

Le village de Pradelles est en émoi suite au décès de son maire, dimanche dernier, percutépar une voiture sur la N42. Ironie du sort, c'est justement pour le détournement de cette route jugée dangereuse que Jean-Jacques Vanoost se bagarrait depuis des années avec le soutien de ses administrés
En deuil de leur maire, les habitants de Pradelles sont plus remontés que jamais contre la N42. (Photo : AFP)
Le village de Pradelles est en colère. Cette petite commune du Nord, située près d'Hazebrouck, a perdu son maire dimanche dernier. Jean-Jacques Vanoost a étépercutépar un automobiliste et tué, alors qu'il traversait la N42, cette route qui passe àtravers Pradelles et qu'il essayait de faire détourner depuis déjàdes années. Ironie du sort. Justement, c'est en venant observer les dégâts causés àune maison par un autre accident survenu la veille que le maire, âgéde 66 ans, a perdu la vie.
Dans son combat contre la route nationale 42, qu'il menait depuis son élection àla mairie il y a plus de dix ans, Jean-Jacques Vanoost était soutenu par tous ses administrés. A Pradelles, en effet, on ne dénombre que 300 habitants, mais ce ne sont pourtant pas moins de 17.000 véhicules qui traversent le village chaque jour. Voitures et camions empruntent la N42 pour relier l'autoroute A25 et Boulogne-sur-Mer.
Pas de détournement de la RN avant fin 2007
Pour les habitants, la coupe est plus que pleine avec la disparition de leur maire. L'école, qui se trouve àseulement 30 mètres du lieu de l'accident et dont la quarantaine d'élèves emprunte tous les jours le même passage piéton sur lequel Jean-Jacques Vanoost a trouvéla mort, a accueilli hier le siège de la protestation. Les enfants, portant des masques blancs, ont rendu hommage au maire par un lâchéde pigeons.
Dans le reste de la commune, les pancartes exprimant le ras-le-bol des riverains fleurissent. Alors que le conseil municipal a promis de continuer la bataille menée par Jean-Jacques Vanoost, le président du conseil général du Nord, Bernard Derosier affirme qu'il va agir. Pour le détournement de la nationale, il estime que des travaux ne sont pas envisageables avant fin 2007, en raison de la lenteur des procédures. Mais "des mesures d'urgence seront prises"pour faire patienter les habitants, par exemple avec l'installation d'un feu de circulation. Tout ça pour ça...
Camille VAYSSETTES. (LPJ) 22 mars 2006








































