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EUTHANASIE - Un manifeste pour abréger les souffrances

Un manifeste signé par 2.134 médecins et soignants relance le débat sur l'euthanasie. Ils déclarent avoir aidé des patients à mourir sur le compte de la souffrance des patients et de leur famille. Tous demandent une chose : la révision de la loi Leonetti

Des soignants avouent leur geste, devant une trop grande souffrance des patients et des familles. (photo AFP)

"Les actes médicaux peuvent avoir pour effet secondaire d'abréger la vie", si la loi Leonetti a été adoptée en 2005, elle reste à peine appliquée. Ce texte, relatif aux malades en fin de vie, autorise les soignants à appliquer un traitement soulageant la souffrance qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger la vie. Ces mots écrits noir sur blanc autorisent une certaine forme d'euthanasie, l'euthanasie passive. Autrement dit, si le médecin peut laisser mourir son patient en stoppant les traitement à sa demande, il n'est pas autorisé à administrer un quelconque poison en vue du même résultat.
2.134 médecins et infirmiers osent au grand jour affronter cette incompréhension pour tenter de briser le tabou. Ils ont publié hier un appel dans lequel ils avouent avoir aidé à décéder certains patients dont la volonté de mourir était clairement dite. En faveur d'une dépénalisation de l'euthanasie sous certaines conditions, ils partent d'un constat : la souffrance des patients et de leur famille face à des maladies incurables.

Solidarité du corps médical
Une première en France, ce "manifeste des 2.134"intervient juste avant l'ouverture lundi du procès aux assises de la Dordogne, de Chantal Chanel et de Laurence Tramois. Cette infirmière et ce médecin sont accusées d'"empoisonnement"et encourent trente ans de réclusion criminelle pour avoir administré le 25 août 2003 à l'hôpital de Saint-Astier (Dordogne) une dose mortelle de chlorure de potassium à une malade atteinte d'un cancer du pancréas en phase terminale.
Les avocats des deux femmes, qui reconnaissent les faits, vont plaider l'acquittement, car si la famille de la victime n'a pas donné son accord pour l'euthanasie, elle n'est pas non plus partie civile contre les accusées.
Ophélie GIMBERT (
www.lepetitjournal.com) vendredi 9 mars 2007

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Le Monde, Deux mille soignants interpellent les candidats au sujet de l'euthanasie
L'Express, Marie Humbert, Icône de l'euthanasie

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