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Observatoire de l’expatriation : les expatriés face à la crise

Un expatrié au travail l'étrangerUn expatrié au travail l'étranger
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 12 avril 2021, mis à jour le 19 avril 2021

Pour sa 2e édition, l’Observatoire de l’expatriation Banque Transatlantique, en partenariat avec OpinionWay et l’UFE, a pris le pouls des Français de l’étranger en pleine pandémie. Comment vivent-ils cette crise depuis l’étranger ? Est-ce que cela a changé leur vision de la mobilité internationale ? Quel est l’impact sur le rayonnement français ?

 

La Banque Transatlantique a réalisé son deuxième Observatoire de l’expatriation, en partenariat avec OpinionWay et l’UFE. Sur 300.000 personnes contactées, 7841 ont répondu à un questionnaire en ligne, au mois de février dernier.

Une expatriation professionnelle de longue durée

La grande majorité des répondants sont des expatriés de longue date, en moyenne 15 ans. 39% vivent à l’étranger depuis moins de 10 ans, 24% entre 11 et 20 ans et 37% depuis plus de 20 ans. 90% se disent satisfaits de leur expatriation et 84% recommanderaient l’expérience à leur entourage.

Les raisons de l’expatriation sont avant tout professionnelles. Près de deux tiers des répondants déclarent que leur pays d’accueil est plus adapté que la France pour exercer une activité professionnelle (68%), créer une entreprise (66%) ou chercher du travail (63%). « L’expatriation est un booster de carrière. Elle permet de gagner en compétences. », souligne ainsi Lucie Brunel, responsable recrutement et mobilité chez Mazars.

58% des répondants estiment également que leur pays de résidence est plus propice à leur vie de famille. 60% y trouvent davantage d’opportunités d’investissement, notamment pour l’achat de leur résidence principale.

 

Un expatrié en télétravail lors d'une réunion Zoom

 

Comment les expatriés ont-ils vécu la crise sanitaire ?

Comme tous les Français, les expatriés ont dû faire face à une période difficile. 38% des répondants estiment que la crise sanitaire a été assez difficile et 10% très difficile. Malgré tout, ils ne sont que 6% à être rentrés en France à cause de la pandémie et seulement 2% à y être encore. Vincent Joulia, membre du Comité exécutif en charge de l’international au sein de la Banque Transatlantique l’explique par la résilience des expatriés : « Les expatriés vivent régulièrement des crises et ont un tempérament plutôt optimiste et audacieux ».

Si 71% des Français de l’étranger ont pu se rendre en France au moins une fois en 2020, 55% des expatriés ont mal vécu les restrictions liées à la crise. Les conséquences ont surtout été économiques. 23% des expatriés ont perdu tout ou partie de leurs revenus, 21% étaient inquiets de perdre leur emploi, une crainte concrétisée pour 7% des répondants. Pour les autres, 81% estiment que leur entreprise a bien géré cette crise et notamment avec une mise en place satisfaisante du télétravail pour 78% d’entre eux.

40% auraient cependant souhaité bénéficier des mêmes aides que les Français de l’Hexagone. Les Français résidant en Afrique (72%), en Amérique centrale et du sud (65%) et en Asie et Moyen-Orient (53%) en ont exprimé davantage le besoin.

La crise sanitaire a cependant souligné quelques points positifs. Elle a notamment permis de passer plus de temps en famille, ce qui ravit 55% des répondants. 38% ont également apprécié un ralentissement du rythme de vie et 28% ont profité de cette période pour développer de nouveaux projets.

 

La France, loin des yeux mais pas du coeur

La crise sanitaire a renforcé l’attachement à la France pour 41% des expatriés. Ce résultat est moins important que pour les Français de l’Hexagone (63%, échantillon représentatif de la population nationale). Les expatriés estiment pourtant que la France s’illustre dans le domaine de la gastronomie (77) et de la culture (75%). La protection sociale et la qualité de vie en France sont plébiscités par la moitié des répondants. Les Français de l’étranger sont même 57% à préférer se faire soigner en France plutôt que dans leur pays d’accueil. Ils préfèrent également y scolariser leurs enfants (48%) ou y prendre leur retraite (51%).

 

Une expatriée de retour à Paris

 

Quel avenir pour la mobilité internationale ?

Alors que la crise perdure et que les projets d’expatriation sont ralentis, est-ce que la mobilité internationale a du souci à se faire ? 78% des répondants estiment que la crise remet en cause les déplacements des personnes sur le long terme et même pour 51% leurs projets d’expatriation. Un tiers d’ailleurs envisage de se réinstaller en France à terme.

Pour Albin Porquez, président directeur général Exécutive Relocations : « Il faut attendre que les campagnes de vaccination se mettent en place, pour voir si les tendances vont continuer ». Il rappelle d’ailleurs que « l’envie d’expatriation est toujours là, notamment pour les jeunes ». Il ajoute : « Globalement les cadres veulent continuer à s’expatrier, peut être moins en famille, notamment à cause des systèmes de santé. De plus en plus de sociétés envoient uniquement des célibataires géographiques, sur des programmes plus courts, de six mois par exemple. »

L’expatriation fait peut-être moins rêver pour le moment, notamment face aux difficultés administratives et les restrictions de mobilité suite à la pandémie. Mais pourtant, les Français de l’étranger sont quasi unanimes sur les opportunités qu’elle peut créer. 93% estiment que l’expatriation permet de découvrir une nouvelle culture, 81% qu’elle permet une évolution professionnelle et 69% qu’elle permet d’accroitre ses capacités financières. « La mobilité internationale restera un fort atout », explique Lucie Brunel.

Vincent Joulia est également optimiste quant à l’avenir de la mobilité internationale et du rayonnement français à l’étranger : « Les talents français s’exportent très bien dans tous les secteurs. Nous allons continuer à voir des Français à des postes à haute responsabilité dans des entreprises étrangères et également de belles réussites entrepreneuriales à l’étranger, notamment en Asie et en Amérique du Nord. »

 

infographie de l'observatoire de l'expatriation de la Banque Transatlantique

 

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