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Covid-19 et précarité menstruelle : la Femme au cœur de la crise

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Écrit par Article Partenaire
Publié le 30 mai 2021, mis à jour le 30 mai 2021

C'est certain, la pandémie de Covid-19 qui bouleverse actuellement le monde a des retombées sur bien des aspects de la vie de tous. Systèmes de santé en souffrance, économie malmenée, explosion de la pauvreté… Et comme bien souvent, femmes et jeunes filles sont les premières à subir les effets néfastes de cette crise. La précarité menstruelle, qui concernait déjà de nombreuses femmes dans le monde, est montée en puissance, parfois même où on ne l'attendait pas.

 

Précarité menstruelle : les pays riches sont-ils plus à l'abri ?

La question de la précarité menstruelle ne revêt évidemment pas le même visage dans tous les pays. En occident, de nombreux progrès ont même été faits ces dernières années en matière de protections hygiéniques. L'offre s'est diversifiée pour proposer aux femmes des produits d'hygiène menstruelle éco-responsables, plus respectueux du corps et pensés pour le confort. En sont témoins les succès de la cup par exemple ou de la culotte menstruelle, une culotte conçue pour avoir ses règles sans y penser.

 

Avoir ses règles à l'épreuve du confinement

La crise sanitaire a parfois révélé qu'aucune femme n'était réellement à l'abri de la précarité menstruelle. Ainsi, lors du 1erconfinement de mars 2020 en France, des femmes ont été verbalisées par les forces de l'ordre. Motif : les serviettes hygiéniques et autres tampons périodiques ne sont pas des produits de première nécessité ! Bien sûr, ces verbalisations étaient abusives car les protections menstruelles sont bien considérées comme étant de première nécessité. Toutefois ces réactions sont très révélatrices d’une méconnaissance autour de la problématique des règles dans la société et du fait que la précarité menstruelle est l'affaire de tous.

 

Quand la crise sanitaire exacerbe une vision culturelle des menstruations

Qui dit pays riche, ne dit pas forcément occident. Ainsi, en Chine, 2èmepuissance économique mondiale, une rumeur a couru sur le fait qu'une femme ayant ses règles était plus susceptible de contracter le virus du Covid-19. Bien que n'étant pas fondée d'un point de vue médical, cette idée a entraîné, de fait, un rejet et une mise à l'écart des femmes au cours de leurs menstruations. D'ailleurs, au début du confinement, la Chine n'avait pas désigné les serviettes hygiéniques comme produits de première nécessité…

 

La précarité menstruelle dans le monde frappe de plein fouet les plus pauvres

Bien sûr, dans les pays les plus pauvres, ou ceux avec de très fortes inégalités sociales, les conséquences se sont révélées encore plus désastreuses. Parfois, la crise sanitaire a provoqué un tel séisme économique que les prix des protections périodiques ont flambé, comme en Amérique du Sud. Certaines femmes n'ont alors pas eu d'autre choix que de revoir leurs priorités. Acheter de la nourriture ou de l'eau s'est avéré plus vital que d'investir dans des serviettes hygiéniques.

Mais il n'y a aucune limite à l'horreur. Ainsi, au Kenya de jeunes adolescentes, ont dû aller jusqu'à vendre leur corps pour se procurer des protections périodiques. La question de la précarité menstruelle, qui peut sembler presque anecdotique à certains (qui n'y sont bien sûr pas confrontés), revêt alors son visage le plus sombre. Les dégâts sont immenses et irréversibles.

 

Les droits de la Femme plus que jamais à défendre

Alors, oui, il y a parfois des progrès. C'est le cas en Écosse où les produits d'hygiène menstruelle sont devenus gratuits pour toutes en 2020. En septembre 2021, des protections périodiques gratuites seront également mises à disposition des étudiantes en France (universités, lycée, CROUS, etc.) et financées par le gouvernement. Mais la précarité menstruelle est encore trop présente partout dans le monde. Et malheureusement, la crise sanitaire freine aussi la communication à ce sujet.

 

Source primaire :

https://news.un.org/fr/story/2020/05/1069712

Publié le 30 mai 2021, mis à jour le 30 mai 2021