![manifestation en Russie contre la mobilisation d'hommes](https://backoffice.lepetitjournal.com/sites/default/files/2022-09/manifestation%20russie.jpg)
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Macha* est russe et vit à Moscou avec son conjoint. Hier encore, un de ses amis a été « appelé » de manière aléatoire pour rejoindre le combat en Ukraine. S’il refuse, il risque 10 ans de prison. Macha cherche à fuir en Mongolie.
« Jamais je n’aurais imaginé qu'on vivrait une telle réalité, une telle époque. » Suite aux annonces de Vladimir Poutine le 21 septembre sur la mobilisation d’hommes pour rejoindre le combat en Ukraine, Macha, une trentaine russe vivant à Moscou, craint pour l’avenir de son conjoint et prépare son départ à contre cœur en Mongolie. Par discussion écrite, elle raconte succinctement la situation au site lepetitjournal.com
« En Russie, ils mobilisent les hommes au hasard pour aller combattre ! »
Macha commence son récit en plantant le décor : « la situation est tellement merdique comme vous l’imaginez. Mais en fait, on a du mal à imaginer qu’on en arrive là. » La jeune femme raconte que les hommes, censés être choisis pour leur expérience de combat passée, sont en fait choisis « selon un processus aléatoire et certains de mes amis, qui n’ont jamais été dans l’armée ont été appelés ! ». Elle souffle un peu puis reprend : « Si vous êtes appelé, vous ne pouvez pas refuser, sinon c'est la prison... Ceux qui sont mobilisés doivent se rendre dans un camp de préparation pendant 3 semaines, puis ils sont envoyés sur le terrain. ». Macha pèse ses mots car, quelques heures avant de nous écrire, le Président russe a durci un peu plus la situation en signant des amendements prévoyant jusqu’à 10 ans de prise pour les personnes mobilisées qui déserteraient ou refuseraient de combattre.
![Vladimir Poutine](https://backoffice.lepetitjournal.com/sites/default/files/inline-images/poutine.jpg)
Macha et son conjoint envisagent de fuir la Russie pour la Mongolie
La jeune femme est émue. Elle nous écrit : « mon conjoint n’a pas été appelé lui, pas encore. Nous envisageons de partir à l’étranger, nous ne savons pas exactement où ni comment, certainement en Mongolie, mais nous ne savons pas quand les frontières vont se fermer… ». Macha nous raconte qu’il y a, autour d’elle, une importante migration d’hommes, par train, voiture ou avion. Ils ne sont pas seuls à envisager cette option : le 25 septembre dans l’après-midi, un chef de poste de contrôle de la ville d’Atlanbulag signalait que plus de 3.000 Russes étaient entrés en Mongolie par ce seul point de passage depuis deux jours.
![désertion de russes](https://backoffice.lepetitjournal.com/sites/default/files/inline-images/d%C3%A9sertion%20russe%20mobilisation.jpg)
Fuite de Russie : un avenir plein de doutes pour Macha et son conjoint
Que prévoit Macha une fois en Mongolie ? « Nous comptons y rester un peu, l’entreprise de mon conjoint a un bureau là-bas. Encore faut-il qu’il obtienne un visa. » Ingénieure de formation, la jeune femme regarde aussi les pistes à l’étranger mais s’inquiète une fois de plus « et mon conjoint, que va-t-il fait si je suis embauchée ailleurs ? ». Quoiqu’il décide, le couple sent l’étau qui se resserre « On dit que les frontières de la Russie pourraient se fermer après le référendum sur l’annexion des territoires ukrainiens…qui va durer jusqu’au 27 septembre… » Non reconnue par l’Occident et l’Ukraine, cette consultation - organisée dans les différentes provinces ukrainiennes occupées - vise à acter leur rattachement à la Russie. Et fermer un peu plus le pays.
*le prénom a été changé
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