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LE VIE/VIA, un statut en or pour propulser sa carrière à l’étranger

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© Freepik
Écrit par Justine Hugues
Publié le 11 juin 2018, mis à jour le 3 décembre 2020

Actuellement, près de 11.000 jeunes professionnels âgés de 18 à 28 ans réalisent un Volontariat International en Entreprise (VIE) ou en Administration (VIA) dans 134 pays du monde.  Pour les anciens volontaires comme pour les cadres de Business France et la Direction Générale du Trésor, qui gèrent le dispositif, il s’agit d’un accélérateur de carrière sans équivalent.  

 

« C’était assez inespéré à mon âge d’avoir de telles responsabilités. Si j’étais resté en France,  je n’en serais pas là où je suis aujourd’hui ».  Lorsqu’il revient sur son VIE au sein du groupe Casino à Madagascar, Thibaut Lugagne est intarissable quant aux bienfaits de l’expérience.  Après une école de commerce et un premier séjour professionnel à Singapour, le jeune homme obtient un poste de chargé de mission auprès de la direction générale du groupe français de grande distribution sur l’ile de l’océan indien.  A la fin de son volontariat, après avoir réalisé un audit structurel et impulsé la création de nouvelles unités, il se voit proposer un contrat pour développer un réseau de magasins de proximité à bas coût.  Pour Thibaut, qui a aujourd’hui créé son entreprise internationale, le VIE « donne une confiance en soi professionnelle quasiment unique au monde ». 

 

Près de 2000 entreprises ont recours chaque année au dispositif du VIE. Commerce, conduite de travaux, banque finance, aéronautique, services, enseignement des langues, la diversité des métiers est considérable. Du côté de l’administration, les ambassades accueillent également de nombreux volontaires pendant 24 mois maximum, sur une large palette de postes, de la chancellerie à l’ingénierie informatique, en passant par l’aide au développement et le conseil économique.  

 

« Le premier atout du VI est d’être pris en charge quand on arrive »

 

« Ce n’est pas toujours évident de prendre ses marques lorsqu’on débarque, jeune, dans un pays que l’on ne connaît pas. Le premier atout du VI est d’être pris en charge quand on arrive », raconte Thibaut. L’ancien volontaire vante également les conditions de vie et la qualité de l’environnement professionnel. « On bénéficie non seulement d’un salaire confortable mais aussi de l’expérience internationale de personnes qui sont toujours très inspirantes », poursuit-il. 

 

« A la fin de sa mission, la personne aura passé 1.500 coups de fil en huit langues quand elle n’en connaissait que deux »

 

Pour Benoit Lemonnier, adjoint au chef de bureau RH en charge du réseau international de la DG Trésor,  les responsabilités importantes confiées aux Volontaires Internationaux en Administration, généralement intégrés dans de petites équipes, leur permet d’acquérir un grand nombre de compétences en un temps réduit. « Contrairement aux idées reçues, les volontaires en ambassades font tout sauf des choses lénifiantes. Ils sont souvent amenés à rédiger des notes qui sont directement transmises au Ministre et nourrissent les politiques économiques de la France. Quand le conseiller économique de l’Ambassadeur est absent, c’est généralement le VIA qui le remplace en réunion.  A la fin de sa mission, la personne aura passé 1.500 coups de fil en huit langues, quand elle n’en connaissait que deux ».  

 

Une accession rapide à de hautes responsabilités qu’a vécue Thibaut au sein du groupe Casino.  « En 18 mois, on avait ouvert 25 magasins. A 29 ans, j’étais à la tête d’une équipe de 200 personnes », illustre-t-il. 

 

« 92 % des VIE trouvent un emploi dans les 3 mois qui suivent la fin de leur mission »

 

L’expérience de Thibaut, recruté par Casino dès la fin de ses deux ans de volontariat, s’observe chez la grande majorité d’anciens VIE. « 92 % des VIE trouvent un emploi dans les 3 mois qui suivent la fin de leur mission », affirme Marie-Laure Rinaudo, chef du service CIVI à Business France. « Que ce soit dans la même entreprise, le même pays, ou sur des postes et des contextes différents ; on observe une très forte employabilité des volontaires », complète-t-elle. 

 

Cette expérience du volontariat comme accélérateur de carrière s’illustre également chez les VIA. « Les entreprises connaissent très bien les VIA et identifient leurs compétences.  On n’est pas condamné à travailler à vie dans l’administration si on ne le souhaite pas : on rebondit aussi très bien dans le privé », analyse Benoit Lemonnier. Pour ce cadre de la DG Trésor, les volontaires se sont généralement constitué un véritable carnet d’adresses à la fin de leur mission et ont pu faire valoir leurs compétences auprès de nombreux chefs d’entreprises. « A la fin de mon volontariat en République Tchèque, j’avais les numéros de portable des PDG des plus grosses boites travaillant dans l’énergie »,  se souvient-il. « Si vous êtes bon, comme c’est un petit milieu, l’information va rapidement circuler », abonde-t-il. 

 

Comment se lancer ? 

 

La réalisation d’un VIE/VIA est soumise à un certain nombre de conditions préalables : nationalité, âge, casier judiciaire vierge, avoir accompli la « journée défense et citoyenneté », etc… Toute personne les réunissant peut s’inscrire sur le site dédié au Volontariat International afin d’identifier des offres en fonction de son profil. « Il faut travailler en amont son projet pour être crédible face aux recruteurs. La motivation, la maitrise des langues, une première expérience à l’étranger, le degré de préparation au départ sont autant de facteurs discriminants », explique Marie-Laure Rinaudo. Si postuler à des offres constitue la voie la plus facile et largement utilisée, il est également possible de porter son projet de volontariat, lorsqu’on travaille déjà au sein d’une entreprise ayant des branches à l’international. 

 

« Etre capable de lire, comprendre, écrire bien et rapidement, être curieux, et avoir une forte capacité de travail constituent les compétences clé recherchées chez les VIA », relève Benoit Lemonnier. « Soignez votre candidature » ajoute-il. « Une lettre de motivation ne sert pas à répéter ce qu’il y a écrit sur votre CV. Et persévérez ! Généralement, les volontaires ont postulé à près de 100 offres avant de trouver une mission » conclut-il. 

 

Justine Hugues
Publié le 11 juin 2018, mis à jour le 3 décembre 2020