

Ce vendredi 30 septembre, le groupe rock Duellum sera sur la scène du Proud Camden. Malgré les apparences il s'agit bien d'un groupe français. Les 4 membres sont nés et se sont rencontrés en France et ont décidé de mettre leur passion en commun pour créer ce groupe? à Paris. Mais, ils le crient haut et fort, ils ont incontestablement grandi lors de leur séjour à Londres où ils ont puisé leur détermination et leur inspiration dans la bouillonnante énergie créative de la capitale aux 1000 talents. Arthur, l'un des 4 musiciens se confie sur leur parcours et sur leur joie de faire vibrer l'une des grandes scènes " indie" londoniennes?
(photo courtoisie Duellum)
Lepetitjournal.com/Londres : Comment est né Duellum ?
Arthur : En 2007 je suis arrivé à Paris dans le cadre de mes études supérieures. J'ai rencontré Jonathan, l'autre guitariste, à Sciences-Po, il m'a présenté Frédéric, le batteur, qu'il connaissait depuis l'enfance, et Frédéric nous a présenté Hugo, le bassiste et claviériste. Le groupe était formé ! A l'époque, jeunes et enthousiastes, nous souhaitions promouvoir la langue française ; les textes occupaient une place importante dans notre musique. Cependant, face à quelques succès trop rapides et aux pluies de critiques qui se sont abattues sur les groupes de rock français de notre âge, la confiance a vite fait place à l'hésitation.
C'est le moment que vous avez choisi pour migrer vers Londres ?
Dans le cadre de nos études, Jonathan et moi sommes partis à Londres, assumant clairement auprès de notre école nos ambitions artistiques plus qu'universitaires lors de cette " gap year ". Nous avons découvert l'émulation propre à cette ville hors du commun, à certains de ses quartiers tout simplement " rock ". Nous avons pris conscience de nos perspectives d'avenir et du travail à accomplir. Petit à petit, nous avons mis des mots sur nos hésitations. Des groupes tels que Everything Everything ou les Mystery Jets nous ont convaincus d'abandonner le français pour transformer notre musique et la reconstruire, notamment grâce à la langue anglaise, plus musicale et plus en accord avec notre style.
Cette période londonienne de votre vie vous a-t-elle fait évoluer ?
Nous sommes progressivement partis sur quelque chose de moins spontané, de moins palpable. Nous avons redécouvert Phoenix et les nouveaux sursauts de la French Touch. Ce groupe nous a profondément influencé, tant dans notre musique que dans notre façon d'envisager ce que doit être un groupe français dans le paysage phonographique et scénique d'aujourd'hui. Ils nous ont fait découvrir avec quelle finesse la musique pouvait être appréhendée comme architecture, comme construction quasiment graphique, mathématique même. Ils nous ont éclairé sur la musique dite minimaliste ou sérielle d'artistes tels que Philip Glass, Steve Reich, ou Stockhausen, dont le sens ne nous était jamais apparu si limpide. Nous n'hésitons pas aujourd'hui à les citer parmi nos influences, à l'instar de groupes tels que Foals, Pinback et toute la lignée mathrock.
Oui cette année à Londres nous a conduit à réorienter, radicalement, la dimension artistique de notre projet. Mais l'émulation alternative et " indie " bien connue à Londres, nous a confortés dans l'approche que nous avions adoptée pour la gestion de notre groupe et l'élaboration d'une stratégie. Très fort signe du destin : notre appartement se situait sur Golborne Road, à deux pas du marché de Portobello mais surtout, à deux portes du siège d'un label qui fait tourner la tête et qui symbolise, sans équivoque, la tradition DIY (Do It Yourself) ; je parle bien sûr du label Rough Trade, ayant lancé, entre autre, les Smith !
A vous écouter on comprend que votre passage à Londres a littéralement "fait" Duellum?
A Londres, nous avons rencontré beaucoup de monde, fait quelques concerts, reconstruit totalement notre répertoire. Nous passions le plus clair de notre temps à enregistrer des démos et des maquettes dans notre chambre. Mais ce n'est pas tout, si Londres est convoitée par les musiciens de notre veine, c'est parce que certaines choses n'arrivent nulle part ailleurs : l'un de nos morceaux, Elliptical Premises, s'est retrouvé broadcasté sur les ondes de la BBC Radio 6, dans l'émission Fresh on the Net présentée par Tom Robinson. Ce jour-là, le DIY est devenu notre hymne !
Demain vous serez sur la scène du Proud Camden : c'est votre grand retour ?
Retourner à Londres, ce n'est ni un pèlerinage, ni un test, ni une consécration, c'est un peu tout en même temps. La scène du Proud nous a toujours fait rêver, et cette fois c'est pour y monter que nous allons trimballer notre matériel dans l'Eurostar. Nous sommes extrêmement fiers et heureux de cette opportunité et de partager la scène avec After the Ice et The Volitains. Cette date à Camden, c'est une bulle d'air, un voyage très court et un peu irréel, dans une atmosphère particulière et devant un public qui diffère totalement de celui de chez nous ; et qui, pour être honnête, commençait à nous manquer !
Mais nous quittons Paris pour mieux y revenir, puisque dès le lendemain, nous montons sur scène avec nos amis lillois de Velocity Bird à l'OPA Bastille. Nous avons une actualité chargée en France, nous travaillons actuellement avec un collectif artistique appelé Ouich'eaters, avec lequel nous entreprenons l'enregistrement d'un EP à paraître en fin d'année. Le single, The Penny Dropped, sera accompagné d'un clip réalisé par Nicolas Delebecque et Nicolas Davenel.
Vidéo du groupe
Duellum - Hiatus from DUELLUMUSIC on Vimeo.
Propos recueillis par Astrid D. (www.lepetitjournal.com/londres) jeudi 29 septembre 2011
www.duellumusic.bandcamp.com
www.soundcloud.com/duellumusic (les trois titres de leur premier EP disponibles en téléchargement gratuit)
http://vimeo.com/28571345
Vendredi 30 septembre
-Concert « Tales of the unexpected » au Proud Camden
Headlining band : After The Ice
Supporting bands : The Volitains / Duellum
-The Horse Hospital Stables Market - Chalkfarm Road - NW18AH
Metro Camden Town (Northern line)
-Tickets en vente 5,5 £ sur http://proudcamden.viewtickets.co.uk/tickets?page=2
-Duellum monte sur scène à 20h, soyez là à 19h30 pour ne pas les rater !
Lire aussi nos articles : ROUGH TRADE - Le magasin de musique et label à succès
BIRDY NAM NAM - Le quatuor français défie l'ordre
KEREN ANN ? La musicienne marin chez les Londoniens


































