De la Colombie au Kazakhstan, le Centre de crise et de soutien du quai d'Orsay tient à jour une liste des régions considérées comme les plus dangereuses du globe pour les ressortissants français.
Les ex-otages ont-ils été imprudents en se rendant récemment dans le parc de la Pendjari au nord du Bénin ? C’est ce que portent à croire les dires du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian : « La zone où étaient nos compatriotes était considérée depuis déjà pas mal de temps comme une zone rouge, c’est-à-dire une zone où il ne faut pas aller, où on prend des risques majeurs en allant ». Cette assertion est pour le moins inexacte. La zone où les deux Français ont été enlevés n’est « formellement déconseillée » aux voyageurs (soit en zone rouge) par le quai d’Orsay que depuis le 10 mai. Jusqu’à l’enlèvement, seul le parc W, situé bien plus au nord-est, était englobé par cette mention.
Le parc de la Penjari rejoint donc la longue liste des régions infréquentables pour les ressortissants français, mise à jour régulièrement par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Sur son site internet, l’institution détaille des « conseils aux voyageurs » par pays et propose une carte des régions, en fonction du niveau d'insécurité. En rouge, les secteurs formellement déconseillés aux voyageurs, en orange ceux déconseillés sauf raison impérative, en jaune ceux en vigilance renforcée et en vert ceux en vigilance normale.
L’Afrique et le Moyen-Orient concentrent la majorité des zones rouges
De la République Démocratique du Congo au Tchad, en passant par la Somalie et la Mauritanie, une partie étendue du territoire africain est formellement déconseillée aux voyageurs. « La menace d’attentat et d’enlèvement visant des Occidentaux demeure élevée dans la zone sahélienne mais aussi dans les pays limitrophes. Aucune zone ne peut plus désormais être considérée comme totalement sûre », alerte le ministère.
Au Moyen-Orient, la Syrie, le Yémen, une majeure partie de l'Irak, la bande de Gaza, ainsi que la frontière libanaise, l'est de l'Iran et la frontière irako-iranienne sont autant de zones où le quai d’Orsay déconseille de s’aventurer.
En Asie, du Pakistan à Fukushima
En Asie, les zones rouges concernent l'Afghanistan, une grande partie du Pakistan, de nombreuses régions périphériques de Birmanie (dont les frontières avec la Chine, la Thaïlande et le Bangladesh), certaines régions de Thaïlande et des Philippines, mais aussi une partie du Kazakhstan ainsi que le secteur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, au Japon.
Une Colombie aux contours sombres
Les zones à risque d’Amérique latine concernent principalement les frontières de la Colombie et le centre du Pérou. L’intégralité du Mexique est soit en vigilance renforcée, soit déconseillée.
L’Europe aussi concernée
Le continent européen comporte également des zones rouges, telles que la frontière entre la Russie et l'est de l'Ukraine, les régions limitrophes de la Russie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie. La frontière entre la Turquie, la Syrie et l'Irak, zone de guerre depuis de nombreuses années, complète la longue liste des régions formellement déconseillées.