Est-ce que le esport peut trouver sa place en France ? Le gouvernement et les acteurs du milieu se sont mis d’accord pour faciliter l’arrivée des talents internationaux. De bon augure alors que le pays souhaite accueillir davantage de compétitions internationales dans cette discipline porteuse.
Des mois, si ce n’est plus, qu’ils attendaient des décisions du gouvernement. Le 16 janvier dernier, les spécialistes d’esport français ont enfin vu les choses avancer dans la reconnaissance de leur discipline, certes récente, mais en pleine explosion. Lors d’une réunion avec Amélie Oudéa-Castéra, ministre de Sports, Rima Abdul Malak, ministre de la Culture et Jean-Noël Barrot, ministre de la Transition Numérique, il a été annoncé que les demandes de “passeport talent” pourront s’étendre aux joueurs d’esport, et ce, dans les prochaines semaines.
La France fait les yeux doux aux talents internationaux du esport
Ce visa permet à des sportifs de haut niveau étrangers de venir en France afin de participer à des compétitions ou d’intégrer des équipes françaises. “Pour faire venir des esportifs, nous devions faire la demande de visa tourisme de 90 jours”, confiait en juillet dernier à l’Équipe Stéphan Euthine, directeur de LDCL OL, club de sport électronique français détenu par l’Olympique lyonnais.
À cette époque, le président de la République, Emmanuel Macron, recevait, lors d’une réception à l’Élysée, pas moins de 200 acteurs du secteur d’esport et promettait une “nouvelle ère” pour la discipline. “Nous voulons donner de la visibilité au esport, le faire avancer et progresser”, déclarait le chef de l’État l’été dernier.
Dans le sillage des Jeux Olympiques de 2024, l’Olympic Esports Week
Le discours du Président de la République puis, huit mois après, les annonces des Ministres n’ont pas été faites par hasard, bien au contraire. La France veut ajouter sa patte et laisser une trace avec de nouveaux grands champions pour des compétitions internationales. D’ailleurs, le 16 janvier, une autre annonce n’est pas passée inaperçue. Le pays est candidat pour accueillir l’Olympic Esports Week - forme de Jeux Olympiques de jeux sportifs virtuels - pour l’année 2024. Si la France est retenue, la compétition devrait se dérouler seulement quelques jours après les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris. C’est pourquoi, un comité de candidature a été créé dès le milieu du mois de janvier. Il est chargé d’élaborer et de présenter un projet au printemps prochain. Il s’agirait de la deuxième édition puisque la première se déroule à Singapour du 22 au 25 juin 2023.
L’esport doit avoir une structure pour perdurer et rayonner en France
Si à l’heure actuelle, la France n’est que candidate aux Jeux Olympiques virtuels en 2024, elle accueillera cependant d’autres grandes compétitions internationales esportives prochainement comme “Blast Major” en mai 2023 et “Trackmania Games” en 2024.
Avec des millions de personnes devant leur écran pour suivre ces compétitions virtuelles, le Gouvernement veut accélérer sur cette transition et promet un cadre concret d'ici à 2025.
Un plan d’action a été validé entre ministères et acteurs d’esport le 16 janvier dernier à la Maison de l’esport. Avec, entre autres, la favorisation de l’encadrement et du développement de la pratique dans les territoires avec la réalisation d’une cartographie de l’esport et valoriser les associations. La mise en place d’antennes régionales aux quatre coins de l’Hexagone. Des mises en garde sont prévues pour sensibiliser sur de possibles pratiques addictives, sur la sédentarité ou l’isolement. Emmanuel Macron a d’ailleurs émis un souhait majeur face au développement exponentiel de l’esport : “Il faut accompagner les jeunes de cette discipline pour faire de ce sport un sport avec plus de prévention”.