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Italie: "On l'attend depuis si longtemps"... Naples pris par la fièvre du scudetto

Écrit par AFP
Publié le 30 janvier 2023, mis à jour le 30 janvier 2023

"Napoli campione d'Italia!" Dans les bouillonnants quartiers espagnols, près de la fresque Maradona, comme devant le stade portant le nom de l'idole argentine, le rêve du scudetto grandit à Naples, entre "superstition" et désir de "revanche" sur le nord plus riche.

Encore une victoire, dimanche contre la Roma (2-1). Et encore trois pas de plus vers un premier titre de champion d'Italie depuis plus de trois décennies et les deux premiers offerts en 1987 et 1990 par Diego Maradona, dont le nom, le visage, la silhouette et l'incontournable N.10 sont partout à Naples.

"On a 13 points d'avance sur le deuxième (l'Inter Milan, NDLR). Maintenant, on ne peut le perdre que par notre propre faute, tout est entre nos mains", affirme à l'AFP Mirko Brandini, 18 ans, venu de Toscane avec deux amis suivre cette victoire si "importante" arrachée aux Giallorossi.

Tous trois, écharpes du Napoli au cou, ont traîné longtemps autour du stade rebaptisé fin 2020 du nom de Maradona, juste après la mort de l'idole, pour savourer l'euphorie baignant la ville. La fièvre a encore monté d'un cran depuis la spectaculaire victoire contre la Juventus (5-1), le 13 janvier, match clé aux yeux de nombreux tifosi.

Mais n'allez pas leur dire que l'écusson vert-blanc-rouge de champion est déjà cousu sur la tunique du Napoli.

- "Une toute autre histoire" -

"Il ne faut jamais dire ça, on est superstitieux à Naples", prévient Esther, venue de la côte Amalfitaine toute proche, croisée dans les quartiers espagnols devant la fresque peinte en 1990 en l'honneur de "Diego".

"Ça ne se dit pas, c'est match après match", confirme, non loin, Luca Improta, un trentenaire salarié dans une entreprise de jouets.

Mais lui-même a du mal à ne pas se projeter: "J'ai connu la victoire de l'Italie au Mondial (en 2006), à l'Euro (en 2021), là c'est une toute autre histoire! On l'attend depuis si longtemps..."

afp

"Ce serait aussi une revanche sur le nord, d'un point de vue footballistique mais aussi social, culturel", ajoute-t-il

"Pour nous, gagner est difficile, pour des raisons économiques, sociales, politiques, culturelles", renchérit un autre Napolitain, Pasquale Esposito. Cet enseignant retraité, 68 ans, a lui connu les heures glorieuses de l'époque Maradona et le "moment magique" du premier scudetto.

"Je travaillais à Milan. J'étais allé à Turin, à San Siro, suivre des matches et j'avais eu le plaisir de voir jouer Maradona. Mais le plus beau, c'est quand je suis revenu à Naples. Sur une barrière de péage de l'autoroute, il était écrit +Bienvenue dans la ville du scudetto+ Pour moi, qui revenais, ça a été une émotion unique", décrit-il.

- "Un sacré bazar" -

Giuseppe Bruscolotti était lui sur le terrain, aux côtés de Maradona, quand Naples a conquis ce premier titre de champion.

"Le jeu était différent, les joueurs étaient différents, aucun parallèle n'est possible avec l'équipe actuelle. Ce qui compte, c'est que chacun fasse sa propre histoire...", souligne l'ex-défenseur, âgé de 71 ans, joint au téléphone par l'AFP.

"On fait partie de l'histoire, mais eux aussi, avec leurs buts, ils sont en train d'y entrer. Il ne reste que le titre pour y entrer définitivement", ajoute-t-il au sujet de l'équipe de Luciano Spalletti, estimant que "Naples sera champion: l'histoire dit qu'un club ayant fait autant de points lors de la phase aller a toujours gagné".

Daniele Bellini, le speaker officiel du stade Maradona, est lui aussi sur un nuage dans un stade "chaud" à tous les matches.

afp

"Dans les années 80, j'avais cinq, six ans quand Maradona a gagné le premier scudetto, et huit ou neuf quand il a gagné le second... On vit un rêve, et on espère ne pas se réveiller avant juin!", lance-t-il.

En cas de titre, le réveil sera explosif, à grands renforts de pétards, une spécialité locale, promettent Felice De Simone et Francesco Bovenzi, deux étudiants âgés de 18 ans interrogés devant un étal plein d'écharpes et de drapeaux bleu et ciel: "Si on gagne, ça va durer au moins un an... Il va y avoir un sacré bazar ici!"

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Publié le 30 janvier 2023, mis à jour le 30 janvier 2023