQ), pour évoquer la francophonie numérique et l’intelligence artificielle. Enfin, Hervé Prince, directeur de l’Observatoire de la Francophonie Économique, plaidera pour que l’économie et l’entrepreneuriat trouvent toute leur place dans la Francophonie
Toute la matinée sera animée par Noémie Dansereau-Lavoie, spécialiste bien connue de la Francophonie au Québec comme au Canada. Son énergie communicatrice et sa connaissance fine des réseaux francophones donneront un souffle vivant à la rencontre, créant un véritable fil conducteur entre les interventions et le public.
.L’après-midi donnera la parole aux porteurs de projets susceptibles d’être internationalisés par les Maisons de la Francophonie, en présence de la délégation cambodgienne, avant une réception officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal suivie d’un buffet cambodgien à l’Alliance Française.
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Ottawa en ouverture : la Francophonie plurielle à l’honneur
La veille, le 11 septembre, la Maison de la Francophonie d’Ottawa accueillera une Soirée découverte en présence de personnalités politiques et diplomatiques. La lieutenante-gouverneure de l’Ontario, Édith Dumont, le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, et plusieurs ambassadeurs francophones prendront la parole, aux côtés de représentants des milieux éducatifs et associatifs.
La soirée, ponctuée d’un slam de Windsor Bailly Hector et des prestations des artistes Jessy Lindsay et Qattuu, illustrera la vitalité d’une francophonie plurielle et créative. « La Maison de la Francophonie d’Ottawa est un foyer, un lieu familial et pluriel où se tissent des liens », rappelle Marcel Morin, coprésident Amériques du RIMF
Une Maison toute jeune face à l’histoire
La directrice de la toute nouvelle Maison des Francophonie de Port Vila, Lucie Nmara Nauka, sera présente aux Rencontres. Sa venue illustre un saisissant contraste : d’un côté, la plus jeune des Maisons, ouverte il y a à peine deux mois ; de l’autre, le fondateur de la première structure à porter ce nom, créée à Lyon en 2008 par Christian Philip et inaugurée par Abdou Diouf alors Secrétaire général de l’OIF.
Lucie Nmara Nauka aura également l’occasion de visiter l’une des plus anciennes, sinon la plus ancienne, celle d’Ottawa, qui existe depuis trente ans — même si elle n’a officiellement pris le nom de Maison qu’en 2019.
Tout un symbole de la vitalité et de la continuité du mouvement francophone.
Une Assemblée générale tournée vers l’avenir
Le samedi 13 septembre sera consacré à l’Assemblée générale du RIMF. Les Maisons adopteront les grandes lignes du plan triennal 2026-2028, centré sur l’autonomie financière et opérationnelle. Des ateliers pratiques viendront compléter les travaux : édition Francophonie du PetitJournal.com, gestion de l’application Réseau Francophonies, et lancement de la webradio Francophonies.
.« Notre ambition est claire : faire émerger une Francophonie qui parle d’égal à égal, portée par ses territoires et ses citoyens » - Éliane Nsom, coprésidente Afrique du RIMF.
Un cycle ouvert jusqu’à Siem Reap
Ces Rencontres d’automne ne sont pas une conclusion, mais le début d’un cycle. Elles visent à préparer sept projets concrets qui seront présentés au Sommet de la Francophonie de Siem Reap en 2026. D’ici là, le RIMF veut renforcer la coopération entre Maisons, consolider leur autonomie et élargir leurs partenariats internationaux.
La dynamique est lancée. Mais la question demeure : cette énergie citoyenne et associative saura-t-elle trouver un relais institutionnel et politique à la hauteur des ambitions portées par les territoires francophones ?
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