Le dispositif de soutien au tissu associatif des Français à l’étranger (STAFE) va bientôt clôturer sa campagne de candidature pour les subventions accordées en 2024. L’année passée, 196 associations avaient bénéficié de cette précieuse aide. Un recul par rapport aux années pré-Covid si bien qu’il restait plus de 400.000 euros dans l’enveloppe de deux millions d’euros allouée à ce dispositif.
Le fonds de soutien au tissu associatif des Français à l’étranger STAFE a été créé en 2018 suite à la suppression du dispositif de la “réserve parlementaire”. Ce dispositif de subventions récent du ministère de l’Europe et des affaires étrangères est un tremplin pour bon nombre d’associations grâce à son enveloppe généreuse de deux millions d’euros par campagne annuelle. Malheureusement, depuis la période Covid-19, le STAFE n’atteint plus le nombre de demandes de ses débuts.
En 2019, 279 projets avaient été retenus par la commission et la quasi-totalité de l'enveloppe allouée au dispositif avait été utilisée (1 978 782 €). Lors de sa campagne de 2022, ce sont "seulement" 192 projets qui avaient alors reçu une subvention pour un montant de 1,37 M€. En 2023, ils étaient au nombre de 196 projets pour un montant de 1,57 M€.
Alors que la date butoire pour candidater à la campagne 2024 a été fixée au 20 octobre prochain, la commission s’inquiète de ce recul expliqué par la pandémie mondiale.
Beaucoup de pays n’ont pas présenté de projets depuis le Covid-19
À quelques semaines de la fin de la période du dépôt des dossiers, on ne peut encore connaître le nombre de projets qui seront subventionnés en 2024. Et entre aujourd’hui et le jour de l’obtention, un long processus se met en place.
D’abord, une commission locale au sein de chaque consulat sera organisée au cours du mois de novembre pour valider ou non les dossiers reçus. Une fois cette première phase de traitement réalisée, la commission consultative du fonds de Soutien au tissu associatif des Français à l’étranger effectuera un nouveau bilan en mars 2024 avant d’accorder les subventions aux associations qui correspondent aux critères.
Marie-Christine Haritcalde, membre élue de l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE) et appartenant à la circonscription Amérique latine et Caraïbes, participe à la commission consultative du STAFE. Interrogée sur la quantité des dossiers présentés, elle note une certaine diminution : "Beaucoup de pays n’ont pas présenté de projets depuis le Covid-19. Pourquoi les associations sont dans un recul de projets ? Peut-être car les procédures sont complexes et que les consulats sont débordés pour traiter avec les associations." Elle rebondit sur cette difficulté de relancer le rythme des demandes selon les pays : "Parfois, ils n'ont ni le temps, ni les moyens. Les consulats peuvent être submergés."
Les critères d’obtention sont-ils trop sévères ?
Pour être éligible au dispositif STAFE, les projets doivent bénéficier directement en tout ou partie à des usagers français, dans le but de les aider au plan éducatif, caritatif, culturel ou socio-économique. Les associations peuvent ainsi prétendre à des aides allant de 1.000 euros à un maximum de 25.000 euros.
L’année passée, l’association pour les Français en situation de handicap en Belgique, la maison des francophonies de Valencia ou de nombreuses Alliances françaises situées en Colombie et aux Etats-Unis ont - entre autres - fait partie des candidatures subventionnées.
En 2023, le 10e anniversaire du Bastille French Festival a par exemple eu lieu 15.863 euros :
Les dossiers de candidature sont examinés par l’ambassade/le consulat puis présentés à un conseil consulaire local qui émet un avis motivé et détaillé. Une commission nationale associant élus, associations représentatives des Français de l’étranger et administration se réunira en mars 2024 afin d’examiner l’ensemble des dossiers soumis au titre de la campagne.
Seules les associations existant depuis plus d’un an au moment du dépôt du dossier sont admises à déposer un dossier. Le STAFE n’est pas destiné à soutenir la création d’associations. De plus, la subvention ne peut s’obtenir pour un projet déjà terminé ou un projet encore qui n’a pas encore utilisé l’intégralité de l’aide financière précédemment perçue. Des caractéristiques logiques mais qui ont pu poser des problématiques lors de campagnes passées.
Une fois la subvention perçue, les projets validés par la commission doivent présenter un compte rendu de l’utilisation des fonds en fin d’année.
Une volonté annoncée d’aider les projets en lien avec l’olympisme
2024 est aussi l’année de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques par la France ; en ce sens, les projets promouvant la pratique du sport sont encouragés. Très minoritaires l’année passée, il n’est alors pas certain d’en voir davantage malgré la volonté du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
La commission ne compte pas favoriser certains projets plus que d’autres. Il y a des critères précis et si une association n’y répond pas, elle ne sera pas aidée - activité sportive ou non - assure Marie-Christine Haritcalde "La commission est plutôt portée à regarder si les critères sont respectés. Nous ne sommes donc pas plus favorables à un projet plutôt qu’à un autre."
D’année en année, le STAFE repart avec une enveloppe encore bien pleine une fois la campagne réalisée. La commission nationale n’est donc pas confrontée à opérer des choix cornéliens faute à un budget insuffisant. Au contraire, comme nous l’a fait entendre Marie-Christine Haritcalde, faire connaître ce dispositif aux acteurs associatifs français de l’étranger est un souhait. Et c’est sans doute pour cette raison que le consulat du Royaume-Uni a décidé d’organiser prochainement une réunion d’information sur ce dispositif encore méconnu des Français.
Pour en savoir plus sur STAFE et sur les modalités de candidature, rendez-vous sur ce lien.