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COUPE DU MONDE – La Russie et le Qatar créent la surprise

La Russie organisera la Coupe du Monde de football en 2018, et le Qatar le Mondial de 2022. Les deux grands favoris, l'Angleterre pour 2018, et les Etats-Unis pour 2022, sont battus. Ces choix de la FIFA étonnent, alors que des soupçons de corruption pèsent sur des membres de son comité exécutif



Sepp Blatter, président de la Fifa, entouré de l'Emir du Qatar, Sheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani (à gauche), et du premier vice-Premier ministre de Russie, Igor Shuvalov (à droite), hier à Zurich (Photo AFP)

La Russie sera le centre du monde en 2018 pour les amateurs de football. Pour la première fois, la Coupe du monde s'installera à l'est. "Je suis convaincu qu'organiser la Coupe du monde en Russie fera beaucoup de bien à cette partie du monde. Le football est un jeu fait de valeurs d'éducation. Vous y apprenez à gagner, mais aussi à perdre, ce qui n'est jamais facile. Je tiens à féliciter la Russie. Et merci à ceux qui ne l'ont pas emporté", a dit Sepp Blatter, le président de la Fifa.

Vladimir Poutine, VRP efficace
Ce choix de la Russie est très politique, car le pays ne présente pas sur le papier des garanties très solides en termes d'infrastructures. Seul un stade à Moscou est déjà construit ! Tout reste à faire, alors que l'immensité du pays constitue déjà en soi un défi logistique. Vladimir Poutine, a sûrement fait pencher la balance, en promettant d'exempter de visas les participants et les supporters, d'améliorer les infrastructures hôtelières, et de rendre gratuits les transports lors de la compétition.  Le Premier ministre russe avait déjà joué un rôle déterminant dans l'obtention par Sotchi des JO d'hiver de 2014.

Le Qatar, des clims dans le désert
En choisissant le Qatar, petit pays du Moyen-Orient pour 2022, la FIFA a poursuivi dans cette volonté de défricher de nouveaux territoires. L'émirat a tout misé sur sa puissance financière (manne pétrolière et surtout gazière) et son positionnement géographique, au centre d'un marché télévisuel qu'il estime à près de 3,2 milliards de téléspectateurs. Cette candidature a surmonté l'écueil pourtant énorme de la chaleur accablante, qui peut atteindre... 50 degrés l'été. Mais le pays, dont le dossier était défendu par Zinédine Zidane, envisage des stades avec climatisation, fonctionnant à l'énergie solaire. Autre défi logistique, douze stades seront concentrés dans un périmètre de 50 km. Des installations qui devraient être ensuite démontées et offertes à des pays en voie de développement.

Soupçons de corruption
L'Angleterre et les Etats-Unis sont les grands perdants de ces désignations, qui se sont faites sur fond de suspicion. Le Sunday Times est à l'origine de l'exclusion en octobre de 2 membres du comité exécutif de la FIFA (le Tahitien Reynald Temarii et le Nigérian Amos Adamu), pour soupçons de corruption dans le cadre de l'attribution des Mondiaux. Lundi dernier, la BBC a également épinglé 3 autres membres du comité exécutif (qui eux ont participé au vote) dans un documentaire que le chef de la candidature anglaise a qualifié "d'anti-patriotique". Ces allégations, reprises par le journal suisse Tages-Anzeiger ont-elles torpillé le dossier anglais, malgré la mobilisation du Prince William et de David Beckham ? Selon le Daily Mail, "au moins si nous perdons, nous pourrons être fier que la BBC n'ait pas eu peur d'exposer la fraude qui règne au plus haut niveau dans le monde du football".
Loin de vouloir jouer la transparence, la FIFA a indiqué que, contrairement aux années précédentes, elle ne donnerait pas le détail des votes.

MPP (www.lepetitjournal.com) vendredi 3 décembre 2010

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