Édition internationale

ENVIRONNEMENT - L'Australie pourrait servir de dépotoir nucléaire mondial

 

D'après la commission royale d'enquête sur le nucléaire, les terres reculées de l'Etat du South Australia pourrait recevoir 13% des déchets nucléaires mondiaux qui lui rapporterait au moins 5 milliards de dollars par an. Des recommandations qui ne plaisent pas à tout le monde sur l'île contient. 

Le commissaire Kevin Scarce a déclaré lundi, que l'Etat du South Australia était parfaitement adapté pour le stockage des déchets nucléaires mondiaux par sa stabilité géologique et sismique. Principale mine d'uranium du pays, la région présente également cet atout non négligeable pour produire du combustible nucléaire. 
 
L'installation d'une centrale de stockage serait pour lui une idée judicieuse dans une région où le taux de chômage est supérieure à la moyenne nationale. Il ne s'agirait pas d'un "dépotoir" mais d'un "site sophistiqué" qui générerait plus de 16 millions de dollars à la région en 120 ans. 
 
Conscient que la proposition pourrait être critiquée, Mr Scarce a souhaité une large consultation publique autour de ce sujet sensible :

« Le débat a été pollué par la peur et l'une des raisons pour lesquelles j'ai accepté cette mission particulière, c'est que je pensais qu'il était important d'avoir une discussion sur des faits... C'est un changement de taille pour nous et la population doit comprendre quels en sont les risques et les avantages. J'espère que notre rapport pourra les éclairer. Je les encourage à remettre en question nos calculs de coûts et de revenus, ainsi que nos hypothèses sur la sécurité du site. »
 
Les habitants ont cinq semaines pour peser le pour et le contre avant que la commission royale ne rende son rapport final début mai 2016.
 
Un plan de stockage controversé car jugé trop risqué
 
Mark Diesendorf, professeur de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud, estime que le plan est "économiquement risqué", notant qu'aucun pays n'a encore réussi à construire et à exploiter un dépotoir souterrain de déchets nucléaires.
 
Du côté des écologistes et des antinucléaires, ce plan de stockage est inquiétant. The Australian Conservation Foundation, une organisation australienne de protection de l'environnement, juge cette proposition "désespérée, dangereuse et tout à fait contraire à l'intérêt national de l'Australie". Craig Wilkins, du Conseil pour la conservation, partage également cet avis : 
 
« En disant qu'on est prêt à prendre les déchets nucléaires étrangers, on dit qu'on pense que ce que l'Australie méridionale peut faire de mieux, c'est de prendre le pire de ce que le monde a à offrir. Je pense qu'il est possible de viser plus haut. » 
 
Actuellement, l'Australie n'a jamais fabriqué de centrale nucléaire mais le pays possède 31% des ressources mondiales d'uranium et fournit 12% de de la production annuelle mondiale. Elle est le troisième producteur mondial d'uranium derrière le Kazakhstan et le Canada. 
 
Maëlys Vésir lepetitjournal.com/Sydney jeudi 18 février 

 

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