Édition internationale

ECO - La Birmanie solde une grosse partie de ses dettes

Le gouvernement birman a obtenu un accord avec ses créanciers du Club de Paris pour l'annulation de la moitié de sa dette, a-t-on appris lundi de sources officielles, nouveau signe de la confiance accordée par la communauté internationale au régime réformateur

(Photo DR)

L'accord, obtenu vendredi, réduit la dette extérieure de la Birmanie de quelque 6 milliards de dollars, selon un communiqué publié par le quotidien officiel New Light of Myanmar et confirmé par le Club de Paris.
Le Japon a notamment tiré un trait sur 3 milliards de dettes et la Norvège en a effacé 534 millions. Le reste sera rééchelonné sur 15 ans avec un moratoire de sept ans.
"D'autres bailleurs bilatéraux devraient suivre, avec de nouvelles annulations de dettes dans les six prochains mois", est-il précisé dans le quotidien anglophone.

Une ère nouvelle

---Premier investissement en Birmanie de l'IFC, filiale de la Banque mondiale
La Société financière internationale (IFC), filiale de la Banque Mondiale, a annoncé avoir effectué sa première opération en Birmanie pour financer du micro-crédit, un symbole de plus de la réintégration du pays asiatique dans l'échiquier économique mondial.
L'IFC va prêter 2 millions de dollars pour financer un opérateur de micro-crédit avec des partenaires allemand et français et la banque cambodgienne ACLEDA. L'entité ainsi créée, ACLEDA MFI Myanmar, entrera en activité cette année.
Le secteur bancaire birman constitue "l'une des industries de services financiers les plus sous-développées du monde, après des décennies d'isolation".
"Notre investissement dans une institution de micro-finance est un bon début pour soutenir les réformes économiques de la Birmanie, afin d'améliorer l'accès aux finances, de créer des emplois et de réduire la pauvreté", a ajouté le directeur de l'IFC pour le Pacifique et l'Asie de l'Est, Sergio Pimenta.
Le micro-crédit, qui fournit aux plus pauvres des prêts de petits montants à des taux très bas, est considéré comme un des moyens de lutter contre la pauvreté dans un pays qui a subit 50 ans de gestion militaire catastrophique et est devenu l'un des plus pauvres du monde.
La Banque Mondiale a déclaré en novembre qu'elle injecterait 245 millions de dollars d'aide en Birmanie après 25 ans d'absence. AFP

Le geste du Club de Paris, un groupe informel de créanciers qui réunit notamment les Etats-Unis, le Japon et plusieurs pays européens, ouvre une nouvelle ère dans laquelle "la Birmanie s'engage à coopérer pleinement" avec les bailleurs, selon le ministre des Finances Win Shein.
Le groupe a pour sa part salué les "engagements" du régime à poursuivre les réformes. Ses membres, "conscients de la situation exceptionnelle" de la Birmanie, ont privilégié la solvabilité à long terme de l'Etat afin de faciliter son développement.
Dans le même temps, le régime de Naypyidaw a réglé un total de 900 millions d'arriérés de dettes en souffrance avec la Banque mondiale (BM) et la Banque asiatique de développement (BAD) via un prêt-relais du Japon, ce qui facilitera la reprise de l'aide internationale dans un pays qui en a longtemps été exclu.
"La Birmanie a parcouru un long chemin dans sa transformation économique", a relevé la directrice de la BM en Birmanie, Annette Dixon, en soulignant pour autant que "beaucoup de travail (restait) à faire".
Le président et ancien général Thein Sein, au pouvoir depuis près de deux ans, a surpris le monde entier en pilotant un ambitieux programme de réformes politiques et économiques, suite au départ sans violence de la junte après un demi-siècle de dictature.
Outre l'élection au parlement de l'ancienne dissidente Aung San Suu Kyi, il a libéré des dizaines de prisonniers politiques, obtenant la levée ou la suspension des sanctions occidentales et la visite fin 2012 du président américain fraîchement réélu, Barack Obama.
Sur le plan économique, le parlement planche actuellement sur une loi garantissant l'indépendance de la Banque centrale. Le gouvernement a déjà adopté l'unification des multiples taux de change qui paralysait sa devise nationale, le kyat, et a adopté une loi sur les investissements étrangers.
Le régime birman a reçu il y a dix jours à Naypyidaw les bailleurs de fonds internationaux. Il leur a présenté un document dans lequel sont décrits notamment ses choix stratégiques dans les années à venir et ses engagements en terme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
Selon ce document, le pays a enregistré une croissance de 5,5% pour l'année fiscale 2011-2012 (avril à mars). La croissance devrait atteindre 6,25% pour 2012-2013.
AFP (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mercredi 30 janvier 2013

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