Partir à l'étranger pour des raisons professionnelles reste plus compliqué pour les femmes que pour les hommes, bien que les possibilités soient de plus en plus nombreuses. Le réseau InterNations vient de publier une étude sur le travail des femmes expatriées. Le Mexique, le Myanmar, le Cambodge, le Bahreïn et la Nouvelle-Zélande sont les pays qui leur offrent les meilleures opportunités.
Le modèle où l’homme construit sa carrière à l’international, est muté tous les 3 ans de pays en pays, avec femmes et enfants dans ses valises serait-il bientôt obsolète ? Pas si sûr. Différentes études montrent que dans l’immense majorité des cas la carrière de l’homme est à l’origine de la mobilité du couple. Les enjeux de chocs culturels et de conciliation avec la famille et le couple sont rapidement soulevés lorsque l’on propose une mutation à l'étranger à une femme. Les femmes renoncent plus vite à faire carrière à l'étranger et, en accompagnant leurs conjoints, ont souvent un sentiment de sacrifice sur ce plan. Partir et travailler à l’étranger, pour une femme, n'est pas simple.
Un quart des femmes partent à l’étranger pour des raisons professionnelles
7.000 femmes expatriées dans 168 pays ont été interrogées dans l'enquête du réseau InterNations parue début mars (Expat Insider survey). Il apparait que près d’un quart (24%) des femmes partent à l’étranger pour des raisons liées à leur emploi. Ce pourcentage est inférieur de 16 points à celui des hommes dans la même étude. Seules 7% d’entre elles ont été affectées à l'étranger par leur employeur (15% pour les hommes). Elles sont également moins nombreuses à avoir été recrutées par une entreprise locale avant de partir (4% de femmes contre 9% d'hommes) et à lancer leur propre entreprise à l'étranger (1% de femmes contre 3% d'hommes). Cependant, en termes de motivation, les femmes sont près de rattraper leur retard: 11% des femmes questionnées déclarent que travailler à l'étranger a été leur principale motivation au départ, seulement deux points de moins que les hommes (13%). 47% d’entre elles déclarent avoir trouvé un emploi sur place par leurs propres moyens.
Une expérience réussie
51% des femmes sondées se déclarent satisfaites de leurs opportunités de carrière, voire "très heureuses" pour 13%. Pourtant, un tiers des femmes interrogées affirment que leur revenu à l’étranger est plus faible que celui qu’elles auraient eu, à poste similaire, dans leur pays d’origine. Une concession que seuls un quart des hommes expatriés ont dû faire. A noter, 20% des femmes interrogées travaillent dans le secteur éducatif.
Le top 10 des pays où partir
Le Mexique, le Myanmar, le Cambodge, Bahrain et la Nouvelle-Zélande offrent les meilleures opportunités professionnelles aux femmes. La France (48e), est en queue de peloton. Chypre, l’Italie et la Grèce sont les derniers des 61 pays listés.
Les pays nordiques, pourtant en pointe sur l’égalité hommes-femmes sont étonnamment mal classés : la Suède est 42e et la Norvège 45e . Les principaux critères du classement sont donc la possibilité de poursuivre une carrière intéressante et d'avoir des revenus supérieurs à ceux qu'elles avaient dans leur pays d'origine.
1- Mexique
Possibilité d’avoir un meilleur salaire :29%
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 68%
Temps de travail hebdomadaire : 45 h
Ces longues heures posent problème à 26% des femmes expatriées interrogées.
2- Myanmar
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 46 %
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 70%
Temps de travail hebdomadaire : 45,5 h
En Birmanie, 39% des femmes interrogées disent pouvoir épargner, alors que ce chiffre est en moyenne de 9%.
3- Cambodge
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 33%
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 63%
Temps de travail hebdomadaire :42,4 h
Le Royaume recueille le plus haut pourcentage de satisfaction en termes de sécurité de l’emploi (75%) dans ce top 10.
4- Bahrein
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 65 %
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 6%
Temps de travail hebdomadaire : 40,9 h
Sans surprise, avec le temps de travail le plus faible de ce top 10, c’est au Bahrein que l’on trouve le plus grand nombre de femmes satisfaites de leur équilibre vie professionnelle/vie personnelle : 77%.
5- Nouvelle-Zélande
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 53%
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 61%
Temps de travail hebdomadaire : 41,8 h
C’est en Nouvelle-Zélande que l’on trouve le plus de femmes travaillant à temps partiel (34%), sans doute parce que 28% d’entre elles ont déclaré être parties au pays du matin calme pour améliorer leur qualité de vie et seulement 4% pour des raisons professionnelles. Néanmoins, 76% de celles qui y travaillent sont satisfaites de leur emploi.
6- Kazakhstan
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 62%
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 67%
Temps de travail hebdomadaire : 45h.
Plus de la moitié des femmes vivant au Kazakhstan s’y sont installées pour des raisons professionnelles.
7- Royaume Uni
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 51%
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 67%
Temps de travail hebdomadaire : 41,1h
14% des femmes expatriées interrogées en Grande Bretagne travaillent dans l’éducation, un même pourcentage dans le secteur de la santé et encore 14% en marketing/publicité/relations publiques.
8- Etats-Unis
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 62%
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 64%
Temps de travail hebdomadaire : 43h
« Il y a aux USA des opportunités de carrière incroyables » affirme une expatriée canadienne. Près d’une femme sur 6 affirme que le revenu brut annuel de son ménage est de plus de 150.000 dollars, deux fois plus que pour l’ensemble des répondants. En contrepartie, il y a culturellement une forte implication en entreprise, d'où peut-être la plus faible satisfaction en termes de temps de travail dans ce top 10 (52%).
9- Kenya
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 36%
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 60%
Temps de travail hebdomadaire : 46.4 h
20% des femmes travaillant au Kenya ont été expatriées dans ce pays par leur employeur contre 7% au global. Les salaires élevés sont la contrepartie de longues heures de travail.
10- Irlande
Possibilité d’avoir un meilleur salaire : 51%
Satisfaction et bonnes perspectives de carrière : 63%
Temps de travail hebdomadaire : 41h
En Irlande, la majorité des femmes interrogées travaillent dans le secteur de la santé. Elle sont 69% à être satisfaites de leur équilibre travail/loisirs.