Au-delà de la volonté de certains Français à s'expatrier, au-delà de la découverte et de l'expérience inter-culturelle, et vu l'importance de développer un réseau français fort à l'international, les outils favorisant la mobilité sont de plus en plus sollicités.
Ainsi, lors du Colloque « Se former, travailler, entreprendre », présidé par Claudine Lepage, sénatrice des Français de l'étranger, a été abordée la question des initiatives existantes qui favorisent la mobilité des Français et leur accompagnement durant leur expatriation et ce qu'ils soient étudiants, salariés ou entrepreneurs.
ERASMUS se renouvelle
« L'auberge espagnole c'est terminé ! Les jeunes ne vont plus à Barcelone pour faire la fête ! », ce sont les premiers mots de Lucas Chevalier, porte-parole Erasmus +.
Il est vrai qu'en pensant au programme Erasmus, on a tendance à penser aux interminables soirées et aux heures de cours auxquelles les étudiants n'assistent pas. Seulement, depuis 2014, le programme Erasmus cherche l'insertion professionnelle. Le nouveau programme Erasmus + vise à soutenir des actions dans les domaines de l'enseignement, de la formation et de la jeunesse.
Erasmus soutient financièrement une large gamme d'actions et vise à donner aux étudiants, aux stagiaires, au personnel et d'une manière plus globale aux jeunes de moins de 30 ans diplômés ou pas, la possibilité de séjourner à l'étranger pour renforcer leurs compétences et accroître leur potentiel sur le marché du travail.
Erasmus aide les organisations à travailler dans le cadre de partenariats internationaux et promeut les pratiques innovantes dans le domaine de l'enseignement supérieur. Dans le cadre de la promotion de la mobilité et de la diversification des profils, le programme organise les Erasmus days, trois jours de célébration de la mobilité et plus largement de la citoyenneté européenne.
L'Université s'adapte
« Pousser les étudiants à séjourner à l'étranger c'est les renforcer face aux enjeux et les armer en tant que futurs professionnels », Christophe Elie-Dit-Cosaque, Vice-Président chargé des affaires internationales Université Paris-Dauphine, est convaincu de la nécessité d'élargir le champ d'action au niveau local en accueillant plus d'étrangers et à l'international en envoyant plus d'étudiants.
Selon lui, si certains étudiants recherchent le dépaysement et l'exotisme, pour la plupart le choix se fait sur des bases plus pragmatiques. Les étudiants en Master sont plus attentifs à leur choix de mobilité et pensent au bénéfice qu'ils peuvent tirer du pays d'accueil.
L'Université se doit d'être là pour accompagner la concrétisation de ce projet professionnel en mettant en place les mécanismes nécessaires à la fluidité de la mobilité des étudiants. Mais pas seulement, l'Université doit aussi travailler ses points faibles et devenir plus attrayante pour les étudiants étrangers, notamment en incluant plus de cours en anglais et en mettant en place plus de campus à proprement parler.
La France ne reçoit pas assez d'étudiants étrangers justement à cause de ces deux contraintes citées plus haut. Pour pallier ce genre de situations, des campus délocalisés ont été imaginés. Actuellement, Paris-Dauphine se déploie à Tunis, Londres et Madrid. Une façon de faire rayonner l'enseignement français à distance. Ces campus fonctionnent plus ou moins selon le schéma des Lycées internationaux.
Pôle emploi à la conquête de l'international
Parmi les tremplins à l'expatriation, figure un acteur souvent méconnu : Pôle emploi. Quand on pense à Pôle emploi, on pense à un appareil franco-français exclusivement dédié à l'Hexagone. Or, Pôle emploi a élargi sa mission en consacrant un volet à la coopération technique à l'étranger.
Selon Florence Dumontier, Directrice Générale Pôle Emploi, il s'agit d'une offre de service singulière qui permet d'accéder à des projets à l'international. L'offre est exclusivement dématérialisée, la communication se fait donc plutôt par mail ou au téléphone ou à travers la plate-forme EURES, qui aide les demandeurs d'emploi à trouver un travail en Europe.
Pourquoi se retreindre à l'Europe ? Florence Dumontier affirme que 90% des demandeurs d'emploi qui souhaitent aller à l'étranger pensent d'abord à l'Europe et au Canada. « Le Français n'est pas par nature mobile et ne va pas partout dans le monde. » C'est pourquoi Pôle Emploi à travers EURES met à la disposition des français 3 millions d'offres d'emploi à pourvoir. C'est un site accessible en français ce qui facilite la recherche.
Accompagner les demandeurs d'emploi en Europe et au Canada est plus facile grâce aux nombreux accords qui existent au sein de l'Union européenne et aux accords préférentiels avec le Québec. Les candidats à l'expatriation sont la plupart du temps des hommes jeunes, éduqués. C'est le profil type du candidat idéal avec un projet mature en tête, le but est aussi d'accompagner d'autres profils, (serveurs, soudeurs, crêpiers), très prisés du Canada par exemple alors même que la France en manque.