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COVID-19 : quel avenir pour la génération confinée ? 

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Écrit par Némo Empis
Publié le 1 septembre 2020, mis à jour le 3 septembre 2020

Emplois, santé, droits ou encore bien-être mental, les préoccupations concernant les jeunes du monde entier sont nombreuses après la crise du COVID-19. Des difficultés exposées dans une étude réalisée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

Sortie le 11 août, l’étude menée par l’Organisation Internationale du Travail  met en lumière les inquiétudes auxquelles font face les jeunes de 18 à 29 ans. En s’appuyant sur les réponses de 12000 personnes issues de 112 pays différents, le bureau de l’OIT souligne cinq points noirs pour la jeunesse après la crise du Coronavirus. Parmi celles-ci, la précarité liée à l’emploi est propulsée au premier plan. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. 1 jeune sur 6 possédant une activité professionnelle avant la crise a complètement cessé de travailler. Économiquement parlant, 2 jeunes sur 5 disent avoir subi une baisse de revenus significative depuis la propagation du virus. Effet domino oblige, c’est le bien-être mental de la jeunesse qui est mis à mal. Pour beaucoup, ces complications liées au monde du travail viennent affecter leur moral. Le rapport montre que 17% de ces jeunes pourraient souffrir d’anxiété, voire de dépression. 

 

Des inégalités marquées

Sur le large panel de jeunes interrogés, l’OIT a pu ressortir trois catégories précises bien plus impactées par le phénomène. Si les plus jeunes (entre 18 et 24 ans) rencontrent de nombreuses difficultés, notamment pour intégrer le monde professionnel, les conséquences sont encore plus lourdes pour les jeunes femmes. Selon l’OIT, elles subissent une diminution plus importante de leur activité. Des inégalités de sexe donc, mais aussi des inégalités géographiques importantes. Entre pays développés et pays à faibles revenus moyens, le fossé technologique et numérique ne cesse de se creuser. Seul 1 jeune sur 5 issu d’un pays à faibles revenus a pu suivre un enseignement à distance après la fermeture de son école, lycée ou université. Paradoxalement, près de 7 étudiants sur 10 ayant eu la possibilité de suivre leur scolarité en ligne affirment avoir moins appris depuis les mesures prises par les établissements. 

 

Quid de l’avenir ?

« Si la réduction de l’offre d’emplois devient durable, alors tout le monde sera marqué, mais ce sont les jeunes qui veulent intégrer le marché du travail qui seront les plus touchés ». affirme Michel Abhervé, professeur d’économie sociale et de politiques publiques à l’Université Paris-Est. Dans une interview télévisée pour la chaîne RT France, il explique pourquoi c’est la jeunesse qui subira le plus les foudres du virus, professionnellement parlant. Il n’hésite pas à faire un parallèle entre cette crise et celle de 2008-2009, « une crise financière avec un peu moins d’ampleur mais avec autant de difficultés pour intégrer le monde du travail » assure-t-il. Soucieux de l’avenir des jeunes générations, Michel Abhervé nuance toutefois son propos et ne voit pas que du négatif après le confinement. « Certains ont profité de cette période pour saisir des opportunités, par exemple des jeunes qui avaient prévu d’arrêter leurs études et qui décident de refaire une année supplémentaire plutôt que de galérer à trouver du travail ». Pour lui, les doutes de cette « génération confinée » doivent être effacés par l’État. « Le gouvernement doit trouver des modalités et les proposer aux entreprises. Il faut continuer à faire confiance aux jeunes en apprentissage, aux stagiaires qui ont besoin de ces opportunités professionnelles pour se former ». Le professeur redoute une « génération sacrifiée » et met un point d’orgue sur l’importance de donner la priorité aux jeunes qui ont le plus faible niveau de formation. « La situation est difficile pour tous, mais elle est quand même moins mauvaise pour des gens qui sortent avec un bac +5 que pour d’autres qui sortent avec un bac -5 ».

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