Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Législatives 2024 - Hachim Fadili (DLF): "Etre présent, à l’écoute sur le terrain"

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Hachim Fadili, candidat du parti Debout la France (DLF) pour la 9ème circonscription (Algérie, Côté d'Ivoire, Tunisie, Sénégal, Maroc, Mauritanie, Niger, Burkina, Guinée, Gambie, ...), a répondu à nos questions.

hachim fadilihachim fadili
Écrit par Léa Degay
Publié le 20 juin 2024, mis à jour le 25 juin 2024

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Né il y a 50 ans à Rabat où j’ai vécu pendant 18 ans, j’ai effectué toute ma scolarité au sein de la Mission culturelle et scientifique française (AEFE depuis 1990) à l’école Paul Cézanne puis au Lycée Descartes où j’ai obtenu mon Bac B. Depuis mon bac en 1992, je me rends au Maroc chaque trimestre pour y visiter ma famille et de nombreux amis.

Après mes études de Droit à Montpellier, je suis devenu avocat en droit des affaires au Barreau de Paris où j’exerce depuis près de 20 ans ; j’accompagne tant en France qu’en Afrique mes clients sur les aspects juridiques et stratégiques de leurs projets et opérations.

Délégué national des Français de l’étranger de Debout La France depuis l’année dernière, mon engagement est animé par la nécessité d’écouter puis de répondre aux nombreux besoins et préoccupations de mes compatriotes établis entre autres au Maghreb et en Afrique de l’Ouest.

 

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Je souhaite me présenter aux prochaines élections législatives, plus précisément dans la 9ème circonscription des Français établis hors de France pour deux raisons.

 

- La première, est que cette 9ème circonscription n’a jamais été bien représentée.

En 2012, le premier député, dont tout le monde a oublié le nom, n’avait aucun lien de quelque nature qu’il soit avec l’Afrique, ni avec le Maghreb, ni avec les pays d’Afrique de l’Ouest.

A peine élu en 2017, son successeur s’est distingué en portant de violents coups de casque sur le crâne de Boris Faure, responsable de fédération socialiste, délit pour lequel il a été condamné en appel à trois ans d’emprisonnement dont un ferme, aménagé en détention à domicile sous bracelet électronique, et une peine complémentaire de deux ans d’inéligibilité.

En 2022 puis en 2023, a été élu un militant d’un micro-parti voguant au gré des alliances opportunes et éphémères – NUPES en 2022 disparue en 2023, et à présent, l’embryonnaire Nouveau Front Populaire dont la longévité sera assurément de très courte durée.

Il se représente à nouveau... face à un autre candidat également investi par le Nouveau Front Populaire.

 

- La seconde raison date de ma nomination en tant que membre du Bureau national de Debout La France, à la fonction de Délégué national des Français de l’étranger.

Dans le cadre de mes attributions, j’ai constaté que nos compatriotes à l’étranger demeuraient non seulement délaissés par la classe politique française, mais ignorés tant dans leurs aspirations et projets, que dans leurs problématiques quotidiennes.

Le coup de théâtre du dimanche 9 juin 2024 de Macron qui préparait ça depuis des semaines, et en est ravi selon ses propres mots, m’a convaincu de me lancer dans ce chaos organisé que notre Président de la République résume ainsi : « Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent... »

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Je connais très bien cette circonscription pour être né et avoir vécu pendant 18 ans dans le pays abritant la plus grande communauté française en Afrique : le Royaume du Maroc.

Je suis un authentique marocain, un authentique africain, un authentique maghrébin, et un authentique français bien avant d’avoir été naturalisé en octobre 2009, pour avoir intégré l’école française Paul Cézanne dès l’âge de 3 ans, puis d’enchaîner dans le secondaire au Lycée Descartes de Rabat.

Pour avoir été éduqué à ses côtés, avoir grandi avec elle, pour entretenir à ce jour des liens indéfectibles avec elle, je connais parfaitement la communauté française du Maroc que j’aime profondément et dont je partage l’âme.

J’ai par la suite été dans tous les pays du Maghreb. J’ai également visité certains pays d’Afrique de l’Ouest de la 9ème circonscription, étant précisé qu’en tant que binational marocain, mon destin est indissociable de celui de mes frères africains.

Le passé et le présent nous unissent, avec la possession en commun d’un riche legs historique et culturel ; nous partageons également la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis.

Sans évoquer une nation africaine, c’est ce lien indéfectible qu’a toujours entretenu le Maroc avec l’Afrique de l’ouest, qui m’anime.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?

Mon parcours personnel a toujours été et demeure sans cesse marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger, en particulier ceux de la 9ème circonscription où je suis né et où j’ai vécu pendant 18 ans comme indiqué.

