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Macha à Moscou : "Ils choisissent les hommes aléatoirement pour rejoindre le combat"

manifestation en Russie contre la mobilisation d'hommes manifestation en Russie contre la mobilisation d'hommes
Manifestations en Russie contre la mobilisation annoncée par Vladimir Poutine
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 26 septembre 2022

 

Macha* est russe et vit à Moscou avec son conjoint. Hier encore, un de ses amis a été « appelé » de manière aléatoire pour rejoindre le combat en Ukraine. S’il refuse, il risque 10 ans de prison. Macha cherche à fuir en Mongolie.

 

« Jamais je n’aurais imaginé qu'on vivrait une telle réalité, une telle époque. » Suite aux annonces de Vladimir Poutine le 21 septembre sur la mobilisation d’hommes pour rejoindre le combat en Ukraine, Macha, une trentaine russe vivant à Moscou, craint pour l’avenir de son conjoint et prépare son départ à contre cœur en Mongolie. Par discussion écrite, elle raconte succinctement la situation au site lepetitjournal.com 

 

« En Russie, ils mobilisent les hommes au hasard pour aller combattre ! »

Macha commence son récit en plantant le décor : « la situation est tellement merdique comme vous l’imaginez. Mais en fait, on a du mal à imaginer qu’on en arrive là. » La jeune femme raconte que les hommes, censés être choisis pour leur expérience de combat passée, sont en fait choisis « selon un processus aléatoire et certains de mes amis, qui n’ont jamais été dans l’armée ont été appelés ! ». Elle souffle un peu puis reprend : « Si vous êtes appelé, vous ne pouvez pas refuser, sinon c'est la prison... Ceux qui sont mobilisés doivent se rendre dans un camp de préparation pendant 3 semaines, puis ils sont envoyés sur le terrain. ». Macha pèse ses mots car, quelques heures avant de nous écrire, le Président russe a durci un peu plus la situation en signant des amendements prévoyant jusqu’à 10 ans de prise pour les personnes mobilisées qui déserteraient ou refuseraient de combattre.  

 

Vladimir Poutine
Vladimir Poutine

 

 

Macha et son conjoint envisagent de fuir la Russie pour la Mongolie 

La jeune femme est émue. Elle nous écrit : « mon conjoint n’a pas été appelé lui, pas encore. Nous envisageons de partir à l’étranger, nous ne savons pas exactement où ni comment, certainement en Mongolie, mais nous ne savons pas quand les frontières vont se fermer… ». Macha nous raconte qu’il y a, autour d’elle, une importante migration d’hommes, par train, voiture ou avion. Ils ne sont pas seuls à envisager cette option : le 25 septembre dans l’après-midi, un chef de poste de contrôle de la ville d’Atlanbulag signalait que plus de 3.000 Russes étaient entrés en Mongolie par ce seul point de passage depuis deux jours. 

 

désertion de russes
Des milliers de russes désertent leur pays 

 

 

Fuite de Russie : un avenir plein de doutes pour Macha et son conjoint

Que prévoit Macha une fois en Mongolie ? « Nous comptons y rester un peu, l’entreprise de mon conjoint a un bureau là-bas. Encore faut-il qu’il obtienne un visa. » Ingénieure de formation, la jeune femme regarde aussi les pistes à l’étranger mais s’inquiète une fois de plus « et mon conjoint, que va-t-il fait si je suis embauchée ailleurs ? ». Quoiqu’il décide, le couple sent l’étau qui se resserre « On dit que les frontières de la Russie pourraient se fermer après le référendum sur l’annexion des territoires ukrainiens…qui va durer jusqu’au 27 septembre… » Non reconnue par l’Occident et l’Ukraine, cette consultation - organisée dans les différentes provinces ukrainiennes occupées - vise à acter leur rattachement à la Russie. Et fermer un peu plus le pays.

 

*le prénom a été changé

 

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