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La marginalisation des Français de l'étranger est En Marche

Discours au congrès d'Emmanuel MacronDiscours au congrès d'Emmanuel Macron
Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 18 juin 2019

"Make French People abroad great again" !

Je me permets d'interpeller officiellement les 10 députés de la République En MARCHE à l'étranger. Dans le discours du President de la Republique à Versailles, comme dans le discours de politique générale du Premier Ministre on ne trouve aucune mention aux Français de l'étranger.

C'est un silence pesant qui s'est abattu cette semaine sur nos 2 millions de compatriotes.

Il n'y a pas non plus de ministère ou de secretariat d'Etat qui nous soit dedié comme c'était le cas, pourtant, depuis 2007. 
Avec un renforcement de nos moyens d'action à partir de 2012 (ministère délégué de plein exercice). 
Il n'y a pas non plus parmi les 10 conseillers du cabinet du Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de conseiller qui portera nos problématiques.

Il y a donc, déjà, un choix politique très tranché qui est à l'oeuvre. Un choix de rupture en forme de marginalisation annoncée des Français de l'étranger. 

Ce qui importe visiblement au Président Macron c'est de faire revenir en France ces "expatriés". Il l'a déclaré dans la presse. Il passe ainsi à côté du sujet : 50% de nos compatriotes ne sont jamais "partis" de l'hexagone puisqu'ils sont nés et ont grandi, à l'étranger.  

Un Français de l'étranger n'est ni un traître à sa patrie, ni un fuyard. Et s'il existe des exilés fiscaux, c'est une petite minorité qui constitue cette catégorie de Français hors de France. Vouloir faire revenir ces compatriotes c'est nier ce qu'ils sont profondément : Des citoyens du monde. Liés à la France par leur représentation politique. Une représentation politique qui va être tronçonnée comme l'a annoncé le Président en présentant sa réforme du format des assemblées. Sans qu'on sache aujourd'hui quelle sera la hauteur de la coupe dans nos effectifs de parlementaires.

Nous sommes des Français heureux dans le monde. Qui vivons la présence au monde comme une chance de s'ouvrir aux autres, et plus largement à l'altérité.  Nous sommes des adeptes du métissage culturel et du libre entrepreneuriat. Qui vivons, aimons. Enfantons. Créons et innovons à travers nos projets économiques hors de France.

Revenir en France doit donc rester un choix de vie personnel et familial et ne doit pas constituer le premier des impératifs politiques. Sauf à cautionner l'idée que l'on ne crée pas de richesse collective en tant que communauté française à l'étranger.

Ironisons un peu en remarquant qu'Emmanuel Macron à Londres et à New-York connaissait pourtant très bien notre potentiel économique puisqu'il a sollicité de généreux donateurs pour sa campagne parmi nous. Demandera t-il demain à ces donateurs de prendre le chemin du retour hexagonal ou "laissera t-il à Vegas ce qui doit y rester" (toute référence à une affaire judiciaire en cours n'étant évidemment que purement fortuite) ? Les Français hors de France n'ont donc pas élu 10 élus En Marche pour simplement se féliciter des déclarations de politique générale ou applaudir à tout rompre à Versailles mais aussi pour prendre en compte nos problématiques propres. 

Pour promouvoir ce que nous sommes.

Loin des clichés idiots et des lieux communs imbéciles. Il y en a tellement. Ne rajoutons pas de nouvelles ambiguïtés à ce cortège de stéréotypes. Et surtout ne passons pas sous silence notre existence !  

Chers députés En Marche de l'étranger, "Make French People abroad great again !" 

Salutations républicaines,  
Boris Faure 
Conseiller consulaire des FRANÇAIS de Belgique 
Membre de l'association Français du MONDE. 
vendredi 7 juillet 2017 (www.lepetitjournal.com)

logofbinter
Publié le 7 juillet 2017, mis à jour le 18 juin 2019
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