A titre non exhaustif, le coût de l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE), celui de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE), pesant sur le budget de nos compatriotes français.

Mon parcours professionnel en tant qu’avocat, a été et demeure sans cesse marqué par la défense des intérêts de mes compatriotes français, notamment les binationaux, dans leurs problématiques juridiques locales au Maroc, ou dans leurs relations d’affaires, que ce soit au Maroc ou avec la France.

Par ailleurs, j’accompagne depuis plus de dix années des cadres français au Maroc, dans la prise de parole, un de mes domaines d’expertise en tant qu’ancien lauréat du concours d’éloquence et de démonstration juridique à la Cour de cassation à Paris.

Enfin, je voudrai souligner que ma sphère de relations personnelles et d’interventions professionnelles est internationale, dans la mesure où, aimant toutes les cultures et tous les pays, je visite sans cesse de nouveaux endroits et interviens pour des clients français habitant dans diverses villes, que ce soit Hong-Kong, Saint-Pierre de la Réunion, Alger, New-York, Papeete.

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Je vois mon mandat de député comme celui d’une personne dévouée, dans la continuité de ma profession d’avocat, où il faut faire preuve, à l'égard de ses clients, de compétence, de dévouement, de diligence et de prudence.

Plus que de voter la loi, de déposer des propositions de loi, de proposer par amendement des modifications au texte examiné en commission et en séance publique, selon moi, le député doit être proche des préoccupations de ceux qui lui ont confié l’exercice de leur souveraineté.

Dans le cas de la 9ème circonscription des Français établis hors de France, je compte me déplacer chaque mois dans un pays et y passer 5 jours pour rencontrer mes compatriotes français et nos institutions françaises qui y sont établies.

Je compte être présent et à l’écoute... sur le terrain, aux côtés de mes compatriotes. Cela sera exigeant, mais telle est ma conception d’un mandat qui nous oblige et devrait obliger tous ceux qui sont censés s’y consacrer.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?

Les défis qu’attendent les Français·es de ma circonscription sont nombreux. Tout d’abord, ils sont malheureusement de plus en plus livrés à eux-mêmes, abandonnés. Selon le classement 2024 de la diplomatie mondiale, publié en février dernier par The Lowy Institute, la France, qui possédait le deuxième réseau diplomatique au monde derrière les États-Unis, occupe à présent la 5ème place derrière la Chine, la Turquie et le Japon.

Cet effet se fait ressentir à tout point de vue : depuis le 1er janvier 2019, plus aucun poste diplomatique ou consulaire n'est en mesure de recevoir les actes notariés (actes authentiques), à l'exception des Consulats de France à Abidjan (Côte d'Ivoire) et Dakar (Sénégal).

Ensuite, ils sont délaissés dans leur propre pays, la France. A titre illustratif, ils se voient fermer leurs comptes bancaires français au prétexte de ne pas les utiliser en tant que résident en France, alors que Français !

Tout cela au prétexte de conventions et de lutte contre le blanchiment d’argent. Ainsi, selon la loi et les banques françaises en métropole, les Français établis hors de France seraient tous suspects de blanchiment. Situation ubuesque ayant causé la fermeture de centaines de comptes bancaires par des agences bancaires françaises, de Français au prétexte qu’ils sont établis hors de France.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Ma campagne est organisée de manière dense et intense en raison du calendrier très serré imposé de façon volontaire par Macron, destinée à provoquer un chaos institutionnel ; le Président de la République qui, selon la Constitution de 1958, est censé veiller au respect de la Constitution, assurer, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.

Mes soutiens sont multiples et sont dans tous les pays de la 9ème circonscription, qu’ils soient entrepreneurs, dans l’éducation, ou dans les représentations diplomatiques.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?

Si je suis élu, je souhaite mener à biens et rapidement mes six priorités pour les Français de la 9ème circonscription de manière exclusive :

-  réforme de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) pour garantir une éducation gratuite qui est de droit, pour tous les enfants français de moins de 16 ans ;
-  réforme de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) pour garantir à tous de bénéficier d’une protection sociale gratuite ;
-  lutte contre le harcèlement, cyber harcèlement et la violence dans les écoles, collèges et lycées ;
-  développement des contrats apprentissage entre les lycéens français et les entreprises françaises ou sociétés dirigées par des français dans la 9ème circonscription ;
-  création de Centres de Formation d’Apprentis dans chaque pays de la 9ème circonscription ;
-  suivi renforcé et prise en charge accrue des violences conjugales des françaises de la 9ème circonscription.

 

 

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions