La députée Samantha Cazebonne n'a pas pu assister au Conseil d'administration de l'AEFE car il lui a été refusé de participer par visioconférence. Voici sa tribune :
Ayant été exposée au Covid-19 en ayant fréquenté les lieux de l'Assemblée nationale où des collègues et des personnels ont été diagnostiqués positifs, j'ai donc pris la décision d’éviter, par précaution, les rassemblements et les déplacements prévus durant 14 jours parmi eux les lycées français d'Espagne où je devais me rendre. Malgré cela mon équipe et moi-même continuons nos activités professionnelles en télétravail.
Dans cet esprit de précaution j'ai donc demandé l'autorisation de participer demain et à distance au Conseil d'administration de l'Agence pour l’Enseignement français à l’étranger, la Direction générale de la mondialisation, tutelle de l’AEFE, a donc demandé « à titre exceptionnel » aux administrateurs de se prononcer sur ma possibilité de participer par visioconférence ou par téléphone.
Il fallait l'unanimité des voix et, en toute connaissance de cause de cette condition, 1 voix sur 14 s'est prononcée CONTRE, m'interdisant ainsi de m'exprimer ou de réagir directement au Conseil d'administration. Cela s'appelle de la #censure.
Alors je prends à témoin, l'opinion publique, les parents d'élèves, les personnels, les élèves, les anciens élèves et tous ceux qui sont élus de manière démocratique !
Madame ou Monsieur LE ou LA CENSEUR(E), est-ce pour vous la définition que vous vous faites de la démocratie en France et lors d'un Conseil d'administration ?
Vous empêchez une prise de parole directe à distance alors que je veux simplement épargner la propagation éventuelle d’une maladie dangereuse en période d’épidémie mondiale. (Je précise qu'en 2 ans et demi de mandat, je n'ai jamais manqué un CA.)
Alors que l'AEFE encourage ses enseignants au télétravail dans les 125 établissements fermés à ce jour, 1 PERSONNE ou devrais-je dire un ADMINISTRATEUR, m'empêche ouvertement de faire mon travail de représentante de l'Assemblée nationale, d’élue !
J'espère que la personne qui a refusé de me voir siéger à distance au CA assumera sa position et me fera connaître ses motivations. D’ailleurs je l’interroge : qu’aurait été votre réaction, si, dans la position inverse, je vous avais REFUSÉ LE DROIT DE SIÉGER ?
Un grand nombre d'administrateurs m'ont fait part de leur indignation et m'ont envoyé copie de leur réponse. Par élimination, il devient assez simple de comprendre qui se cache derrière un procédé indigne d'un représentant.
Madame ou Monsieur le CENSEUR, j'imagine que dans la ligne de cette petite manoeuvre vous m'auriez aussi fait un procès si j'étais venue siéger n'hésitant pas à souligner mon irresponsabilité d'être parmi vous ?
Votre attitude est inacceptable et j'espère que chacun autour de la table du Conseil comprendra qu'il aurait pu se retrouver dans ma situation ! Chacun jugera donc et finira par comprendre, les motivations douteuses, qui se cachent derrière de telles méthodes.
Je me permets juste de penser que, peut-être, mes questions, mon rapport et la prise en compte prochainement d'un certain nombre de recommandations peuvent aussi être à l'origine d’une volonté de me censurer.
Si je ne peux que regretter d’être empêchée de prendre la parole, je tiens en revanche à remercier la Direction générale de la mondialisation, de la culture, de l'enseignement et du développement international ainsi que l’AEFE pour leur bienveillance à vouloir rechercher une solution à un problème que je ne pensais jamais vivre un jour.
Mes questions seront publiées demain.