Édition internationale

FMI - La France doit faire plus d'efforts

Le Fonds monétaire international a publié mercredi son rapport annuel sur la France. Si dans l'ensemble, l'institution salue les efforts français en matière d'assainissement des finances publiques, il estime que les mesures entreprises ne seront pas suffisantes

Dans son rapport annuel sur l'économie française, publié ce mercredi, le FMI félicite la France pour ses engagements en matière de réduction du déficit public. Un très bon point pour l'Hexagone, dont ne pourraient par exemple pas s'enorgueillir les Etats-Unis ou d'autres pays européens en pleine crise de la dette. Toutefois, l'institut désormais présidé par Christine Lagarde (AFP) recommande des "efforts supplémentaires pour atteindre les objectifs pour 2012-13.", faute de quoi la France ne parviendra pas à ramener, selon lui, son déficit public à 3 % de PIB d'ici deux ans comme elle s'y est engagée mais à seulement 3,8 %, ce qui est insuffisant.

Quel est le problème?
Selon le FMI, les prévisions de croissance avancées par la France sont trop optimistes. Là où Bercy table sur 2% de croissance en 2011, 2.25% en 2012 puis 2.5% en 2013, le Fonds, lui, l'évalue respectivement à 2.1%, 1.9% et 2%. Une différence, qui, si les chiffres du FMI se confirment, signifiera que "le déficit recule plus lentement qu'envisagé". Or, selon l'institution, "la France ne peut prendre le risque de rater ses objectifs budgétaires à moyen terme, étant donné le besoin de renforcer la mise en oeuvre du Pacte de stabilité et de conserver les coûts d'emprunts à un niveau peu élevé en confortant sa note AAA". Autrement dit, si la France ne veut pas risquer la mauvaise note de la part des agences de notation, elle devra se serrer encore davantage la ceinture.

Les mesures préconisées
Grosso modo, il manquera 16 milliards d'euros à l'Hexagone pour respecter son plan d'assainissement budgétaire et confirmer à ses créanciers qu'elle est capable de tenir parole. Et pour l'aider à renflouer ses caisses, le FMI ne manque pas d'idées, conseillant de relever les taux réduits de TVA, d'instaurer une taxe carbone ou encore de supprimer des niches fiscales. Mais surtout, le Fonds estime qu'il faudra nécessairement réduire les dépenses publiques et entreprendre une autre réforme des retraites. "Une nouvelle hausse future de l'âge légal de la retraite liée à l'accroissement de l'espérance de vie éviterait la poursuite de la pression budgétaire", indique le rapport, en soulignant que les travailleurs français passent plus de temps à la retraite que tous leurs homologues des pays avancés. Egalement, le FMI encourage l'inscription de la "règle d'or" de retour à l'équilibre des finances publiques dans la constitution française, ce qui "aiderait à donner un  signal sans équivoque de l'engagement des autorités à respecter la trajectoire d'ajustement". Mais pour être adoptée, cette mesure doit maintenant être votée par le Parlement tout entier réuni en Congrès, sachant que le Parti socialiste, dont au moins une partie des voix sont nécessaires, a annoncé son veto, renvoyant le gouvernement à sa propre responsabilité dans l'envolée du déficit depuis 2007.

Julie Ketkosol (www.lepetitjournal.com) jeudi 28 juillet 2011

En savoir plus:
Les Echos:
Déficit : le FMI conseille à la France de réaliser un effort supplémentaire de 16 milliards

 

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.