L’Union européenne durcit le ton en approuvant, jeudi 24 juillet 2025, un plan de représailles à hauteur de 93 milliards d’euros contre les États-Unis. Face à la menace imminente de Donald Trump d’imposer 30 % de droits de douane dès le 1er août, Bruxelles prépare une riposte sans précédent, mêlant surtaxes massives et activation possible de son redoutable « bazooka » commercial, l’instrument anti-coercition.


Trump impose un ultimatum commercial à l’Europe
Pendant qu’Ursula von der Leyen serre des mains à Pékin, l’orage vient de l’Ouest. À défaut d’un accord d’ici au 1er août, Donald Trump promet d’imposer 30 % de droits de douane sur l’ensemble des produits européens. Une menace que la Maison-Blanche justifie par l’excédent commercial de l’Union, estimé à 198 milliards d’euros, jugé « inacceptable » par Donald Trump. L’administration américaine confirme sa décision, tout en laissant une porte ouverte aux négociations.
Along with the President of the European Commission, France shares the same very strong disapproval at the announcement of horizontal 30% tariffs on EU exports to the United States from August 1st.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 12, 2025
This announcement comes after weeks of intense engagement by the Commission in…
Emmanuel Macron dénonce une mesure brutale et appelle l’UE à préparer rapidement des contre-mesures crédibles, dont l’instrument anti-coercition, si aucun accord n’est trouvé d’ici le 1er août. Selon lui, l’Europe ne doit pas céder sous la pression.
« Dans un esprit d’unité européenne, il revient plus que jamais à la Commission d’affirmer la détermination de l’Union à défendre résolument les intérêts européens. » Emmanuel Macron

Vers un compromis pour éviter l’escalade
Face à l’ultimatum américain, Bruxelles affiche officiellement sa volonté de maintenir le dialogue. Officiellement, Bruxelles affirme maintenir sa préférence pour le dialogue. Dans les faits, les négociations avec Washington progressent rapidement, avec l’espoir d’aboutir à un accord avant le 1er août. Deux sources diplomatiques européennes confirment qu’un accord prévoit un taux de 15 % de droits de douane sur les produits européens, bien en dessous des 30 % annoncés par Trump. La Commission européenne, au nom des Vingt-Sept, négocie un compromis incluant ce taux pour l’automobile et la pharmacie, avec des exemptions pour l’aéronautique, le bois et l’agriculture.

Bruxelles valide un plan de représailles commerciales de 93 milliards d’euros
Malgré ces avancées, Bruxelles prépare aussi une riposte sévère. Ce jeudi 24 juillet, l’UE valide un plan de représailles commerciales d’un montant record de 93 milliards d’euros. Ce plan fusionne deux listes de produits américains à surtaxer, incluant soja, avions, voitures et services numériques. Si les négociations avec Washington échouent, ces mesures entreront en vigueur dès le 7 août 2025. L’Allemagne et la majorité des capitales européennes appuient une réponse ferme, avec l’usage possible de l’ « instrument anti-coercition », capable de bloquer investissements et marchés publics américains. Face à la menace de Donald Trump d’imposer 30 % de droits de douane sur les produits européens à partir du 1er août, l’UE contre-attaque avec une riposte sans précédent.
« La position de l'Europe doit être une position de négociation mais également une position de fermeté. (...) Nous devons désormais changer de méthode » , a déclaré le ministre de l'Industrie, Marc Ferracc

L’UE brandit son arme de dissuasion économique
Le 23 juillet, un haut responsable allemand a appelé à activer l’instrument anti-coercition (ACI), un tournant stratégique avec l’Allemagne aux côtés de la France. Adopté en 2023 mais jamais utilisé, cette « arme » majeure de l’UE peut bloquer investissements, marchés publics et services numériques. Surnommé le « bazooka » par Robert Habeck, l’ACI vise à dissuader et affirmer la souveraineté européenne. Emmanuel Macron rappelle que le marché unique, avec ses 450 millions de consommateurs, est une puissance. Son activation nécessite une enquête, un vote majoritaire et une forte volonté politique. L’unité européenne oscille entre prudence nordique et fermeté franco-allemande. Le 2 août est décisif.

L’exemple japonais, une lueur d’espoir pour Bruxelles
Cette détermination européenne s’inscrit dans un contexte international où l’exemple japonais donne un nouvel espoir. L’accord conclu entre Washington et Tokyo, qui a permis de réduire les droits de douane sur l’automobile à 15 %. Ce compromis, salué comme une victoire diplomatique à Tokyo, sert de modèle à Bruxelles. Ce niveau de concession devient désormais le seuil minimal que l’UE doit obtenir dans ses négociations avec Washington.
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