Édition internationale

FAMILLE BETTENCOURT – C'est Dallas !

Le feuilleton judiciaire qui oppose Liliane Bettencourt à sa fille Françoise entame sa Saison 2 : cette dernière réclame à nouveau un placement sous tutelle de l'héritière de L'Oréal. Argent, pouvoir, une famille qui se déchire, ça ne vous rappelle rien ? Ici pas de pétrole, comme dans Dallas, mais du shampooing !

L'avocat de Françoise Bettencourt-Meyers a saisi un juge des tutelles de nouvelles demandes sur Liliane Bettencourt (photo AFP), l'héritière de L'Oréal, 17e fortune mondiale, évoquant ?des inquiétudes qui font craindre de nouvelles dérives contraires? à ses intérêts, tant en ce qui concerne ?la protection de sa personne? que ?la gestion de ses biens?. Françoise Bettencourt-Meyers réclame la limitation des possibilités d'initiative financière de sa mère. La Saison 1 de l'affaire Bettencourt se terminait pourtant sur un Happy End. Le 6 décembre dernier, Liliane Bettencourt et sa fille annoncaient un accord mettant fin à leurs conflits. Elles abandonnaient en particulier toutes les poursuites judiciaires qu'elles avaient engagées, mettant fin à 3 ans d'hostilités.

Plainte pour abus de faiblesse
Au milieu des années 1990, mère et fille s'éloignent, au moment où François-Marie Banier devient un ami intime du couple Bettencourt. Intime, au point que la milliardaire envisage de l'adopter. ?Cette histoire d'adoption, après la disparition de Papa, ça a été un peu comme une digue qui se rompt?, confiait Françoise Meyers en 2010 dans le Figaro. En décembre 2007, Françoise Bettencourt-Meyers porte plainte pour abus de faiblesse contre le photographe François-Marie Banier. Elle l'accuse de profiter de la vulnérabilité de sa mère pour obtenir des centaines de millions d'euros de dons. ?C'est une histoire tout à fait tragique dont ma mère est victime, et il m'appartient comme fille unique de la protéger. Aucune fille ne laisserait sa mère subir pareil traitement. Il n'y avait pas d'autres solutions?, se justifie-t-elle. Pourtant, Liliane Bettencourt réplique, attaquant sa fille pour "violences morales", et son entourage ne se prive pas de la dépeindre en héritière avide, prête à harceler sa mère pour prendre le contrôle de L'Oréal.

Retour à "l'harmonie familiale"
Après une féroce guerre largement médiatisée, et trois ans de contentieux judiciaires, mère et fille réussissent à trouver un terrain d'entente en décembre dernier. Un rapprochement aux enjeux financiers colossaux. Liliane Bettencourt accepte par exemple de prendre en charge les 12 millions d'euros de frais d'avocats et de procédures engagés par sa fille. Elle lui cède également près de la moitié des dividendes qu'elle perçoit annuellement de L'Oréal (grâce à ce mécanisme, Françoise aurait touché à ce jour 300 millions d'euros). Banier est déshérité. "Françoise retrouve sa mère libre de toute entrave, ce qu'elle a toujours souhaité et ce qui est maintenant le cas aujourd'hui", explique alors Me Metzner. Et sa mère, agée de 88 ans, déclare : "La décision que Françoise et moi avons prise est pour moi source d'espérance, cette entente nous fait enfin retrouver l'harmonie familiale." Toutefois, Liliane Bettencourt n'aurait pas couché sa fille unique sur l'ensemble de son testament.

Fin de la trêve
La reprise de la bataille judiciaire, avec une nouvelle demande implicite de placement sous tutelle de l'octogénaire, surprend donc tout le monde. "Mardi encore, j'ai passé l'après-midi avec Liliane Bettencourt, sa fille et son gendre", explique Pascal Wilhem, l'avocat de Liliane Bettencourt, "Personne n'a évoqué une telle procédure." Celui-ci est directement visé par Françoise Meyers, car il dispose d'un "mandat de protection future" le désignant par avance comme le gestionnaire des affaires de la milliardaire en cas d'incapacité. En théorie, il ne reste plus vraiment d'obstacles à cette mise sous tutelle car dans une ordonnance du 25 mars dernier, la juge de Courbevoie a déclaré la milliardaire dans ?l'impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts?. Francoise dit se sentir à nouveau tenue à l'écart par les proches de sa mère, et dénonce un ?véritable dénigrement? à son égard.

Interrogée par Le Point sur la nouvelle action en justice de sa fille, Liliane Bettencourt se déclare ?ulcérée et malheureuse?. ?C'est épouvantable ce qu'elle fait. Elle aura la monnaie de sa pièce, je ne veux pas me faire marcher dessus?. Et de conclure : ?Je me déferais plus facilement de ma famille que de mon entourage qui me soutient?. Entre conflit affectif et enjeux financiers énormes, l'affaire Bettencourt a vraiment tout de Dallas.

MPP (www. lepetitjournal.com) jeudi 9 juin 2011

Après l'affaire Woerth, un autre conflit d'intéret ?

Françoise Bettencourt-Meyers demande au juge de se pencher sur les conditions d'exécution du mandat de protection future de l'avocat de sa mère, Me Wilhelm. Des questions se posent notamment sur l'investissement de 143 millions d'euros effectué par Liliane Bettencourt dans Lov Group. Lov Group appartient à Stéphane Courbit et son avocat n'est autre que Me Wilhem. Celui-ci affirme que cette opération financière a été validée par Françoise Bettencourt-Meyers et son mari. Le bâtonnier de Paris a lancé une ?enquête déontologique? pour éclairer le rôle de l'avocat dans cette transaction et les autres investissements récents de la milliardaire.

En savoir plus :

Le Point - Exclusif, Liliane Bettencourt : "Je suis ulcérée et malheureuse".
TF1 - L'avocat de Liliane Bettencourt s'explique
Le Figaro - L'interview vérité de Françoise Bettencourt, 24 juin 2010

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