Sensibiliser à la science et au développement durable, c’est la mission du programme Plastique à la loupe. Créée par la Fondation Tara Océan et ses partenaires, cette initiative intervient auprès des collégiens et lycéens français afin de leur permettre de « contribuer à l’état des lieux de la pollution plastique des plages et berges de la France », et bientôt de l’étranger.
L’opération pédagogique Plastique à la loupe, créée par la Fondation Tara Océan, sensibilise, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, les collégiens et lycéens français en les faisant participer activement à l’étude de la pollution plastique au plus près de chez eux. Au cours de l’exercice 2022-2023, 450 établissements (collèges et lycées confondus), répartis sur 31 académies, ont pu prendre part à cette initiative, soit un total de plus de 20.000 élèves. Pour 2023-2024, ils seront près de 25.000 avec, pour nouveauté, un partenariat avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et ainsi une extension à 7 établissements français de l’étranger situés à Riga, Dublin, Lisbonne, Saragosse, Londres, Rome et Belgrade.
La Fondation Tara Océan a développé le programme de #sciencesparticipatives Plastique à la Loupe :
— Fondation Tara Océan (@TaraOcean_) May 9, 2023
👉 Impliquer les collégiens et lycéens
👉 Acquérir des données sur la pollution par les #déchets aquatiques afin d’alimenter la recherche scientifique et les politiques publiques. pic.twitter.com/VLMpaXnPQ4
L’éducation par les sciences participatives avec Plastique à la loupe
Plastique à la loupe fait partie des nombreuses actions menées par la Fondation Tara Océan à travers le monde. Si beaucoup ont en tête la fameuse goélette Tara qui sillonne les mers du globe, au nom de la recherche scientifique et de la défense de l’environnement, il ne faut pas oublier les initiatives à portée plus locale qui visent un public différent. Avec Plastique à la loupe, lancé en 2020 après une phase pilote en 2019, le public scolaire est bien entendu la priorité. « Quand nous nous adressons au public scolaire, le but est de proposer aux enseignants qui le souhaitent des projets pédagogiques qui vont traiter des thématiques environnementales et scientifiques chères à Tara Océan. Elles doivent être en lien, bien sûr, avec leurs propres programmes, leurs propres objectifs, et permettre de développer le plus possible l'esprit critique des jeunes, de leur expliquer ce qu'est la démarche d'investigation scientifique et, ce faisant, de construire leur esprit de réflexion. L’objectif étant aussi de les informer sur les grands enjeux environnementaux actuels. C'est dans ce cadre là que s'inscrit l'opération Plastique à la loupe », nous explique Pascaline Bourgain, membre de l’équipe éducation de Tara Océan et responsable de la plateforme pédagogique.
Un protocole bien huilé au service de l’action citoyenne
Rien dans le projet Plastique à la loupe n’est laissé au hasard, et enseignants comme élèves doivent se conformer à un protocole strict établi par les chercheurs et chercheuses investis dans le projet et interagissant avec eux tout au long de l’année scolaire. Un protocole décrit en détail sur le site web dédié au projet : « Après une contextualisation à l’aide d’un relevé de macrodéchets, les élèves prélèvent les méso (entre 5 et 25mm, ndlr) et microplastiques (entre 1 et 5mm, ndlr) en surface. Ils consignent dans une base de données les informations sur leur quantité et morphologie, avant de procéder à l’envoi des échantillons dans les laboratoires pour une analyse de leur composition chimique. » Toute cette démarche a pour objectif de recenser la pollution plastique sur le territoire français afin d’identifier son origine et « réfléchir avec les élèves aux actions à mener pour réduire cette pollution à l’échelle locale et globale ». L’équipe de Plastique à la loupe, qui accompagne les établissements scolaires avec des équipes de pilotage au niveau académique, s’engage à transmettre les résultats aux enseignants en un mois maximum. Par la suite, les enseignants et les élèves peuvent exploiter ces résultats en classe, et pourquoi pas de les utiliser afin de passer à l’action citoyenne.
Si le but principal reste de constituer une solide base de données sur la présence de macrodéchets et microplastiques sur les plages et les berges en France, et maintenant à l’étranger, la finalité peut être de venir peser sur les politiques publiques à l’échelle locale. La continuité d’une expérience étant primordiale pour obtenir des résultats significatifs, les sites sont idéalement étudiés d’année en année. C’est notamment le cas des villes où Plastique à la loupe débarque cette année à l’international. Elles ont d’ailleurs été choisies avec attention et les établissements concernés ont dû s’engager dans le projet pour une durée minimale de deux ans, afin de donner plus de poids aux résultats obtenus.
Des établissements qui prennent au sérieux les enjeux pédagogiques et environnementaux
Si la mission du projet n’est pas de nettoyer plages et berges de France métropolitaine, d’outre-mer et de l’étranger, les données scientifiques recueillies sont précieuses pour agir localement et mobiliser les jeunes. Les enseignants des 450 établissements qui ont pris part au programme en 2022-2023 en ont conscience et confirment sur le terrain l’intérêt pédagogique de Plastique à la loupe. « Lorsque nous avons entendu parler de Plastique à la loupe en juin 2022, nous avons trouvé l’initiative intéressante, notamment pour mobiliser les éco-délégués », nous explique Guillaume Castaing, professeur de philosophie au lycée Jean-Baptiste de Baudre à Agen (Lot-et-Garonne). « Le groupe d’éco-délégués s’est bien investi tout au long du processus. La récolte s’est faite dans de bonnes conditions », ajoute-t-il. « Les élèves étaient contents d’avoir participé à cette action participative car ils ont eu le sentiment de collaborer directement avec des scientifiques », renchérit Patricia Narpon, enseignante de physique-chimie au sein du même établissement.
Les deux enseignants saluent aussi la qualité de l’accompagnement de Tara Océan et encouragent les lycées et collèges qui veulent tenter l’expérience à se lancer. Les équipes de Plastique à la loupe ont notamment aidé à déterminer le lieu où les élèves du lycée de Baudre ont collecté les différents déchets plastiques présents sur les berges de la Garonne, le fleuve qui traverse la ville agenaise. Après analyse des échantillons par un laboratoire spécialisé à Banyuls-sur-Mer, les enseignants lot-et-garonnais évoquent des « résultats parlants » qu’ils ne manqueront pas de porter à l’attention des collectivités locales.